Chapitre 3 - Alice

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An 500 après le Grand Désastre, 1e mois du printemps, Gahana, Mor Avi.

Dès le lendemain matin, Soraya et moi entreprîmes de grimper la colline qui surplombait la ville. Après discussion avec le père de Gen Lia, nous avions appris qu’il s’agissait d’un lieu de culte, le Hiel Sak, Sanctuaire de l’Océan. Déterminées à commencer notre enquête par ce temple où l’on priait autant que l’on traitait des problèmes de la cité, Soraya et moi prîmes un rapide déjeuner en salle commune. Constitué de pain frais beurré, de fruits de saison et d’un peu de fromage de chèvre, il nous coûta quelques pièces de plus, mais nous remplit la panse pour une bonne partie de la journée. Gen Lia prit la peine de sortir des cuisines – où elle aidait son père et le reste des employés – pour nous adresser un large sourire et un signe de la main.

Notre prestation d’hier soir devait encore la réjouir, car sa chaleur était celle d’une amie et non celle d’une inconnue rencontrée la veille. Souriante, j’aidai Soraya à récupérer nos sacs puis saluai une nouvelle fois l’adolescente avant de clore la porte derrière nous. Je me demandais si j’aurais un jour l’occasion de la revoir.


Même si nos effets pouvaient être portés à dos d’homme, nous préférâmes louer une monture en prévision de l’ascension qui nous attendait. La colline n’avait rien d’une vulgaire rondeur au milieu du paysage ; c’était une petite montagne qui semblait s’être écrasée aux pieds de l’océan. Un chemin serpentait sur son versant et menait jusqu’à la forteresse dressée à son sommet. Comme l’orage d’hier avait inondé la ville pendant la nuit, des brumes basses nous cachaient en partie la vue.

Nous n’eûmes aucun mal à trouver le début du trajet qui menait au Sanctuaire. Des individus en tout genre, touristes et habitants, seuls ou en groupes, s’y rendaient en profitant du soleil du petit matin. Après avoir récupéré une jument baie et docile chez un éleveur dont les écuries se dispersaient à travers tout le nord de Mor Avi – il assurait ainsi le relai et le changement des montures pour les voyageurs – nous suivîmes la foule qui se rendait tranquillement en direction de la colline. Malgré ce que je savais déjà de la religion avirienne, je ne pouvais m’empêcher de songer à toutes nos différences de croyances. Tandis qu’ils priaient un Dieu mystérieux, changeant, unique à chacun, dans des Sanctuaires répartis sur le continent, nous nous adressions mentalement à nos cinq divinités protectrices, chacune pilier d’un concept essentiel de notre monde. Nous avions peu de rites religieux et encore moins de lieux dédiés à l’expression de la foi. Notre meilleur refuge était notre esprit, d’où nous projetions nos prières, nos espoirs et nos peurs.


Si le début du chemin ressemblait plus à du faux-plat qu’à une pente, il en devint autrement lorsque nous attaquâmes les premiers serpentins qui permettaient d’adoucir l’ascension de la colline en évitant un trajet droit et pentu. La jument suivait tranquillement derrière nous, nos trois sacs chargés sur son dos grâce à un harnachement adapté.

D’autres groupes de marcheurs étaient accompagnés de montures et semblaient voyager à travers Mor Avi au vu des nombreuses possessions qu’ils charriaient à l’aide des chevaux. En observant plus attentivement l’un de ses rassemblements, je remarquai une femme qui marchait en tête et tenait une carte à bout de bras pour l’examiner. En me déplaçant légèrement sur la droite, je pus me rapprocher d’elle et saisir quelques bribes de conversation en avirien :

— … dont Hiel Sak est le premier Sanctuaire. Après vient Lau Sak, le Sanctuaire du Tigre où... En fonction de la voie que l’on choisit, le chemin… Au nord, les Sak sont dédiés à la faune et à la flore… limite du fleuve Ark, avec l’Ark Sak. Plus au… il s’agit plutôt des Sanctuaires des pensées et réflexions. De l’océan au fleuve Nien, ce sont les matérialistes. (Sa voix devint plus forte sous le coup d’une brusque colère et je pus l’entendre pleinement.) Ceux-là, nous les ignorons. Pareil avec les barbares du fleuve Don et au-delà : leurs coutumes sanglantes ne m’intéressent pas.

Elle s’adressait à la dizaine de personnes – toutes des femmes – qui l’accompagnaient et certaines approuvèrent par des hochements de tête, des grognements ou des mots simples. La hiérarchie dans le groupe était d’une évidence clairvoyante et j’eus l’impression d’avoir affaire à une troupe royale occidentale – les armes et l’uniforme en moins.

— Néanmoins, mes sœurs, le Sanctuaire que nous devons impérativement visiter est le Maja Sak. Il est près de Jen Si, avec les Tas Sak et Yuon Sak.

Je m’étonnai des noms des trois derniers Sanctuaires : celui de la Femme, de l’Homme et de l’Enfant. Je savais que Rug Da, le Changeur, le Dieu avirien, n’avait pas d’essence arrêtée et que sa nature dépendait de la perception qu’avait un croyant de lui. C’est pourquoi de nombreux Sanctuaires occupaient le territoire des Terres au-delà des Mers : il y avait un Sak pour chacune des représentations de Rug Da. En revanche, je ne savais pas que l’on prêtait à leur Dieu l’essence de la Femme, de l’Homme et de l’Enfant. Je connaissais le Lau Sak, le Sanctuaire du Tigre, ou le Floki Sak, celui de la Fleur.

Je tentais de comprendre comment il était possible d’enfermer une nature aussi mystérieuse et puissante qu’un Dieu dans une plante ou un genre sexuel, mais ma compréhension se retrouvait bloquée par mes propres croyances. D’un autre côté, une partie de mon esprit s’émerveillait de la simplicité que certains Aviriens prêtaient à leur Dieu : qu’y avait-il de bête à penser que l’origine du monde se trouvait dans le rire des enfants ou dans l’harmonie de la nature ?


Sur le trajet en direction du Sanctuaire, je remarquai avec une certaine satisfaction que je peinais moins que Soraya à suivre l’ascension du chemin. Elle était pourtant plus grande de taille et mieux charpentée que moi. Les mois passés à vivre sur la route avaient renforcé mon corps et j’en prenais conscience alors que la Sudiste pestait contre la pente.

De part et d’autre de la route s’étendaient des rangées de petits arbres touffus dont les plus grands ne dépassaient pas tête d’homme. Le tapis de mousse et de fougères à leurs racines abritaient de petits rongeurs que j’apercevais furtivement de temps à autre. De gros papillons bruns se posaient sur des fleurs aux pétales d’un jaune éclatant. Alors que la brume se dissipait dans la chaleur croissante du jour et que le Sanctuaire grossissait à vue d’œil, je prenais plaisir à découvrir les espèces, animales comme végétales, qui peuplaient les lieux. Encore des différences devant lesquelles je m’étonnais avec un certain ravissement.

— Nous y sommes bientôt ? grommela Soraya en s’approchant de moi, l’air irrité.

— Les remparts sont proches, approuvai-je en lui indiquant de la main la muraille en pierres grossièrement taillées.

Elle toisa d’un air déconfit la distance qui restait à parcourir puis secoua la tête.

— Je n’arriverai jamais à marcher pendant des jours. J’ai déjà mal aux pieds alors que nous avons juste monté une colline.

— Tu finiras par t’y habituer, soufflai-je dans une tentative de réconfort. Moi aussi, j’ai eu très mal aux jambes et aux pieds les premiers jours. Puis mon corps s’y est fait.

L’air soudain intéressée, elle m’observa de biais.

— Tu as fui le Château du Crépuscule, au printemps dernier, pour rejoindre Vasilias ?

— Oui, c’est ce que je t’ai expliqué, acquiesçai-je en grimaçant au souvenir de ma fugue. Je comptais m’installer à la capitale le temps que mes parents réalisent à quel point ils me blessaient en me forçant à épouser… ton frère.

J’avais hésité sur le terme à employer. Suite à la trahison de Dastan Samay, Soraya nourrissait une colère et un désir de revanche brûlants à l’encontre de son aîné. Elle avait bien saisi ses motivations, mais ne parvenait pas à lui pardonner la façon dont il s’y était pris. Et il n’y avait rien d’étonnant à cela : arracher sa sœur au trône et la jeter en pâture aux Dieux n’avait rien de glorieux. Dastan Samay avait agi pour son peuple et son Empire, qui connaissait un déclin commercial depuis l’arrivée au pouvoir de Soraya. L’Impératrice s’était effectivement plus préoccupée des présents qu’on lui offrait que des bandits qui attaquaient les routes commerciales. Son désintérêt pour la politique avait mené son aîné à comploter contre elle et à la déloger du Palais d’Or afin de prendre sa place. Si je ne m’inquiétais pas de l’avenir commercial de l’Empire à la suite de ce coup d’État, les traditions sudistes devaient être mises à mal. Dastan Samay finirait-il par quitter le trône face à la colère du peuple qui exigeait des dirigeants femmes depuis des siècles ?

— Tu as bien fait d’annuler tes fiançailles, tu n’aurais pas été heureuse avec lui, marmonna Soraya dont le visage s’était assombri.

— Il n’a jamais eu l’intention de m’épouser, expliquai-je avec un sourire crispé. Notre mariage politique n’était rien d’autre qu’une machination de plus du Dieu Aion.

— Tout de même, s’entêta la Sudiste, mâchoires serrées, Dastan n’est pas fait pour toi. Ce n’est pas le genre d’homme qui te convient.

Je me sentis étrangement rougir à ces mots et, avant que je pusse les retenir, d’autres s’échappèrent de ma bouche :

— Et quel genre d’homme me conviendrait ?

Amusée par ma question, elle m’adressa un regard de connivence et un sourire en coin.

— Tu parles tellement peu de ta vie intime que j’ai fini par penser que cela ne t’intéressait pas.

— Nous sommes plutôt réservés sur le sujet, dans l’Ouest, lâchai-je d’une voix étranglée par l’embarras.

— J’imagine bien, soupira-t-elle avant de me jeter un coup d’œil. Pour répondre à ta question… Je crois que tu as besoin de quelqu’un à qui pleinement accorder ta confiance. Qui soit à ton écoute, puisse te donner son avis, mais ne s’oppose pas à tes décisions.

Songeuse, je tournai les critères dans ma tête en me demandant s’ils étaient justes. Sûrement.

— C’est pourquoi je suis assez étonnée que tu aies jeté ton dévolu sur un rustre du Nord, crut bon d’ajouter Soraya d’un ton badin.

Cette fois, le rouge grimpa jusqu’à mes oreilles.

— On ne peut pas dire qu’il s’agit du peuple le plus courtois et gracieux d’Oneiris, précisa la Sudiste avec un rire. Même si, je dois l’avouer, leur vitalité guerrière ne laisse pas de marbre. C’est cet aspect un peu brut qui te plaît, chez lui ?

Alors que j’ouvrais la bouche pour tenter de m’expliquer, elle enchaîna vivement :

— Il faut dire que vous êtes tellement rangés, les Occidentaux. C’est certain que ce Chasseur saurait pimenter ton quotidien. Mais n’est-il pas un peu trop… imprévisible pour toi ?

— Soraya, finis-je par lâcher d’une voix nerveuse.

Je m’étais arrêtée sur le chemin, les joues chaudes de honte. Le sujet des hommes n’avait même pas été abordé avec ma propre mère. Alors avec une femme que je connaissais depuis tout juste deux mois ?

Elle sembla prendre conscience de ma confusion et de ma gêne. L’air penaud, elle plissa les lèvres puis haussa les épaules.

— Je ne veux pas t’embêter avec ce sujet, Alice. Mais garde à l’esprit que ton Chasseur a des manières de vivre différentes des tiennes, surtout en ce qui concerne la vie conjugale. Je crains qu’il n’entretienne pas la même patience que toi concernant votre relation.

Je le savais mieux qu’elle ne se l’imaginait. La pensée empoisonnée de savoir Al dans les bras d’une autre me rendait triste et nerveuse. Je n’avais aucuns droits sur lui ; j’avais refusé ses avances et n’avais rien laisser flotter entre nous si ce n’était une amitié sincère et affectueuse. Mais ce n’était pas ce dont j’avais envie avec Achalmy. Je le voulais dans mon cœur, dans ma vie, pas loin de mes yeux ni de mon esprit.


L’amertume des regrets continuait à gonfler ma gorge lorsque nous parvînmes à la muraille. Haute de six mètres, confectionnée à partir des roches claires de la colline, elle servait autant de limite physique au Sanctuaire que de rempart de défense. Il y avait effectivement des créneaux pour permettre à des archers de viser puis de se mettre à couvert. L’entrée au Hiel Sak était surveillée par deux Aviriens campés de part et d’autre de l’ouverture. Ils étaient reconnaissables à la tunique bleu marine qui les vêtait des épaules aux chevilles. Une large ceinture en cuir brun leur ceignait la taille et leur permettait de transporter deux épées courtes et légèrement incurvées. Leurs manches tirées par leurs bras croisés laissaient voir de larges bracelets en métal incrustés de motifs de vague. Je remarquai avec un sursaut au cœur que leurs mains étaient palmées. Avec leur silhouette longiligne et leur visage masqué par une capuche relevée, j’étais incapable de deviner leur âge ou leur sexe.

Je supposai que ce mystère autour de l’identité des Gardiens faisait partie du respect que le peuple leur accordait.

Au milieu des autres voyageurs et des Aviriens venus prier, Soraya et moi passâmes inaperçues. Je m’étonnai du manque de contrôle, mais la pensée s’effrita à la seconde où nous entrâmes dans l’enceinte du Sanctuaire. Le chemin de ronde accolé à la muraille accueillait une trentaine de Gardiens armés d’arcs, de dagues et d’épées courtes. Certains marchaient en surveillant l’extérieur du Sanctuaire, d’autres restaient à un poste fixe en veillant du regard les visiteurs. J’aperçus au milieu de la foule d’autres tuniques bleues qui trahissaient la présence des Gardiens.

La sécurité assurée par les prêtres me soulageait étonnement. Même s’il n’y avait pas de menaces apparentes, au milieu de la foule calme qui allait et venait dans le Sanctuaire, je ne me sentais jamais réellement apaisée. Ce sentiment diffus de danger permanent me taraudait depuis que j’avais fui mon foyer, des mois plus tôt. Il me semblait que le seul endroit où je me sentais pleinement en sécurité était ma chambre. Le grand lit aux doux draps dorés rehaussés par de généreux édredons, ma fenêtre ouverte sur une nuit d’été éclairée par la lune, mes papiers et brouillons légèrement soulevés par les brises tièdes.


Des tintements de cloches entourés de murmures rauques me ramenèrent à Mor Avi. Plantées au milieu d’une avenue qui traversait le Hiel Sak en deux, Soraya et moi observions les environs d’un air béat. Au milieu du Sanctuaire se dressaient de petits baraquements faits de bois peint en diverses nuances de bleus. Les toitures d’ardoise se terminaient sur des moulures arrondies qui devaient représenter la formation d’une vague, de sa naissance à sa chute. Ouverts grâce à des pans en tissu épais amovibles, les petits temples sans étage laissaient autant passer les brises marines que les visiteurs.

Les habitants de Gahana venus prier étaient reconnaissables à leurs habits communs ou spécifiques à leur profession. Presque machinalement, ils récupéraient une tasse en bois sur une étagère fixée aux murs des temples, la plongeaient dans des bassins avant d’en boire le contenu. Ils se rendaient ensuite à l’intérieur des baraquements, agitant au passage une guirlande de clochettes suspendue à l’avant-toit, pour s’agenouiller faces à de petites statuettes qui faisaient aussi office de fontaines.

Tandis que Soraya déambulait au milieu de l’avenue en tirant notre monture derrière elle, je m’aventurai plus près d’un temple. Observant avec attention les gestes d’un vieil homme qui commençait le rite sacré, je l’imitai en me positionnant derrière lui. Il récupéra la dernière tasse en bois disponible sur l’étagère, me figeant face au bassin à mes pieds. Comme je restais plantée sans bouger pendant que l’homme buvait paisiblement, un Gardien approcha soudainement par la droite. Crispée, je ne pus m’empêcher de reculer d’un pas, mais la femme – le visage avenant qu’elle me tendit sous sa capuche ne mentait pas – se contenta de déposer un plateau de tasses propres sur l’étagère. Je soupirai discrètement avant de sourire doucement.

Criça, chuchotai-je en avirien en récupérant une tasse pour la plonger dans le bac.

La Gardienne hocha la tête avant de faire demi-tour pour réapprovisionner d’autres temples. Une fois utilisées, les timbales étaient déposées sur une autre étagère à l’intérieur du bâtiment pour que les prêtres pussent les laver puis les remettre à disposition.

Ce ne fut que lorsque l’eau glissa dans ma bouche que je me rendis compte qu’il s’agissait d’eau de mer. Grimaçante, je me forçai à avaler avant de recracher l’eau sacrée sur le sol du Sanctuaire. Pourquoi n’y avais-je pensé avant ? Gahana vénérait Hiel, une forme maritime de Rug Da, l’Océan. Et ce Sanctuaire lui était dédié. À présent, je comprenais mieux le rite qu’effectuaient les habitants. Boire l’eau provenant directement de l’océan était comme avoir des pouvoirs élémentaires sur Oneiris : une partie de l’essence de notre Dieu habitait notre corps.

Je suivis le vieil homme à l’intérieur du temple, curieuse de découvrir la suite du rituel. Je me rappelai juste à temps de secouer l’une des guirlandes de petites cloches qui pendaient au-dessus de ma tête. Elles émirent un son de carillon avant de produire un chuchotement plus surprenant. En me concentrant, je crus reconnaître le murmure qu’avait produit l’eau tout le long de notre voyage en bateau. Subjuguée, je manquai rentrer dans mon guide, qui venait de s’agenouiller face à une petite fontaine.

Embarrassée, je m’installai à ses côtés en observant les autres croyants. Les mains à plat devant eux, ils s’inclinaient face à la statuette en marbre veiné de lignes bleu marine puis se redressaient en chuchotant des prières. Si leur voix était trop basse et leur articulation trop hachée pour que je comprisse chacune de leurs paroles, je reconnus tout de même certains mots : hiel, océan, oklo, bénédiction, erest, repos, huça, paix, deli, force, et d’autres encore. Les termes associés à Rug Da ne mentaient pas à propos des fonctions multiples des Gardiens : au milieu des prières concernant la santé personnelle des croyants s’élevaient des murmures à propos de la prospérité commerciale du continent, du châtiment que les hors-la-loi devaient subir, de la force grandissante du peuple avirien…

Alors que le vieil homme terminait sa prière sur le souhait que les Gardiens, que Rug Da, missent la main sur la jeune femme qui avait égorgé trois pêcheurs la nuit dernière, je frissonnai.

Était-il réellement possible que Kan, la Divinité Primordiale du Temps, la protectrice de mes contrées, se fut exilée sur Mor Avi ? Comment avait-elle fait pour survivre ici, où aucun Oneirian n’était là pour penser à elle ? S’était-elle glissée dans l’essence diffuse et changeante de Rug Da ? Une serre gelée m’empoigna le cœur : comment pouvais-je retrouver ma Déesse si elle s’était éclipsée dans la croyance des Aviriens ?

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