Chapitre II : Nouveau Départ

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Shad

6ans plus tard..

« Apporte-moi cette merveilleuse marguerite, s’il te plaît » dis-je à mon chien. Ma mère était devenue une femme tellement belle, tellement forte. Elle nous avait tellement tout appris, tout donné. Elle avait fait beaucoup de choses pour nous. J’avais creusé une tombe pour elle, juste à coter de celle de mon frère. « On ne fuit pas la mort, on l’affronte » m’avait-elle dit avant de mourir. Je déposai alors une fleur sur sa poitrine ainsi qu’une photo de notre belle famille, papa, maman, Said et moi. Une famille heureuse. 6 longues années difficiles aux cotés des personnes que j’aimais et je me retrouvais à présent seule contre toutes ces affreuses choses de la vie.

Après les bombardements sur le continent, les cadavres longeaient la route et nos frères, nos sœurs criaient et pleuraient la mort de leurs familles. Je ne savait plus quoi faire, je pleurais tout ce que je pouvais et je tenais mon frère et ma mère le plus fort possible. Sur la route, nous avions aperçu un chien qui nous suivait, finalement nous l'avons gardé.

La végétation, la population, la faune n’existait presque plus. La nourriture était très rare et les conditions météo était du moins très salé, du genre : pluie, orages ou encore tempêtes de sables. Chaque nuit, je rêvais de cette horrible journée : la mort de mon père. C’était ma faute et je n’arrivais pas à l’oublier, le laisser partir. Il était constamment bloqué dans ma tête, et ce n’était pas le seul, il y avait aussi cette petite fille que j’avais prise soin de câliner. Ces cheveux frisé que j’avais pris soin de toucher, ces bras aussi fin qu’une brindille. Tout cela me manquait et j’avais l’envie de pouvoir les revoir, enfin. J’avais pris la décision de retourner à Samarra, quelque en soit le prix. Si c’était la seule chance de pouvoir dire adieux à mon père, de lui donner un toit où il pourrait rester en paix pour toujours, sous les misères de ce monde, une tombe. Entre avant et maintenant, entre ici et là-bas, une route longue et étroite qui me suggérait d’avancer, rien que d’avancer sans jamais regretter.

Les cadavres longeaient la route et nos frères, nos sœurs criaient et pleuraient la mort de leurs familles. Je ne savait plus quoi faire, je pleurais tout ce que je pouvais et je tenais mon frère et ma mère le plus fort possible. Sur la route, nous avions aperçu un chien qui nous suivait, finalement nous l'avons gardé.

Akram

Il n'y avait que quelques provisions pour tenir encore deux à trois jours. Je n'avais pas vu la lumière du jour depuis déjà six longues années, mes occupations dans le bunker n'étais que lire et relire les mêmes livres, écouter les musiques vieilles et ringardes de mon père mais encore mes journées ne ressemblaient qu’ à une pure routine. Il n'y avait plus les sorties entre potes, les prières en famille, les bons gros hamburgers au fast-food, le cinéma, les manèges, plus rien.

Chaque matin, je priais pour que ma sœur repose dans un meilleur endroit que sur terre. J’avais préparé un sac avec de l’eau, de la nourriture et de quoi ne pas s’ennuyer, il manquait juste quelque chose : une arme, tout simplement pour me défendre, je n’avais juste un petit couteau de poche ainsi qu’une batte, celle de ma mère, elle était championne d’Irak en Baseball, un sport qui était devenu populaire dans tout le pays.

J’étais dès maintenant près à prendre mon courage à deux mains pour rejoindre un nouveau monde, un endroit hostile à laquelle j’allais essayer de m’habituer, de survivre. A quoi allez ai-je m’attendre ? Que restait-il de la population, de la faune et de la flore ?

Je montais alors les marches une à une jusqu’à arriver en face de la valve pour pouvoir ouvrir la porte du bunker pour faire face au monde que je ne connaissait pas.

Dehors, le ciel était de couleur orangée, les arbres n’étaient que feuilles mortes et branches brûlées, l’herbe était séchée et les routes n’étaient comblées que par des cadavres, de sable et le soleil surchauffait la ville. On se croyait dans un four géant. Au loin, j’apercevais quelques immeubles délabrés, des maisons brûlées et des animaux guillotinés. Samarra était devenu l’enfer. Plus rien, plus personne que la mort. Je me dirigeai alors en direction de ses immeubles pour trouver de quoi m’approvisionner.

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