Migraine
Perdue dans des pensées déguisées,
Hagarde et hallucinée,
J’écris et je veux des mots
Qui te lacèrent la peau
Et des phrases à t’écorcher vif.
Mais je me déporte sur un autre récif
Et je m’enivre dans une tornade de lettres.
Se reconnaîtra-t-il entre mes lignes ?
Se courbera-t-il, transpercé ?
Pourtant, je cracherai encore, peut-être
Sur un support ou sur du papier,
Mes douleurs indignes !
Puis je m’écroulerai, dévastée
Par l’émotion, cette vulgaire idée de l’esprit.
Du vent, rien que du vent, toujours du vent...
Et cette aube qui me découvre si souvent
Anéantie, mutique et presque à mort, blessée
Et tout le long du jour me traîner,
Et me cogner, une migraine blême.
Ne plus écrire serait-il le remède
Ou ne le faire que pour moi-même.
Etre l’instant ou l’intermède,
La brise ou la pluie qui ne disent mot.
Et ne plus m’asservir aux desseins
Ou aux rêves de vagues destins
Sortis d’une imagination irréelle.
Mais toi tu es peut-être trop beau
Et c’est le vide dans ma cervelle !
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