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Un soleil radieux illuminait les jardins. Ses rayons chaleureux resplendissaient sur la surface de l’eau, et accentuaient les couleurs et le scintillement des poissons qui y évoluaient. Comme en réponse à leur ballet silencieux quelques cygnes glissaient avec élégance sur le miroir liquide. Autour de l’onde fleurissaient de nombreux arbres aux tailles variées, dont certains donnaient déjà des fruits. Dans leurs branches chantaient de petits oiseaux dont les mélodies se répondaient d’un bout à l’autre du parc. Tout était tranquille, de la légère brise aux bruits lointains de la ville, chaque élément contribuait à créer une atmosphère sereine.

À quelque distance du palais, loin des autres groupes de promeneurs, trois jeunes gens suivaient le chemin qui longeait la pièce d’eau. Sakura marchait entre son frère et leur meilleur ami, heureuse d’avoir retrouvé le second et que tous trois soient enfin réunis.

« On dirait que tout s’accorde, remarqua-t-elle, le retour de la paix et l’arrivée de la saison chaude. L’ambiance à la capitale s’est nettement améliorée.

- Heureusement que le beau temps est revenu, ajouta Sei, je préfère de loin voyager sous le soleil.

- Tu es sûr de vouloir repartir demain ? questionna Akihito. Nous pouvons t’héberger quelques jours de plus.

- Merci, mais je ne peux pas m’attarder plus d’une semaine ici. La route est longue jusque chez moi et ma famille ne m’a que trop attendu. Je n’ai pu négocier un passage par la capitale que parce que Evedin avait besoin d’une révision.

- J’ai presque fini, d’ailleurs. indiqua son ami. Si jamais tu as besoin d’autre chose, n’hésite pas à me demander.

- Bien sûr ! »

Un temps passa. Tous trois regardaient le magnifique paysage qui les entourait et profitaient de l’ambiance agréable qui régnait. Un coup de vent ténu passa dans la ramure d’un cerisier et emporta quelques pétales devant eux. La jeune femme sourit, repensant au jour où, dans un autre jardin, elle avait pour la première fois adressé la parole à Desya. Un arbre semblable s’épanouissait non loin d’eux, ses multiples fleurs contrastaient avec la fresque qu’il venait d’achever. La peinture dorée évoquait un lever de soleil sur la capitale grise, où elle se promenait à présent dans les rayons de l’après-midi.

Il lui avait semblé très timide au premier abord, après tout en trois semaines il n’avait jamais cherché à lui parler, mais ils s’étaient vite bien entendus. Elle soupçonnait qu’il avait commencé à éprouver des sentiments pour elle très tôt, en témoignaient les Contes et Légendes retrouvés sur sa table de nuit dès le premier jour. Elle-même avait peu à peu découvert ce qu’elle ressentait pour lui, passant d’une amitié rapidement établie à des liens plus forts qui l’avaient surprise au début. Parfois elle se souvenait avec amusement que le premier regard qu’ils avaient échangé était noir de colère pour elle et volontairement inexpressif pour lui. Que de chemin ils avaient parcouru ensemble depuis !

« Tu rêves, Sakura ? lui demanda son frère.

- Un peu, en effet. Je suis contente que nous soyons parvenus jusqu’ici aujourd’hui.

- Je suis tout à fait d’accord. La guerre est enfin finie, nous avons tous eu de la chance de nous en sortir si bien. »

Sei acquiesça avant de reprendre :

« Tōru ?

- Oui ?

- Quel est le prochain modèle d’automate que tu vas développer ?

- Je ne sais pas trop. Maintenant que les combats sont terminés je n’ai plus besoin d’améliorer le guerrier, ce qui me convient assez bien. Des courtisans m’ont suggéré d’inventer des espions et des assassins, mais l’idée ne me tente que très moyennement.

- Tu risquerais de faire de la concurrence aux services secrets et aux Chasseurs. » plaisanta son ami.

Ils échangèrent un regard amusé puis Akihito reprit :

« Toi qui as vécu les affrontements directement, aurais-tu des conseils à me donner ?

- Je n’ai passé que la moitié de mon temps sur le champ de bataille, et je serais bien en peine de te guider dans ton domaine. De ce que j’ai vu la combinaison Ipsa-guerriers-infirmiers fonctionne très bien, et sera de plus en plus efficace à mesure que tu les perfectionneras.

- Merci. À ce propos, bien que je devine ta réponse, tu préférais te battre ou soigner ?

- Même si j’apprécie être dans le feu de l’action, je me sens bien plus utile quand j’aide les gens à guérir. Et puis j’ai beau avoir mes idéaux, les confronter à la réalité de la souffrance et de la mort a été une rude épreuve. Je préfère me dire que j’ai pu sauver quelques vies.

- Ah, je vois… Et tu as toujours la motivation de continuer ?

- Évidemment ! Je sais pourquoi je me bats.

- Au pire, le taquina Sakura, avec ton diplôme tu peux toujours demander à intégrer les renseignements, c’est moins risqué !

- Excellente idée ! sourit-il. Je pourrais demander à mon oncle.

- C’est vrai que tu vas le retrouver.

- Oui, et j’ai hâte ! Je suis heureux d’avoir pu aider à sa réhabilitation.

- C’est principalement grâce à toi que justice a été rendue, tu veux dire !

- D’autres ont réglé les détails, mais je reconnais que je suis assez fier de moi. »

Les trois jeunes gens rirent et continuèrent leur balade.

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