Deuxième Partie

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Je suis entré, ils étaient trois, et j'ai tiré.


Je les avais pris par surprise, et ils n’eurent pas le temps de réagir. J'avais visé le cœur des deux employés, et j'avais vidé mon chargeur dans les jambes du chef. À moins de trois mètres de distance, mon arme de gros calibre avait créé pas mal de dégâts.


J'avais rechargé mon arme.


Maintenant, il fallait qu'il parle. Ils gisaient tous à terre. Le chef me faisait face. Il tentait de se relever. Je le repoussais d'un coup de pied dans les côtes.


Et, je lui enlevai son masque.


L'homme avait une tête de loup, avec des dents capables de déchirer la chair humaine avec ses crocs. Et ses deux comparses morts avaient le même visage.

Je le questionnais, mais il refusait de répondre. J'étais prêt à tout pour le faire parler.

Dans le local, il y avait l’électricité, et des bidons d'essence. Bien plus qu'il en fallait pour rendre quelqu'un loquace.


La vie de ma fille dépendait peut-être de ma rapidité d'intervention, aussi je ne devais pas hésiter.


Je pris un bidon d'essence et en versais une partie sur son pantalon. Et je sortis un briquet de ma poche.

Je tirais par là même mes dernières cartouches. S'il ne parlait pas, je n'avais plus de solution de rechange. J'aurais peut-être dû laisser vivre ses sous-fifres.

Mais il parla. Il avait dû comprendre que je ne rigolais pas.


Ma fille avait été conduite dans une grotte située au pied de la montagne Sainte Victoire. Elle était dans le garde-manger. Les prisonniers représentaient une réserve de nourriture, au cas ou l’approvisionnement extérieur manquerait.


Ici, dans le local, il préparait la nourriture pour les habitants de la grotte. Il fabriquait des paquets avec les meilleurs morceaux des humains qu'on lui fournissait.

Il était, en quelque sorte, le boucher.


La mafia qui contrôlait l’hôpital lui remettait toutes les personnes qui n'avaient pas payé les taxes, à fin de les faire disparaître.

Et, il recevait même de l'argent, pour faire ça. Il m'indiqua qu'il devait y avoir là-bas, au total, une cinquantaine d'hommes-loup.

Il me dessina un plan pour accéder à leur repère, mais je supposais qu'il devait être faux.

En fin de compte, je lui collais une balle dans la tête, pour abréger ses souffrances.



Il ne me restait plus qu'à rentrer chez moi, à pied, et à préparer la visite du château.

Il fallait que je me hâte, car, suite à mon intrusion, j'avais dû interrompre le cycle des livraisons de viande fraîche, et les habitants du château risquaient de se retourner vers les prisonniers, pour s'alimenter. Les trois hommes loups n'étaient pas armés. C'était peut-être le signe que je ne rencontrerai pas une forte résistance.


J'étais parti effectuer une reconnaissance diurne de l'emplacement du fameux château.

J'en avais profité pour rendre la bicyclette que les Tziganes m'avaient prêtée.

Comme ils étaient les seuls à avoir pu être témoins d'un événement intéressant, je leur racontais une partie de l'histoire comportant l'enlèvement de ma fille, et sa probable détention dans une grotte.


Les Tziganes étaient fascinés par mon récit. Quand j'eus terminé, ils m'indiquèrent que quelques semaines avant, la sœur de l'un d'entre eux avait disparu près du lieu qu'ils avaient baptisé le royaume des morts. Ils avaient exploré, sans succès, la zone de jour, car la nuit, ils avaient bien trop peur.

Comme ils n'avaient pas de papiers, ils n'avaient même pas pu déclarer sa disparition à la police.


Je leur certifiais qu'il n'y avait pas à avoir peur des yeux visibles la nuit. Et que seules les créatures habitant la grotte pouvaient se révéler dangereuses. Ils avaient des têtes de loups. Je leur indiquais que j'interviendrais la nuit prochaine, armé, et que je ne serais probablement pas seul.


Sur ce, je les quittais.


J'attendis que le ciel soit bien sombre pour m'aventurer dans le territoire des yeux. Rapidement, je discernais ceux à qui j'avais parlé la dernière fois, car ils se mouvaient toujours verticalement.

Je m'en approchais, et reconnu la vieille femme, assise par terre, dont une partie du corps avait disparu.

J'avais pris un cahier et un crayon, et lui demandais de me décrire le chemin menant au château.

Elle me dit : dessine.

Devant moi, la plupart des yeux s'étaient éteints, et ceux qui restaient ouverts dessinaient une ligne qu'il me fallait suivre pour parvenir à l'entrée de la grotte.

Je pris le parti de la suivre, tout en prenant des notes sur mon cahier, car j'évoluais hors des chemins. Je perçus enfin l'entrée du surnommé château.

Un trou béant dans la montagne ressemblait en effet aux entrées des anciens châteaux forts, avec un sommet arrondi.


Je ne comprenais pas pourquoi on ne pouvait percevoir cette entrée de jour.


Soudain, j’aperçus des phares d'un véhicule qui approchait. Il était encore loin. C'était une camionnette tout terrain. Elle vint se garer près de l’entrée, éclairant la scène.

Je m'étais caché derrière des rochers, et de mon poste d'observation, je pouvais suivre les événements.

Le conducteur et son passager déchargèrent leur chargement. Ils avaient une tête de loup.

Il semblait donc que la bande avait rapidement reconstitué son circuit de ravitaillement.

Quand ils sont arrivés, une herse s'est levée. La livraison effectuée, la herse est redescendue.

Voilà un obstacle inattendu. À part cela, il ne semblait pas y avoir de gardes armés à l'entrée.



Pendant ce temps, mon fils était allé aux puces de Marseille, faire ses courses, et j'avais dû casser ma tirelire pour acquérir tout ce qu'il me suggérait.

Il avait décidé de faire équipe avec moi, ou l'inverse.

Deux kalachnikovs accompagnés d'une pléthore de chargeurs.

Deux ensembles de vision nocturne. Voir la nuit comme en plein jour, mais au prix fort.

Des grenades défensives et offensives.

Des gilets par balles, ultra léger, dont on ne connaissait l'efficacité qu'après.

Et, une petite arme de poing pour lui.

Toutes les économies laborieusement mises de côté pour mes vieux jours y passaient, mais c'était pour la bonne cause.


Ma stratégie était simple. Prendre la place des livreurs, pour que l'on nous ouvre la herse.

J'avais besoin des Tziganes pour qu'ils m'indiquent le meilleur endroit pour les intercepter et les attaquer.


J'avais passé le reste de la nuit à observer l'entrée de la grotte. Je voulais savoir par quel miracle, elle n'était visible que pendant la nuit, période durant laquelle, les yeux dissuadaient les gens de s'en approcher.

Au petit matin, cinq hommes loups sortirent de la grotte, et se mirent à déplacer des rochers et à les positionner devant l'entrée. Ce travail ressemblait à un ballet bien orchestré. En quelques minutes, le bas de l'entrée fut dissimulé. Il devenait impossible de l’apercevoir si on n'en connaissait pas l'emplacement auparavant.



J'attendis que le soleil se lève. C'était semble-t-il la période où les hommes loups devaient se sentir le plus en sécurité. Peut-être dormaient-ils à ce moment-là ?

J’escaladais les rochers pour examiner l'entrée de la grotte. La herse était baissée, et elle semblait très lourde et très solide. Rien à faire, donc pendant la journée.

Je retournais voir les Tziganes, pour préparer le lieu où nous allions braquer la camionnette de livraison.

Les trois familles savaient que j'allais à la recherche de l'un des leurs. La grand-mère vint m'embrasser, et me donna un petit sachet en toile.

Elle me dit : vous allez aller là où il y a du danger pour sauver ma petite fille. Prenez-le et gardez-le dans votre poche. C'est un porte-bonheur. Je l'ai rempli avec des herbes que j'ai choisies pour vous. Je rangeais le sachet dans ma poche, en la remerciant.


Les Tziganes devaient bien connaître le terrain, car ils trouvèrent rapidement un endroit idéal pour immobiliser un véhicule. Et, ils se chargèrent de déplacer des rochers dans le but d'obstruer le chemin. Ils me promirent de les enlever dès que j'en aurais neutralisé les occupants.


Mon fils devait me rejoindre un peu avant la tombée de la nuit, pour pouvoir tester le matériel de vision nocturne. Nous l'avons essayé, et nous sommes cachés près du lieu de l'attaque.

Nous savions tous les deux ce que nous devions faire.


Les quatre Tziganes nous avaient suivis, et ils s'étaient installés derrière des rochers, un peu plus loin.

L'attente fut longue, la nuit mettait du temps à tomber.


Enfin, la camionnette se présenta, et elle fut obligée de stopper, face aux rochers disposés sur le chemin.

Ils étaient deux.


Nous avions bondi, ouvert les portières et extrait par la force les deux hommes loup.

Heureusement, les Tziganes étaient venus à notre aide, car notre harnachement et notre armement diminuaient notre capacité d'exécution. Et les ceintures de sécurité des passagers avaient rendu leurs extractions hors du véhicule, plus difficile que prévu. Les Tziganes s'étaient chargés de ligoter et bâillonner les deux prisonniers.

Enfin, ils avaient déplacé les rochers qui obstruaient le chemin.

La voie était libre.


Mon fils prit le volant, et je m'installais à ses côtés. Il gara la camionnette devant l'ouverture de la grotte, et nous eûmes la satisfaction de constater que la herse s'était levée.

Nous nous sommes donc précipités à l'intérieur.


Devant nous, un grand couloir se divisait en trois branches.

Nos appareils de vision nocturne nous permettaient de voir comme en plein jour. Avec notre kalachnikov, j'avais l'impression de jouer à Doom, un ancien jeu vidéo qui avait fait mes délices, autrefois.

J'entendis la herse de l'entrée qui redescendait.

Soudain, nous rencontrâmes cinq hommes loups qui venaient à notre rencontre. Ils avaient l'air totalement surpris. Leur surprise ne dura pas, car ils furent immédiatement abattus par nos deux armes automatiques.

La kalachnikov était un bel outil, mais elle avait oublié d'être silencieuse.


L'atmosphère dans la grotte avait totalement changé. On entendait au loin des cris, qui semblaient venir de toutes les directions.

J'entendis une nouvelle herse qui descendait.

Nous continuions à avancer.


De temps en temps, on percevait le bruit d'autres herses qui s'abaissaient, et nous rencontrions des couloirs dont l'entrée était ainsi devenue inaccessible. Il semblait qu'en nous interdisant toutes ces issues, nos adversaires nous forçaient à nous rendre là où ils le désiraient. Mais nous n'avions pas le choix. Nous devions avancer. Nous le faisions lentement, pour ne pas tomber dans un piège.


Au détour d'un couloir, nous arrivâmes devant une immense salle, aussi spacieuse qu'un terrain de football. Nos lampes pourtant puissantes avaient du mal à l'éclairer convenablement. Au fond de cette salle, on percevait un espace grillagé qui semblait être un enclos. Des poules et un mouton en étaient les seuls occupants.

Plus un bruit, cela sentait le traquenard.

Nous n'avions pas encore pénétré dans la grande salle, car nous avions aperçu, au-dessus de nos têtes, une herse, qui ne demandait qu'à se fermer après notre passage.

C'est à ce moment qu'une porte située derrière l'enclos grillagé s'est ouverte, et qu'une trentaine de personnes y ont été poussées.

J'ajustais mes jumelles, et, passant d'un prisonnier à l'autre, je reconnus ma fille. Je passais les jumelles à son frère, pour qu'il s'imprègne de la situation.


On fonce, me dit-il.

J'aurais souhaité pouvoir réfléchir un peu avant de prendre cette décision, mais il était déjà entré dans la grande salle. Je le rejoignis difficilement, car il marchait beaucoup plus vite que moi.

Et, évidemment, la grille se referma derrière nous.


Toutes les issues qui nous auraient permis de quitter la grande salle étaient toutes condamnées de la même façon. Les prisonniers dans l'enclos ne se déplaçaient pas, car dans le noir de la grotte, ils n'y voyaient rien. Nous éclairâmes la scène avec nos puissantes lampes torches. Et les prisonniers sortirent d'eux-mêmes de l'enclos, et tous nous rejoignirent.

Ils n'étaient plus enfermés, mais nous n'étions pas plus avancés pour autant.


C'est à ce moment-là qu'on entendit une voix puissante, émise par des haut-parleurs que nous ne pouvions apercevoir.

Félicitations, vous avez atteint votre objectif. Malheureusement, en arrivant ici, vous avez aussi signé la fin de votre aventure.

Maintenant, passons aux choses sérieuses.

Nous vous laissons le choix entre deux solutions :

Soit vous déposez vos armes, nos hôtes retrouveront leurs cellules, et vous serez mangés. Soit, vous refusez, et nous attendrons que la faim, la soif, ou le sommeil aient raison de vous, et dans ce cas, nous mangerons tout le monde.

Vous avez déjà tué cinq des nôtres, et nous n'avons pas l'intention de faire courir un risque supplémentaire aux autres. Vous pouvez prendre tout votre temps pour vous décider.


La partie était perdue.


Toutes les personnes présentes étaient destinées, à plus ou moins longue échéance, à être mangées. Une des filles avait disparu du groupe la semaine dernière, elle n'était pas réapparue. Et ma fille était venue numériquement la remplacer.


Si nous choisissions la première solution, nous avions encore une petite chance de pouvoir nous révolter.

Toute petite.


Les hommes loups que j'avais rencontrés n'avaient pas l'air très athlétiques, ni très jeunes non plus.

Nous eûmes une ultime conversation avec mon fils et ma fille, avant de prendre la décision.

Nous nous sommes embrassés une dernière fois, et avons déposé nos armes devant une des grilles.


À ce moment même, une énorme déflagration se propagea au travers des couloirs de la grotte.

Nous entendîmes des cris, des aboiements de chiens, puis un moment plus tard, une autre énorme explosion, qui semblait bien plus proche.


Quelques instants après, une voix nous intima de nous éloigner d'une certaine grille, et de nous coucher par terre. La grille fut propulsée par une explosion et des fragments de métal passèrent au-dessus de nos têtes.

D'autres détonations se succédaient, indiquant que d'autres barrières étaient forcées.



Les quatre Tziganes étaient devant nous. Ils portaient un uniforme. D'autres soldats posaient des engins explosifs, aussi, ils nous demandèrent de sortir.


J'en connaissais qui devaient être heureux, et soulagés, de se retrouver à l'air libre.


À la sortie de la grotte, le dispositif militaire était impressionnant. Le bas de la montagne était éclairé par d'énormes projecteurs. Un hélicoptère survolait la zone. Une dizaine d’ambulances stationnaient. Ma fille, ainsi que les autres prisonniers furent dirigés vers un hôpital militaire.


J'eus un entretien avec mes quatre Tziganes, qui n'en étaient pas. Ils étaient depuis des semaines, en mission devant la grotte, et ils avaient inventé cette histoire de Tziganes pour ne pas se faire remarquer.

Quand je leur avais raconté mon histoire, ils avaient pu obtenir des preuves vérifiables de l'activité des hommes loups. Et quand je leur avais suggéré qu'il devait y avoir des prisonniers, en instance d'être mangés, ils avaient accéléré le mouvement.

Je leur avais fait remarquer qu'il ne pouvait rien m'arriver, avec le porte-bonheur qu'ils m'avaient offert, et que j'avais toujours dans la poche. Cela les avait fait rire, car le sachet que m'avait remis la grand-mère était destiné à permettre aux chiens policiers de suivre ma trace dans le labyrinthe de la grotte. Ils pouvaient ainsi, suivre l'odeur que dégageait le sachet pendant mes déplacements.


Ils terminèrent leur entretien en me confiant qu'aucune information sur ce sujet ne sera donnée aux journalistes, et ils me demandèrent de rester discret. Quant à mes armes, elles étaient tout simplement confisquées.


Je leur demandais s'ils pouvaient me tenir informé de la suite de l’enquête, promettant une totale discrétion.


Quelques jours plus tard, je les recueillis chez moi, et ils me racontèrent la fin de l'histoire.

Les hommes loups étaient organisés en confrérie. Ils étaient disséminés dans toute l’Europe, et ceci depuis plusieurs siècles. Habituellement, ils vivaient difficilement de petits larcins, d'attaques de bétails, mais les moyens de protection et d'alarme de plus en plus sophistiqués rendaient leur vie très difficile. Ils ont concentré leur communauté sur la France, car la situation sociale dégradée leur était très favorable. Les personnes disparues n'étaient même pas recherchées, alors que le moindre bovin était super protégé du vol par son propriétaire. Les mafias leur livraient de la chair humaine, et ce qu'ils ne consommaient pas était broyé, et revendu à l'industrie alimentaire.

La confrérie avait été totalement démantelée, et l'entrée de la grotte, entièrement détruite à l'aide d'explosifs, interdisant une future réinstallation.

Je leur demandais si leur action avait permis de mettre hors d'état de nuire les différentes mafias. Malheureusement, non, car elles sont trop intégrées à la population, avec laquelle existent des objectifs communs. Les infirmières et les docteurs sont payés pour se taire, mais ils sont aussi menacés.


Nous maintenons notre surveillance sur ce qui constitue leur talon d’Achille, à savoir, les nouvelles méthodes qu'ils utiliseront pour faire disparaître leurs victimes.


Je rentrais chez moi, rassuré. Mais, une surprise de taille m'attendait.

La porte de mon appartement était ouverte, la serrure avait été forcée. A l'intérieur, rien ne semblait avoir été volé.

Soudain, quatre hommes loups qui s'étaient cachés, se jetèrent sur moi.

L'un d'entre eux me dit : tu es responsable de tout, tu vas payer.

Et, ils commencèrent à me mordre et à dévorer quelques petits morceaux de chair.

Je criais de toutes mes forces, de peur et de douleur, et me débattais.



Tout va bien, mon papounet, tout va bien, il n'y a pas de loups ici.

J'ouvris les yeux sur un autre décor. J'étais dans une chambre d’hôpital, avec ma fille à côté de moi.

- Ton opération s'est bien passée, mais on ne peut pas en dire autant de ton réveil.

Mon cœur battait encore la chamade.

Je lui demandais : je peux te raconter mon histoire ?

- Une histoire de loups, non mon papounet, je n'ai pas le temps. Il faut j'aille chercher mes enfants.

Bisous, maman te rendra visite demain matin, tu lui raconteras ton histoire.

Au revoir.



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