Réflexions sur un ethnocide

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Avant que les derniers peuples d’Amazonie ne s’éteignent, les sentinelles de l’océan indiens, les tribus Jarawa ou les eskimos d’Alaska, souvenons-nous que notre heure arrive aussi.

Hâtons-nous, la nature n’attend plus de discours sur la sobriété carbone, Gaïa nous rappelle que nous mourrons avant elle.

Nous vivons dans une société malade et elle n’a pas attendu le Corona pour l’être.

Que s’est-il passé pour que nous oubliions d’où nous venions, pour que nous désertions nos campagnes au profit des trottoirs gris et froids des villes, pour que nous laissions mourir nos aînés isolés dans des hôtels dortoirs et préférions gaspiller notre temps à payer SODEXO que de les nourrir ? Que s’est-il passé pour que dans ce monde au ralenti, nous continuions à éclairer les trottoirs de nos villes la nuit pour leur donner un semblant d’éclat de vie. Où est passée notre prétendue humanité, celle qui nous permet de nous distinguer de notre cousin le singe ? Nous sommes pourtant bel et bien des animaux, un animal social qui a eu la prétention de croire qu’en hiérarchisant les composantes du vivant dans le monde il pourrait tout dominer, tout maîtriser. Mais la nature n’a que faire de la croissance et du progrès technologique quand ils ne sont employés qu’à faire fi de sa préséance. Nous avons oublié que la première médecine vient de la nature, que l’on devrait célébrer tout ce qu’elle nous offre au lieu de la piller avidement, de la dévisager impunément. Nous ne connaissons plus le nom des arbres, le nom des fleurs, ni le nom des oiseaux, bientôt nous ne saurons même plus distinguer les saisons. Et nos vieux préfèrent oublier le temps présent se souvenant d’un temps si imparfait qu’ils préfèreraient malgré tout y retourner. Il paraît que l’on nomme cela Alzheimer et que c’est une maladie. La maladie de l’oubli… Nous avons voulu le progrès, nous avons voulu aller plus loin, plus haut, plus vite, toujours sans aucune éthique. L’éthique a muté contre un virus plus pernicieux appelé contrôle qualité. Il se veut quantifiable, mesurable, calibrable dans le temps. L’injonction est d’être rentable. Le jargon professionnel de la T2A ou Tarification à l’Activité dans nos hôpitaux, nous sommes devenus des groupes homogènes de malades… et nos vieux des GIR (traduisez Groupe Iso Ressources) censé calculer le « degré » de dépendance… nous ne pouvons plus prendre le temps d’apprécier le moment présent, le moment du soin, le moment de la présence à l'autre. Nous sommes devenus des hommes machines. Alors que notre seule et unique richesse n’est autre que le temps qui nous amène à la tombe. N’est-ce pas de ce précieux trésor que nous devrions humblement, sobrement jouïr pour laisser à nos enfants le temps de rêver, le temps du présent, le temps de jouer et à nos aïeux, le temps de se raconter.

Est-ce cela le progrès ? Allons-nous de l’avant en reniant notre origine la plus primaire, la plus fondamentale ? Nous avons oublié que nous venions de l’univers ; nous ne sommes que des cellules incarnées par l’esprit, des vers de terre rampants mais aussi ces êtres faits d’énergie illimitée dans le vent, ces enfants de la terre qui viennent au monde libres dans l’eau avant d’oublier qu’ils ont découvert le feu et qu’il ne tient qu’à eux d’en faire les flammes de l’enfer ou un puits de lumière.

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