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« Comment peut-on être sûr qu’il ne s’agit pas d’une accalmie avant une reprise plus virulente des hostilités ? »

Un silence fit suite à cette question. Celui qui l’avait posée, un ministre affilié aux affaires intérieures, était connu pour sa prudence. Le Conseil était réuni depuis plusieurs heures pour discuter de la situation présente. Sur le plan militaire, tout semblait indiquer que l’armée impériale reprenait le dessus puisque les terres du nord étaient presque libérées et que le front à l’est demeurait stable. En parallèle le complot royal semblait presque réglé, de nombreux conjurés avaient été arrêtés tandis qu’on entendait de moins en moins parler d’actions d’envergure de la part de ceux qui avaient échappé aux services de renseignements. Cependant la dernière fois que l’Empire avait cru avoir les événements sous contrôle il avait subi le cruel revers dans les plaines de glace qu’il était en train de rétablir. À cela s’ajoutait l’incertitude ambiante, qui rendait compréhensibles les doutes de certains membres du gouvernement.

L’Empereur considéra tous ses conseillers réunis autour de la table, s’attardant sur le nouveau second ministre, avant de prendre la parole :

« Je puis vous assurer que l’armée royale ne risque pas de se reprendre de sitôt. Lorsque je me suis rendu au front je me suis entretenu à plusieurs reprises avec le Général afin de mettre au point le plan de contre-attaque, que nos soldats sont en train d’achever avec succès. Il m’a également assuré qu’il avait préparé plusieurs stratégies pour pallier à toute éventualité. Concernant le complot, j’ai reçu récemment un rapport du Lieutenant m’informant que l’Assassin royal, qui était à sa tête, a été éliminé. »

Un murmure incrédule parcourut l’assemblée. Le souverain échangea un regard avec son épouse, assise à côté de lui. Tous deux avaient convenu de ne révéler qu’en dernier recours où se trouvaient les Chasseurs, tant pour leur laisser la plus grande latitude d’action possible que pour conserver un avantage stratégique sur leurs ennemis. Maintenant que leur objectif était accompli, ils pouvaient laisser la nouvelle se répandre.

Le chef de l’État reprit :

« La disparition de leur meneur concorde tout à fait avec les informations des services secrets au sujet de la désorganisation des conjurés. À présent, il s’agit de frapper suffisamment vite pour les empêcher de se ressaisir. Je ne doute pas que nous trouverons le moyen de mettre un terme à cette guerre, et ce très prochainement. Nous saurons remporter la victoire sur ce double front, soyez-en certains. »

Pour une fois, il perçut de l’approbation de la part de son Conseil. Diriger un groupe de politiciens en temps de crise s’avérait parfois assez éreintant. La discussion se poursuivit encore un moment puis l’Empereur congédia l’assemblée. Une fois que tous les ministres furent sortis et qu’il eut fini de trier les documents devant lui, il laissa échapper un long soupir. Sa femme lui prit la main et lui demanda :

« Ça ira ?

- Il le faut bien. » répondit-il avec lassitude.

Elle l’embrassa sur la joue et il esquissa un sourire.

« Au moins nous y voyons un peu plus clair, reprit-elle, et je gage que la situation va encore s’améliorer.

- Tu as raison. Saitō a toute ma confiance et je suis sûr qu’il mènera les armées à la victoire. Et pour le complot, ce n’est plus qu’une question de temps. »

Il remarqua son air amusé.

« Qu’y a-t-il ?

- Finalement, je suis plutôt contente que Nikita et ses hommes soient là. Quand notre cher Lieutenant ne s’intéresse pas à la politique, il fait des merveilles pour l’Empire. »

Légèrement surpris, il acquiesça. Le tintement de l’horloge à l’autre bout de la pièce les rappela à leurs obligations.

« Il est temps d’y aller. » remarqua-t-il avec regret avant de se lever.

Alors qu’elle faisait de même, un vertige la prit et elle dut se tenir au bord de la table.

« Sae ! Tout va bien ? s’inquiéta-t-il.

- Oui, ne t’en fais pas. Je suis juste un peu fatiguée.

- Tu devrais te reposer davantage, dans ce cas.

- Non, ça ira. Et puis j’ai une visite officielle tout à l’heure que je ne peux pas annuler. »

Il hésita à lui demander de reporter cet événement mais savait qu’elle refuserait catégoriquement.

« Laisse-moi te raccompagner à tes appartements.

- D’accord. »

Il lui donna le bras et tous deux quittèrent la pièce.

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