« Et vous n’avez pas eu de nouvelles d’eux depuis ?

- Aucune. Je suis désolé, Mademoiselle.

- Ne vous excusez pas, vous n’y êtes pour rien. »

Un temps passa.

« Enfin, soupira-t-elle, je n’ai pas trop de motifs de m’inquiéter. Tant que le Lieutenant est dans le royaume, il n’est pas concerné. Il ne me reste plus qu’à retourner à la capitale et attendre. »

Elle se leva et son interlocuteur fit de même.

« Merci beaucoup, Monsieur, d’avoir accepté de me raconter ce que vous saviez.

- De rien. Je vous souhaite bon courage pour la suite de votre mission. »

Il la raccompagna à la porte. Avant de sortit, elle se tourna vers lui pour ajouter :

« J’espère de tout cœur que vous retrouverez votre fille.

- C’est tout ce que je souhaite, répondit-il avec tristesse, mais j’ai tout de même un peu d’espoir. Je suis sûr que Sergey et Pavel la ramèneront saine et sauve.

- Vous pouvez leur faire confiance. » sourit-elle.

Il acquiesça sans un mot. Ils se saluèrent puis elle quitta la maison. Alors qu’Eriko rejoignait l’endroit où elle avait laissé son Ipsa, une légère bruine se mit à tomber. Elle rabattit le capuchon de son ample manteau gris et pressa le pas. Elle arriva à sa monture, l’activa et quitta le village.

Tout en cheminant dans les montagnes, elle réfléchissait à la situation. Au cours de ses enquêtes, elle avait découvert que des conjurés haut placés dans les rangs de l’Empire avaient engagé un assassin pour éliminer le Lieutenant. Ayant entendu dire que les Chasseurs s’étaient rendus dans les montagnes, elle avait voulu prévenir leur chef, mais était arrivée bien trop tard. Elle avait été tellement occupée par son travail pour les services secrets qu’elle n’avait pas obtenu toutes les informations nécessaires à temps. Bien sûr, elle savait que la menace qui pesait sur le Lieutenant ne risquait pas de le déranger, mais celui qui en était la cause comptait parmi les tueurs les plus redoutés de l’Empire. Seulement, elle ne pouvait pas le joindre tant qu’il se trouvait dans le royaume ; elle était donc contrainte à l’inaction pour un moment encore. Elle espérait que tout se passerait au mieux pour les Chasseurs, sans toutefois trop s’inquiéter. Elle esquissa un sourire, s’imaginant la réaction de leur chef s’il revenait après avoir tué l’Assassin royal, en apprenant qu’il lui restait un autre criminel à éliminer. Comme s’il pouvait l’entendre malgré la distance qui les séparait, elle s’adressa à lui :

« Tu n’es pas au bout de tes peines, Nikita. »