Chapitre 15 - Alice

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An 500 après le Grand Désastre, 1e mois de l’hiver, Vasilias, Terres de l’Ouest.

Le soleil nous avait accueillis quelques lieues avant les côtes occidentales. Une fois les nuages écartés, les cris des mouettes et la proximité de mes Terres m’avaient semblé plus distincts. Tout comme mon impatience mêlée d’appréhension.

Je fis à peine attention au débarquement. Nous étions à l’aube de l’hiver et, si le port avait diminué en activités, il était encore effervescent. Matelots, dockers, marchands, passagers, mendiants et bandits se mélangeaient sur les jetées et les quais. Le vent charriait les effluves du marché qui surplombait le port. Les viandes grillées purifiaient mes narines des relents iodés de poisson. Les épices en provenance du Sud adoucissaient l’odeur âcre de la sueur et des déjections humaines.

En remontant la jetée aux côtés de Soraya et Viktor, l’oneirian aux quatre accents qui se criait çà et là me ramena plus que jamais chez moi. Même si le langage était plus grossier, âpre, que celui qui se soufflait au Château du Crépuscule, il n’en restait pas moins ma langue maternelle. Moi qui n’appréciais guère en temps normal les interjections des marchands et les ordres féroces des marins, je ne pouvais m’empêcher de tendre l’oreille. C’était la capitale de mes Terres, la langue de mon peuple.

Accéder à la ville nécessitait de passer par quelques volées de marches. Nous aurions pu prendre les routes qui louvoyaient en pente douce jusqu’à la cité, mais nous aurions perdu du temps. C’étaient les voies réservées aux chariots de marchandises et autres transports. Pourtant, avec nos jambes tremblantes, encore persuadées d’être dans la cale d’un navire, les escaliers se transformèrent en voyage ardu.

Les étals multicolores du marché furent une récompense. Au milieu de son souffle court, Soraya émit un sifflement appréciateur. Joues chaudes et genoux tremblotants, je me glissai près d’une fontaine pour remplir ma gourde. L’eau était glacée, mais vivifiante. Viktor, dont le visage portait encore des traces légères de son agression, s’approcha lentement d’un étal. Soraya le suivit sans attendre, aussi attirée que lui par l’odeur de friture et d’oignons grillés. Une femme aux cheveux coincés sous un voile occidental – trois pièces de tissu léger assemblées à l’aide de fines boucles en métal – tenait le stand. Elle nous accueillit avec un sourire aussi généreux que la garniture qui gonflait ses petits pains et beignets.

Avant d’être trop proche de l’étal, je rabattis ma capuche sur ma tête. Avec les souffles glacés qui couraient entre nos jambes, ce n’était pas un geste surprenant. Masquer mon visage me permettait avant tout d’être anonyme. Je ne souhaitais pas que l’on me reconnût. Pas avant que j’eusse annoncé officiellement mon retour.

— Mesdames, monsieur, nous salua la marchande avant de nous adresser un clin d’œil entendu. Un beignet de bœuf à l’oignon offert pour deux achetés.

Alors que Soraya fouillait déjà sa bourse, sûrement aussi affamée que moi, la vendeuse nous brandit sous le nez un beignet parsemé de graines de pavot.

— Et je vous fais moitié prix ma spécialité locale, la Vassilette.

— Aux fleurs de Vas, je présume ? souris-je en notant la teinte bleutée de la pâte frite.

— Une connaisseuse, je vois !

Nous repartîmes avec six beignets, trois à la viande et trois Vassilettes. Pour déjeuner à l’écart du bruit et des courants d’air glacé, nous nous éloignâmes vers les rues plus serrées de l’est de la ville. Après s’être mis d’accord pour manger debout et éviter de prendre froid, je fis visiter la capitale à mes compagnons. Ce n’était pas une ville immense – pas autant que l’était Lissa, la plus grande cité du Sud, où convergeaient des milliers de marchands et voyageurs. Vasilias restait pourtant bien plus importante que n’importe quel village nordiste ou oriental.

Soraya s’intéressait aux commerces qui occupaient les rez-de-chaussée des maisons à colombages et Viktor nous suivait sans rechigner. Il était éteint depuis son agression. Les hommes qui s’en étaient pris à lui avaient soufflé la flamme d’enthousiasme au fond de son cœur et de ses yeux. Sans maison où rentrer, avec un corps bafoué et un esprit coincé entre deux continents, mon compagnon paraissait vidé de son essence.

Nous ne tardâmes pas plus à Vasilias. Une fois notre déjeuner avalé, nous nous réapprovisionnâmes en vivres puis nous rendîmes aux sorties de la ville. Une boule de mélancolie me serra la gorge alors que nous approchions des écuries. Achalmy et moi étions passés par là pour fuir Ace Wessex Bastelborn, des mois plus tôt.

Soraya me sortit de mes pensées en me hélant à propos des chevaux que nous allions emprunter. Le relai entre Vasilias et le Château du Crépuscule était souvent demandé et les montures ne manquaient pas. Une fois les chevaux sellés et nos effets rangés dans les sacoches, nous prîmes la direction du sud-est. Mon foyer et ma famille se trouvaient à trois jours de voyage. Je n’avais jamais été aussi près de les retrouver depuis des mois. Pourtant, le trajet me semblait déjà interminable.


Nous essuyâmes une pluie glaciale en cours de route qui nous fit écourter la deuxième nuit et accélérer la cadence. Viktor avait pris froid et tenait tout juste en selle. Soraya l’installait parfois devant elle sur sa monture pour le réchauffer. La température corporelle des Souffleurs pouvait monter de quelques degrés grâce à leurs capacités.

À l’aube du troisième jour, les vergers qui entouraient le Château apparurent entre deux rayons de soleil. À cette époque de l’année, il n’y avait guère de fruits aux branches, mais revoir les champs ponctués des chemins de terre me réchauffa la poitrine. Bientôt, les fermes laissèrent place aux habitations puis aux échoppes. Certains Nobles vivaient ici, mais ils étaient rares. La plupart d’entre eux possédaient leurs propres terres réparties dans l’Ouest. Le bourg qui encerclait la colline du Crépuscule accueillait essentiellement des artistes et artisans de renom. On trouvait aussi dans les masures de bois et de pierre les diplomates des autres Terres, des courtisans à la recherche des faveurs de Nobles de passage, les familles des valets, domestiques et soldats qui travaillaient à la forteresse.

Un chemin sinuait jusqu’aux murailles du Château du Crépuscule. Les voir au loin fit descendre une chape de plomb sur mon estomac. Comment se portait ma mère ? Mon frère ? Soraya m’adressa un coup d’œil complice alors que nous menions nos montures sur les pavés encore humides de pluie. J’étais soulagée de l’avoir à mes côtés. La peur qui m’engourdissait les membres depuis quelques jours à la perspective de revoir ma famille s’apaisait en sa présence. Soraya était résolument confiante et son assurance me donnait de la force.

Des corbeaux croassèrent à notre passage et nous suivirent de leurs petits yeux noirs. Je n’aimais pas ces oiseaux, mais, en hiver les murailles du château et les arbres nus constituaient leurs postes d’observation préférés. Une partie des baraquements de la Garde Royale se trouvait à l’extérieur de l’enceinte. Des soldats en plein entraînement nous adressèrent un regard furtif avant de retourner à leur affrontement. Nous n’étions que trois voyageurs de passage. Les portes de la forteresse étaient évidemment surveillées et il était impossible d’y entrer sans l’autorisation d’un habitant du Château. Il n’y avait donc rien à craindre. Sans compter que les murailles, hautes de quatre hommes, étaient crénelées de postes d’observation. Il y avait bien eu des intrusions au cours des décennies passées, mais elles n’avaient jamais été fructueuses pour les malfrats.

Les deux gardes royaux en poste nous hélèrent à une dizaine de mètres de l’entrée. Les lourds battants en bois renforcés par des barres de fer laissaient entrevoir la cour du Château.

— Halte ! s’exclama l’un des deux soldats. Veuillez décliner votre identité et celle de votre hôte au Château.

Soraya m’adressa un coup d’œil, mais ne pipa mot. Si elle avait eu le monopole de la discussion la majeure partie de notre voyage, c’était à présent mon tour. Je déglutis, pressai légèrement les flancs de ma monture et rabattis mon capuchon. L’air frais et humide me picota le front en même temps que mes cheveux libérés.

— Alice Tharros, princesse de l’Ouest et héritière du trône.

La soldate qui avait fait un pas en avant resta coite quelques secondes. Stupéfaite, elle réquisitionna son camarade du regard, qui haussa les épaules d’impuissance.

— Vous… reprit la garde en approchant d’un pas mesuré, vous avez choisi le mauvais stratagème pour pénétrer le Château. La princesse Alice – paix à son âme – nous a quittés il y a des mois.

Je soupirai et entrepris de descendre de cheval. Ce n’était pas en observant de haut les gardes que j’allais les convaincre de mon identité. Une fois le pied à terre, j’inspirai un bon coup, carrai les épaules et me dirigea vers les soldats. Celui qui était resté près de la porte banda son arc.

— N’avancez pas plus, m’ordonna-t-il d’une voix sèche.

— Je suis bel et bien Alice Tharros. Vous pouvez appeler ma mère ou mon frère, ils confirmeront mon identité.

La soldate à quelques mètres de moi avait la main sur le pommeau de son épée. Quelques mèches de cheveux blonds fouettaient son visage sérieux. J’étais embarrassée par l’inspection appuyée de son regard, mais je me savais obligée de m’y soumettre.

— Vous ressemblez effectivement à feu notre princesse, reconnut-elle après quelques secondes. Mais vous pouvez très bien profiter de cette ressemblance pour usurper son identité.

Même si elle retardait mes retrouvailles avec ma famille, je saluais sa méfiance et sa mesure.

— Et si j’ajoute cette preuve ?

La soldate recula instinctivement d’un pas quand les étincelles parcoururent mes doigts pâles. Son visage se creusa de rides tendues lorsque des bourrasques se mirent à danser autour d’elle.

— Hanna, lança son coéquipier dans son dos. Peut-être que… que c’est bien…

— Je sais, le coupa la dénommée Hanna en me dévisageant.

Mâchoire serrée, j’encaissai son regard acéré. À présent que je connaissais son nom, je me rappelais m’être entraînée en sa compagnie. Elle faisait partie des quelques soldats qui avaient eu assez de patience pour entraîner à la lame leur princesse maladroite.

— Vous avez changé.

Je ne pus retenir un sourire. Je calmai les vents autour de moi et les étincelles sur mes bras puis hochai la tête. Je n’allais dénier ce que j’étais devenue depuis ces quelques mois.

— Merci pour votre prévenance et votre sérieux, soldate.

Hanna lâcha le pommeau de son épée, se redressa.

— C’est un honneur, princesse. (Elle se tourna vers le deuxième garde, qui avait abaissé son arc.) Elar, trouve un messager pour prévenir Dame Trianna du retour de Dame Alice.

L’intéressé passa son arme à son épaule et partit en courant. Hanna interpela un garde qui patrouillait et lui ordonna de trouver deux autres gardes pour surveiller l’entrée.

— Vous commandez la Garde Royale ? m’enquis-je en faisant signe à Soraya de descendre de sa monture.

Hanna considéra mon amie avant de se tourner vers moi.

— Non, ma Dame. Mais j’ai bel et bien monté en grade depuis la disparition du capitaine Rend lors de sa mission d’expédition dans le Nord. Je l’ai remplacé à son poste.

Comme elle se tournait vers les baraquements de la Garde Royale, elle ne me vit pas ciller à la mention du capitaine Rend. Le souvenir d’Errick, qui m’avait accompagnée et soutenue alors que nous souffrions du joug d’Aion, me crispa le visage.

— C’est toujours le commandant Wilson qui nous mène tous.

Je m’arrachai aux souvenirs de notre tentative de fuite qui avait fini en bain de sang. Même si je n’étais pas directement responsable de sa mort, le regard sans vie d’Errick peuplait encore mes cauchemars.

— Pardonnez mon indiscrétion, Dame Alice, mais pourriez-vous me décliner l’identité de vos compagnons ?

Je suivis son regard perçant. Soraya était descendue de cheval et tenait Viktor contre elle. Notre compagnon était plus pâle encore que la pierre des murailles. La seule touche de couleur venait du rouge de ses joues et des gants ocres que lui avait prêtés Soraya.

— Soraya, une marchande Sudiste que j’ai croisée au cours de mon voyage et Viktor, un apprenti scribe.

S’ils désiraient révéler qui ils étaient réellement, ils le feraient plus tard, auprès des personnes qu’ils auraient choisies. Hanna acquiesça du menton avant de nous faire signe de la suivre. Deux gardes plantés sur le chemin de ronde de la muraille extérieure ne nous quittèrent pas des yeux tandis que nous franchissions l’entrée. Une odeur de fumée, de terre retournée et de cuisines avait envahi la cour. L’entrée principale du Château se trouvait sur la gauche, éloignée du passage des soldats, des chevaux et des charrettes. La cour donnait sur les cuisines, le réfectoire des gardes royaux et les chambres des domestiques. Plus loin à droite étaient installées les écuries et la volière.

Le Château se ramassait en épais murs de pierre d’un gris anthracite. S’il étendait ses ailes à gauche et à droite, son sommet attirait bien plus le regard. À l’étage se trouvait la zone de vie réservée à la famille royale et à leurs invités. Les fenêtres, plus larges, y étaient en verre.

Un garçon d’écurie surgit d’un angle pour récupérer les brides de nos montures. Soraya lui glissa à l’oreille de les rendre au relai du Château après les avoir pansées et nourries.

— Oui, m’Dame, s’exclama le garçon avec une admiration non-feinte pour mon amie Sudiste. J’fais monter vos ‘fets personnels ?

— Avec plaisir.

Hanna entreprit de nous guider jusqu’à l’entrée. Nous croisâmes en route des domestiques de corvée de lessive. Elles me dévisagèrent la bouche entrouverte. Je leur adressai un mince sourire en retour, auquel elles ne surent répondre. D’autres soldats nous considérèrent avec surprise près de l’entrée du Château. Pendant la bonne saison, la lourde porte d’un rouge orangé restait ouverte pour laisser entrer aussi bien les brises fraîches que les badauds occupés. Avec l’arrivée de l’hiver, le battant était solidement fermé. Les soldats et les domestiques empruntaient les sorties moins officielles pour transiter entre l’intérieur et l’extérieur.

Hanna posa la main sur la poignée en bois ouvragé. Son visage avait perdu en dureté. Quelque chose d’autre froissait ses traits. L’impatience ? L’appréhension ? L’espoir ?

— Dame Alice, après vous.

Le hall d’entrée était plus lumineux et fleuri que dans mon souvenir. Un âtre chauffait la pièce et le couloir qui menait à l’antichambre de la Gran’Salle. Des roses d’hiver étaient placées sur des consoles réparties le long du couloir. Des rideaux d’un blanc écru emmêlés aux poutres apparentes du plafond cassaient la rigidité des lieux. Des encens aux odeurs du Sud brûlaient à côté des lampes à huile. Les relents de poussière et d’humidité en étaient moins prégnants.

Je menai le groupe. Hanna s’était placée entre mes compagnons et moi. Elar, le soldat à l’arc, était de retour et ferma derrière nous.

— J’imagine que ma mère gouverne, à présent.

J’effleurai le pot d’une rose d’hiver. La terre était encore humide d’un arrosage récent. La console en bois qui la soutenait n’avait pas une trace de poussière.

— Jamais mon père n’aurait mis des fleurs ici, expliquai-je après coup en me tournant vers Soraya.

Même si je souriais, il y avait un poids dans ma poitrine. Je ne savais pas comment me préparer aux retrouvailles avec ma famille. Comment était ma mère, à présent que le Royaume pesait pleinement sur ses épaules ? Qu’était-il advenu de Milash quand il avait appris que le trône lui revenait après ma prétendue mort ?


Hanna et Elar nous accompagnèrent jusqu’à l’antichambre. Là aussi, ma mère avait posé sa marque : moins de causeuses larges et confortables, plus de chaises étroites et pratiques. La pièce servait régulièrement à recevoir des Occidentaux pour écouter leurs doléances.

— Un messager vous préviendra lorsque Dame Trianna sera en mesure de vous recevoir, nous informa Elar en inclinant le cou.

Il se plaça à l’entrée de l’antichambre en compagnie de Hanna. Ils étaient là autant pour nous protéger que pour nous surveiller. Viktor s’était laissé choir sur une chaise, tremblant. J’espérais qu’un guérisseur pourrait rapidement le voir.

J’étais encore en train de faire les cent pas lorsque des échos de voix résonnèrent depuis le couloir adjacent. Je fronçai les sourcils et m’y dirigeai. Cette partie du couloir menait vers les salons de réception et les escaliers qui donnaient sur les appartements royaux.

La domestique en chef surgit en premier. C’était une grande femme à la peau halée – un héritage sudiste manifeste – et aux yeux d’un gris orageux. Si l’âge avait affaissé ses épaules et mangé les contours de son visage, Jenna avait la droiture et la grâce d’une jeune fille de famille noble. Elle perdit pourtant tout air conventionnel en m’apercevant. Le voile occidental qui retenait son chignon de cheveux poivre et sel s’affaissa en même temps que son expression.

— Prin… princesse Alice.

Plantée face à moi, elle barra le passage aux deux autres femmes qui l’accompagnaient. L’une d’elle ne tarda pas à la dépasser pour m’empoigner par le bras. Les doigts pâles et fins s’enfoncèrent dans ma peau dans un étau sévère.

Détournée de la domestique en chef, je jetai un regard désemparé à la femme qui m’agrippait. Des iris d’un argent scintillant me happèrent. J’eus l’impression de sentir cinq mois de détresse, de solitude et de tristesse glisser dans ma gorge.

Les mots qui s’échappèrent de mes lèvres étaient ceux d’une enfant.

— Maman.

Si un doute avait persisté dans ses traits élégants, il se dissipa aussitôt. Ma mère hoqueta, plissa les paupières et attira mon visage contre le sien. Front contre front, elle chuchota :

— Ma petite étincelle.

Ses mains posées sous ma mâchoire, elle se mit à embrasser mes joues, mon nez, mes tempes et jusqu’à la racine de mes cheveux. Ma peau devait avoir un goût de pluie et de sel, ma tresse n’était pas propre depuis des jours, mais elle s’en fichait. Et moi aussi. Je sombrais dans l’étreinte de ses bras, aspirai à grandes goulées son parfum de rose et d’étoiles, absorbai l’amour de ses gestes et la délicatesse de sa voix.

— Alice, Alice, gémit ma mère en baisant une nouvelle fois mon crâne.

Nous faisions la même taille, étions aussi menue l’une que l’autre, mais elle me paraissait immense à cet instant. Peut-être la robe longue occidentale aux couleurs de la royauté – turquoise et blanc – et la couronne posée sur ses cheveux noirs striés de gris y étaient pour quelque chose.

Je ne l’avais jamais vue aussi vieillie. En même temps, je ne l’avais non plus jamais vue aussi majestueuse. Épouse d’un héritier de la couronne, ma mère n’avait jamais été sur le devant du trône. À présent, la régence était de son ressort. Même si quelques mois seulement nous séparaient, je ne pouvais que comprendre les changements qui s’étaient opérés.

— Alice.

Même si ses mains agrippaient mes épaules, elle n’avait toujours pas l’air de croire en ma présence. Je souris, au milieu de mes larmes, et touchai ses bras.

— Maman.

J’étais de retour chez moi.

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