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Rayons d’or mêlé et brise légère. Sous un ciel clair s’étendaient de vastes plaines émeraude, parcourues de rivières aux flots rapides. Il était enfin de retour dans son royaume et retrouvait avec bonheur ces paysages familiers. Quelques jours auparavant il avait quitté ses amis avec la promesse de se réunir bientôt pour une prochaine aventure. Il avait hâte de leur faire découvrir ce paisible pays qu’il chérissait plus que tout et d’écrire une page de son histoire avec eux. Il s’imaginait déjà la réaction d’Aissia quand elle croiserait ses premiers monstres, et devinait qu’Egidio serait plus intéressé par la culture et les traditions qui y étaient liées. Il avait tant appris en voyageant avec eux et souhaitait d’autant plus leur rendre la pareille.

« J’aperçois la capitale, Asdrubal, nous sommes presque arrivés ! »

Comme s’il lisait dans ses pensées son cheval agita la tête avant de presser le pas. La petite cité se dessinait à l’horizon, avec son château aux pierres anciennes décoré d’étendards azur. À mesure qu’il approchait lui parvenaient les rumeurs de la ville vers laquelle se dirigeait un nombre croissant de voyageurs. Il franchit la porte principale avec le flot de nouveaux arrivants, sujets en visite, étrangers de passage et marchands ambulants, puis se dirigea vers la place principale. Renouer avec l’animation lui faisait du bien, il sourit en se rappelant Aissia et ses remarques sur le désert.

Il arrêta sa monture près du palais et mit pied à terre avant de survoler le parvis du regard. Les gens se croisaient, s’arrêtaient près de la fontaine centrale, échangeaient à propos du temps ou de leurs affaires avant de se séparer pour revenir à leur quotidien.

« Je dois faire mon rapport au roi, dit-il en flattant l’encolure de son cheval, mais à cette heure-ci il doit être à son conseil. Ça ne me dérange pas d’attendre mais… tiens ? »

Un détail avait attiré son attention. De l’autre côté de la place s’élevait une maison à colombages dont la façade sobrement ornée indiquait une certaine recherche alliée à un goût sûr. Au-dessus de la porte un blason de bois figurait une corneille sur un rameau de cèdre, et à la poignée était accroché un foulard orange.

« Tu peux rester ici, Asdrubal ? Je fais juste un tour là-bas ! »

Il lui donna une friandise avant de s’éloigner vers la demeure. Une fois devant la porte, il toqua discrètement malgré sa hâte. Il n’eut pas longtemps à patienter, un jeune homme aux allures de voyageur vint lui ouvrir. Après avoir marqué un temps d’arrêt celui-ci s’exclama :

« Euan ! Tu es de retour !

- À l’instant même, Horst ! J’ai vu votre signe, alors je me suis dit que je pouvais passer. »

Une voix féminine appela depuis l’intérieur :

« C’est Euan ? Il est enfin revenu ? »

Des pas précipités se firent entendre et une jeune femme blonde arriva. Elle serra le chevalier dans ses bras avant de le saluer :

« Ça fait plaisir de te revoir ! Tu es parti depuis si longtemps !

- On peut en dire autant de vous deux, sourit-il, c’est vous qui disparaissez pendant des mois à la moindre occasion !

- Oui mais d’habitude tu restes sagement ici à éliminer des monstres, alors ça nous a fait bizarre de rentrer sans te retrouver cette fois-ci. Tu étais parti terrasser un dragon ?

- Presque, une hydre.

- Pas mal ! Ça a dû te changer de ta routine.

- Oh, ça reste mon domaine, plaisanta-t-il, et vous, vous avez encore exploré un nouveau continent ou plutôt joué les mercenaires ?

- La deuxième option, ça rapporte plus.

- Évidemment. Dans quel coin de l’univers était-ce ?

- Juste de l’autre côté de l’Océan, répondit Horst, ça m’a permis de mettre mon Alcyon à l’épreuve.

- Le légendaire navire volant. Il faudra que je le revoie, tu as dû bien l’améliorer depuis la dernière fois.

- Oh, pas tant que ça, j’ai surtout fait des réparations.

- Il est trop modeste, le taquina sa compagne, mais je suis impressionnée par son talent et ses connaissances en mécanique.

- Tu exagères, Coronis, j’y passe simplement beaucoup de temps.

- Il faudra que vous me racontiez votre voyage, j’ai toujours été intrigué par l’Océan.

- Et toi, je suis sûr que tu as aussi des choses à relater. Tu retrouvais des amis, n’est-ce pas ?

- Oui, ça faisait une éternité qu’on ne s’était pas vus ! J’ai été heureux de pouvoir les aider et de vivre cette aventure à leurs côtés. Nous avons beaucoup échangé sur nos styles, ce sont des combattants hors pair.

- Tu as un peu de temps avant d’aller faire ton rapport ? demanda la jeune femme.

- Je dirais une demi-heure environ.

- Si tu veux tu peux te reposer ici en attendant, et nous pourrons commencer à nous raconter ces derniers mois.

- Avec plaisir, j’ai hâte d’entendre le récit de vos exploits ! »

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