D’abord bottines insignifiantes,

On sourit d’elles sur les trottoirs.

Elles n’écrasent que des fientes

Et tout le monde se marre.

Pourtant, elles fulminent

Déjà, cheminant sur la colère

De ceux qu’on ne tolère

Que dans des usines.

Devenues bottes d’apparat,

Elles se montrent sans crainte.

Accueillies dans les médias,

Elles crachent sans feinte

Sur ceux qu’on minore,

Faisant d’eux le mal des maux

De notre société bercée d’or,

De notre pays aux mille mots.

Elles sont aujourd’hui bottes à talons,

Respectées par tous. Leurs paroles

Sont, pour certains, vérités d’action.

Elles font trembler bien des grolles.

Elles deviendront bottes militaires

Et claqueront dans nos ministères.

Au nom de l’ordre et de la nation

Elles écraseront nos enfants, nos troufions.

Attention aux bottes et à leurs funestes sons.

Revenant d’un passé si présent,

Elles s’immiscent sournoisement

Dans nos rêves les transformant en faction.