Chapitre X

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   Les trois hommes parcoururent rapidement le couloir jusqu'à la salle où se trouvait Norma Manson.
  — Diego, récupère le lance-roquette de Norma et reste ici avec Joseph, demeurez sur vos gardes, le monstre devrait déboucher du couloir au fond de cette salle, mais en tirant deux roquettes cela pourrait l'arrêter. Je vais aider ma femme pour ramener le blessé jusqu'à l'hélico et je reviens avec un lance-grenade, si vous suivez mon plan à la lettre, nous devrions tous nous en sortir sains et saufs.
  — D'accord Simon, mais ça ne me dit rien qui vaille. Cette bête paraît invulnérable... même avec deux engins, je doute que l'on puisse en venir à bout. Faites vite, on commence à reculer.
  Norma intervint :
  — visez au milieu de la poitrine, je crois que c'est leur point faible.
  — Comment sais-tu ça ? Questionna Simon.
  — D'après ce que j'ai pu voir en examinant leurs dépouilles sur les sièges du poste de pilotage, leur carapace les recouvre presque entièrement, à part à cet endroit, lança-t-elle en posant le doigt sur son sternum, juste au-dessus de sa poitrine rebondie.

  — Entendu, acquiesça Joseph, dépêchez-vous d'emmener le blessé, on couvre vos arrières.
  Tirant le traîneau improvisé, Norma et son mari détalèrent à toute vitesse vers la sortie toute proche.
  Simon attendit de n'être plus à portée d'oreille et lança :
 — j'ai lu les lettres qu'il s'apprêtait à t'envoyer, dans ses papiers, quand j'étais dans le chalet. Je sais tout. En fait, tu as organisé cette équipée pour secourir ton amant... Réponds moi Norma...
   Il paraissait étrangement calme.
  — Écoute, Sy, on réglera nos comptes plus tard, quand on sera sorti de cet enfer, si on s'en sort ! Regarde Lüdke nous attend tout près, embarquons et je vais appeler nos gars.
  — Montez vite, Madame, Simon, je vais décoller...
  — Non, Lüdke, il faut appeler Diego et joseph, leur dire de revenir en cour...
  Débuta Norma qui ne put terminer sa phrase interrompue par une, puis deux explosions toutes proches.
  Simon regarda son épouse quelques secondes, semblant s'imprégner de cette vision puis lança :
  — J'ai compris, Norma. Je vais régler cette situation moi-même !

  Il attrapa un fusil mitrailleur, deux grenades, puis partit en courant vers l'ouverture depuis le flanc de l'hélico.

  — Tu es fou, Sy ! Reviens ! Ni les balles ni les grenades ne l'atteignent !

  — Il ne vous entend plus, Madame, intervint Lüdke, je vais décoller et me maintenir à dix mètres d'altitude. Une fois là-haut, j'armerai mon missile et attendrai que ce monstre sorte.

  — Non attendez, nos hommes sont toujours en bas ! Ils doivent pouvoir embarquer, rappelez-les ! 

  — Entendu j'essaie, mais ils sont probablement morts... depuis les deux explosions on n'a plus rien entendu, ils ne vont pas répondre...

   D'un geste vif, il empoigna le micro avant de crier :

  — Diego, Pepe où en êtes-vous ? répondez... ... Simon, les avez-vous trouvés ?

  — Ici Simon, Pepe est décédé et Diego m'a dit qu' Adi l'était également.

  — Comment va Diego ?

  — Il n'est pas encore mort mais c'est tout comme... Il m'a dit avoir tiré une roquette dans la poitrine du monstre comme tu l'avais suggéré et l'alien a reculé. Il semblait touché. Néanmoins, il a eu le temps de faire descendre un panneau obturant le passage, et quand Pepe a envoyé une roquette à charge creuse pensant fair exploser le panneau, les éclats ont ricoché et l'ont tué et blessé grièvement Diego...

  Il prit une longue inspiration avant de reprendre :

  — je suis à environ vingt mètres de cette porte ; j'ai armé un nouveau missile, j'attends qu'il ouvre pour en finir avec lui.

  — Sy ? C'est Norma ! Est-ce que tu peux ramener Diego ?

  — Non, il semble avoir plongé dans le coma, son pouls est très faible. Il n'est pas transportable et, de toute façon, il sera mort avant d'arriver à la station.

  — Reviens le plus vite possible ! L'hélico possède un missile bien plus puissant que ta roquette...

  — Trop tard ! Le panneau se lève... Oh Dieu ! C'est Adi... en charpie... elle... elle est vivante ! Elle me dit que le monstre est mourant, mais qu'il a activé la destruction automatique de son vaisseau...Elle va intervenir d'une minute à l'autre...

  Un blanc succéda à l'affirmation de Simon.

  — Chéri ! sors de là !

  — Trop tard. Nous n'aurons pas le temps de sortir, décollez et éloignez-vous... Je te pardonne Norma, je t'ai trop souvent délaissée. Sache que, malgré tout, je t'ai aimée. Adieu !

  Une larme roula sur la joue pâle de la jeune femme.

  — Il a coupé, Madame, je décolle, dit le pilote, joignant le geste à la parole

  À peine l'appareil se fut-il élevé, qu'il fut projeté violemment à près de trois cents mètres plus loin et s'écrasa sur la glace où il glissa sur une bonne cinquantaine de mètres avant de s'immobiliser contre un tas de neige.

~~~~~~~~~~

  L'explosion résonnait encore entre les sommets proches, comme un écho, et des monceaux de bouts de glaces retombaient tout autour, ainsi que dans un gigantesque trou à l'endroit où avait été enterré le vaisseau. Petit à petit, les grondements s'estompèrent dans le lointain et les débris de glaces cessèrent de retomber. Tout se calma. Seul, le bruissement du vent se glissant entre les portières tordues parvenait à couvrir les respirations saccadées des survivants.

  Un éorme bloc gelé avait perforé le pare brise et écrasé le pilote dans son siège. Lui ne respirait plus, Norma tout à l'arrière, sanglée sur son siège avait l'air évanouie, seul Norman que la collision semblait avoir tiré de sa perte de connaissance, bien attaché dans son hamac suspendu, ne paraissait pas avoir souffert du choc. Avec difficulté il réussit à s'extraire de son cocon pour porter secours à sa maîtresse. La radio était détruite, blessé, à bout de force il finit par réveiller son amante avant de retomber en syncope.

  En prenant sur elle, Norma quitta son siège avec peine, vérifia que son compagnon était toujours en vie, puis, constatant l'état de leur hélico et la mort de Lüdke, elle ne vit qu'une solution, retourner au chalet pour récupérer la motoneige et revenir chercher Norman pour ensuite tenter de rejoindre la station. Elle le couvrit du mieux qu'elle put avec la parka récupérée sur le pilote, et partit à pieds, elle avait au moins, une heure et demi de marche à parcourir et espérait que le véhicule fonctionnerait.

   Harassée, à bout de force elle parvint, deux heures plus tard, dans un chalet dévasté. Le corps du pilote, comme tronçonné en deux, gisait sur un lit dans une mare de sang gelé, lui causant un haut-le-cœur, mais ayant l'estomac vide elle ne parvint à vomir qu'un peu de bile. Cela lui rappelant alors la nécessité de s'alimenter et boire pour tenir le coup.

  Plus rien ne fonctionnait, mais parmi les décombres de la kitchenette, elle trouva un petit réchaud à gaz sur lequel elle fit bouillir de l'eau afin de préparer du café. Deux paquets de donuts, des conserves de fruits, un sachet de cacahuètes ainsi que des bidons d'essence allaient leur permettre de tenir le coup pour le retour vers la station

  Après s'être restaurée, elle fit le plein du réservoir de la motoneige avec les deux bidons d'essence dénichés dans le "séjour" du chalet, elle rassembla quelques provisions, des couvertures et le petit réchaud qu'elle déposa dans un sac. Elle se munit également d'un fusil, juste au cas où, arrima le tout sur son véhicule et partit rejoindre Norman.

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Ad'H & JI 09/10/20

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