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« L’avantage avec le comportement audacieux des conjurés, c’est qu’ils ont commis des erreurs, et qu’ainsi nous avons pu en arrêter certains. »

L'Impératrice alla chercher une pile de documents sur une console puis revint s’assoir à la table principale à côté de son mari. Celui-ci était rentré la veille et ils s’entretenaient à présent dans la Salle du Conseil. Elle lui avait résumé la situation, dont le bilan s’avérait être en demi-teinte, et tous deux réfléchissaient à un moyen de la rétablir.

« Voici la synthèse de ce qui s’est passé en ton absence, Roman, mais je ne te cacherai pas que toutes ces notes sont assez indigestes. »

Il hocha la tête d’un air entendu et elle lui donna les feuilles.

« Néanmoins, ajouta-t-elle, la liasse du dessus est fort intéressante : il s’agit de noms de diverses personnes suspectées d’être compromises dans ce complot.

- Les services secrets ont bien travaillé, apprécia-t-il, j’espère que nous viendrons bientôt à bout de tout ceci.

- Moi aussi. » soupira-t-elle.

Le souverain parcourut rapidement les informations. Pendant ce temps, sa femme le considérait avec attention. Ils ne s’étaient pas vus pendant des mois, et elle le trouvait fatigué. Cela n’avait rien d’étonnant, elle-même ne s’était pas ménagée dans le combat qu’ils menaient, mais elle se faisait du souci pour lui. Lorsqu'ils étaient en public, il s’efforçait avec succès d’incarner le chef d’État dont ses sujets avaient besoin, mais maintenant qu’il se retrouvait seul avec elle il laissait transparaître toute sa lassitude. Elle lui prit la main et la serra doucement. Il s’arrêta de lire et la regarda, surpris.

« Tout va bien, Sae ?

- Quand la guerre sera finie, nous devrions nous accorder un temps de pause. » dit-elle simplement.

Il esquissa un sourire attendri et répondit :

« Les souverains ne prennent pas de vacances.

- Je sais. » acquiesça-t-elle, légèrement amusée.

Il réalisa à ce moment à quel point elle aussi était exténuée. Il posa les documents et prit ses deux mains dans les siennes.

« Courage, je suis persuadé que nous verrons bientôt la fin des conflits.

- Je te fais confiance, tu sauras remporter la victoire. »

Il acquiesça en silence. Il l’embrassa sur le front puis murmura :

« J’ai besoin de toi.

- Je serai toujours à tes côtés, l’assura-t-elle, et nous obtiendrons la paix ensemble. »

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