Le mariage de Mireille

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— AAAHHH ! Tu trouves cela plutôt « SYMPATHIQUE », dit-il en élevant le ton de la voix, et bien moi je dis que ce n’est pas du tout SYMPATHIQUE, t’imagines pas quand on est petit, tout ce que l’on subit comme railleries de la part de ces énergumènes…

— Il ne faut pas le prendre comme cela, voyons, je suis persuadé que c’est amical et que dans le fond, ils vous aiment bien.

— Ben tu vois ! Il nous comprend lui, comme il le dit, c’est amical, c’est ça… Amical… Ajouta Basile avec un sourire illuminant son visage.

Émile se renfrogna et se cala profondément dans son fauteuil en croisant les bras sur sa poitrine. Antonin prit le parti de détendre l’atmosphère et lança…

— Dis Armand ! Moi je prendrais bien une autre tasse de café, mais... avec une « petite goutte » tu sais ? ...Celle que tu caches dans ta réserve…

— Oh là ! Doucement collègue, toi si on t’écoutait on aurait déjà nettoyé la cuvée 76, tu te contenteras de la plus récente, dit-il en se levant, Henri ! Pendant que je descends à la cave, demande donc à Joséphine de nous refaire un bon café et de sortir les petits verres.

— D’accord ! Acquiesça celui-ci, en se levant.

— Émile j’espère que t’es pas fâché, t’en prendras bien une avec nous ?

— Oh te bile pas pour moi, je finis par avoir l’habitude.

— N’empêche que tu rouspètes toujours autant, rétorqua Antonin.

— Mais c’est pour la forme pardi ! Il le faut bien...sinon vous abuseriez…

— Oh bonne mère ! S’exclama Basile, regardez-moi ça, Marcel à vélo en plein cagnard, ça doit être bougrement important pour qu’il sorte à pareille heure.

— Ouais ! Je me demande ben ou il va, d’autant plus qu’il a mis son béret du dimanche, ça doit être spécial et je l’ai jamais vu pédaler aussi fort, s’étonna Émile.

— Dites Joséphine, avez-vous une idée du pourquoi le Marcel est sapé comme un notaire ?

— Par Dieu c’est sûr ! C’est le mariage à la Mireille, sa grande sœur, s’il pédale aussi fort c’est qu’il est en retard… Comme d’habitude, dit-elle avec le sourire dans la voix.

— Mireille ? La grande asperge ?...Elle a fini par trouver chaussure à son pied ? Et ben ! c’est pas trop tôt, fit Basile en se tapant sur la cuisse ; Boudiou ! Sa pauvre mère désespérait, il paraît que son trousseau est prêt depuis vingt ans ; je me demande si elle rentre encore dans ses petites culottes… Dit-il en s’esclaffant.

— Ne te moque pas, ergota Joséphine, si Gisèle n’était pas venue te chercher, à cette heure, tu serais un pilier de bistrot et tu regarderais passer Mireille.

— Gisèle n’est pas venue me chercher, s’indigna Basile, c’est moi qui lui ai fait la cour…

— Taratata ! C’est elle qui me l’a dit, même qu’elle te trouvait bien réservé le premier soir.

— Ça ! Ça ne vous regarde pas, répliqua-t-il, rouge comme une tomate, de toute façon vous les femmes vous arrangez tout à votre sauce.

— Alors comme ça, tu étais « réservé, le premier soir », lança Armand, arborant un sourire radieux, une bouteille de gnole dans une main et le tire-bouchon dans l’autre.

— Et voilà comment on part une rumeur, si j’avais su, j’aurais pas venu…

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