Elle court, elle fuit, cette génération,
Après le vent, après les Dieux,
Dans le noir, sans espoir.
Mais nous sommes là, parmi eux,
Dans leur monde, sous leurs croix.
Nous voilà dans une bien triste prison.

Alors toi l'esprit libre et sensible,
Avance et sourit comme ces cons,
Puisque ici, il n'y a ni compassion, ni raison.
Tue le temps comme on te l'a appris.
Par le médiocre, le vide, la bêtise,
Sent le vide, sent la douleur et oublie,
Sache qu'il n'y a rien d'autre ici que la divine comédie.

Apprends, récites, agis comme on te dicte.
Tu es dans le monde des morts,
Alors cris leur hymnes jusqu'à l'agonie.

Des chiffres, du fric,
Pour sauver nos vies.
Des cons, des filles,
Pour chasser l'ennui.
Allez danse zombie !
Aller passe la nuit !
Parmi les fous sans vie,
Et se perdre dans leurs rires,
Pour oublier, ne plus rêver, ne plus penser !

Faute de vrai, reste ici, à sourire.
Ne pense pas à la mort,
Ne cris pas aux révoltes,
Fais taire ton coeur.
Tu sais, ça fait bien deux générations,
Que la passion est morte.

Mange doucement, le regard perdu,
Au repas avec tes vieux.
Rêve d'un peuple de paix,
Sur les bancs de ta fac.
Recherche les vrais enjeux,
Faute de tomber amoureux.
Agrippes-toi à l'espoir du grand soir,
Quand devant la télé tes gosses apprendront en chantant
A aimer cette société, celle qui te domine, celle que tu hais
Qui te survivra, l'horreur.

Souviens-toi de ces mots :

Ce monde n'est pas pour toi,
Tu ne le changeras pas.
Ce monde n'est pas le tien,
Et tu le quitteras demain.

Alors oui, mon ami, tu n'existe pas.