Chapitre 22 - partie 1

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Les mains de l’homme tremblaient en tapant le numéro sur son portable. Mais ceux-ci ne tremblaient pas de peur, mais de joie. Il avait enfin trouvé un moyen de s’enlever cette épée de Damoclès qui chaque jour le rongeait un peu plus. Fini les cauchemars le réveillant dans la nuit, finis ces terribles hypothèses sur ce qu’il aurait à faire ou subir. Fini !

Il eut un rire nerveux en appuyant sur le bouton d’appel.

— Oui, c’est moi. Euh Ortega. Tom Ortega, on s’était rencontré pour une affaire, il se racla la gorge avant de reprendre, une affaire.

Dans sa tête, il supplia qu’elle sache de quoi il parlait pour qu’il n’ait pas à le dire à voix haute, mais au bout du fil il n’eut qu’un long silence. Elle le faisait exprès, si ça trouve elle était même en train de sourire et de s’amuser de son désespoir.

Vous m’avez aidé à faire, disons, disparaître quelques anciennes preuves de mon passé.

Après un silence qui semblait une éternité, elle répondit

— Oui, je me souvenais de vous pas la peine de me rappeler l’affaire. J’attendais juste de savoir pourquoi vous me contactiez.

Il se mordit la lèvre.

— J’ai quelque chose qui va vous intéresser. J’aimerais négocier.

— Peut-être.

— Pardon ?

— Vous avez peut-être quelque chose qui pourrait m'intéresser. Laissez tomber, je vous écoute.

Un fin filet de sang coula le long de sa lèvre.

— Oui. C’est à propos de votre agent qui bosse pour le gang.

Depuis le début, Faith laissait toujours un temps d’attente horriblement déplaisante avant de répondre. Cela mettait Ortega dans un état de stress bien désagréable, mais à peine eut-il dit ceci qu’elle répondit au quart de tour.

— Qu’est-ce que vous voulez ?

Il souriait il avait l’avantage. Elle voulait absolument cette info, peut-être même il pourrait négocier plus.

— Je veux que ma “faveur” soit annulée et dix mille euros, lâcha-t-il sans même trop y réfléchir.

— Vous ne trouvez pas que vous demander beaucoup.

— L’info est plutôt urgente et pourra être bientôt périmée de manière définitive.

Il entendit un sifflement de colère. Il jubilait, c’était le plus beau son qu’il n’avait jamais entendu.

— Même si je voulais, je ne pourrais pas me le permettre.

— Allons, une femme comme vous pleine de ressources, je suis sûr que vous trouverez.

Elle cracha puis il eut un long silence. Au début, Ortega s’en réjouissait, il la tenait au creux de ses mains, puis il s’en inquiéta. Pourquoi ne répond-elle pas ? Qu’est-ce qu’elle faisait ? Il essaya de dire deux trois choses pour la stressez un peu plus. Il fut même tenté de faire un “tic-tac”, mais il se ravisa.

Puis, prenant le ton le plus aimable pour se faire passer “bon prince” et dit:

— Bon, je suis d’humeur généreuse, disons l’annulation de ma faveur et cinq mille euros.

Il entendit de nouveau sa voix au bout du fil qui pestait, il se remit à respirer, l’affaire marchait toujours.

— Effectivement, ce prix me paraît plus correct, mais ça reste bien trop cher pour juste une information. Juste l’annulation de la faveur me paraît être un prix largement suffisant.

— Très bien alors tant pis, bluffa-t-il en rajoutant, Et puis tant pis aussi pour lui.

— Attendez ! Très bien. J’accepte votre offre.

— Merveilleux. Donc cinq milles en petite coupure, je n’aime pas trop les virements.

— Mais vous aimeriez que ça reste secret.

Elle avait changé de ton, ça le perturbait.

— En effet, ce genre de deal…continua-t-il.

— Je vous propose une contre-offre : cette information, sinon je révèle à votre patron pourquoi vous me devez une faveur.

Il déglutit.

Vous avez été trop gourmand, j’aurais accepté juste pour l’annulation, mais vous avez demandé plus et ça m’a énervé.

— Vous n’avez aucune preuve, paniqua-t-il.

— Vous me sous-estimez. Je garde toujours des garanties, et puis durant ma petite absence je suis allé chercher de quoi enregistrer notre petite conversation. De quoi faire douter de votre loyauté auprès de Moretti.

(ajouter ses pensées bient^ot bras droit super position il ne veut pas la perdre, c’était inespéré que Ta-ron ne parte)

— Très bien. Vous avez gagné, avoua-t-il.

— J’aime mieux ça. Mais bon, comme je suis d’humeur généreuse, disons l’annulation de votre faveur sera un bonus pour veiller à de futurs échanges cordiaux.

— Merci. Merci beaucoup, lâcha-t-il soulagé et à la fois terrifié.

— L’info maintenant. Qu’est-ce qui est arrivé à Tobias ?

Faith raccrocha après avoir obtenu l’info et des milliers de merci de ce rat. Sur ce coup, elle avait eu chaud. Ce bluff aurait pu lui coûter cher, très cher. Durant la pause elle n’avait pas enregistré la conversation et elle n’avait encore moins ces fameuses garanties. Elle avait appelé en boucle le numéro de Tobias en priant qu’il réponde. Ce n’est qu’au dernier moment qu’elle avait eu l’illumination de le faire chanter. Comment cette idée avait-elle pu ne pas lui venir tout de suite ? Depuis quand se laissait-elle marcher dessus par des rats ? Peut-être la panique, après Fiore, elle ne voulait sous aucun prétexte perdre quelqu’un d’autre.

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