la claque (réponse à un défi)

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Elle a enfin arrêté de crier. Elle ne dit plus rien. Elle ne bouge pas non plus, là, affalée par terre. Pas grave, elle a l’habitude.

Il faut dire qu’elle le fait exprès, qu’elle le cherche. Je lui avais bien dit de la Kro, pas cette pisse de Heineken ! Je lui explique gentiment, mais comme elle ne comprend pas, je suis bien obligé d’insister un peu plus fort.

C’est moi le maitre, chez moi. On doit me respecter et m’obéir. C’est comme au début, quand elle ne voulait pas toujours. Il a fallu que je la force à le faire. Quand j’ai envie, il faut que ça sorte ! Maintenant, ça va. Elle se laisse faire. Même si elle chouine chaque fois.

Pour les gamins, c’est bien aussi. Quand je m’explique avec elle, ils ne mouftent pas ! Ça file droit ! Comme si ses cris les impressionnaient.

Enfin, pas tant que ça puisque la gamine m’a tenu tête. À quatorze ans ! Je voulais m’amuser avec elle, mais elle s’est débattue. Elle m’a dit : « Si tu me touches, je te coupe les couilles ! ». À moi, son père. C’est une garce, comme sa mère. Vue comment elle est foutue et vu sa dégaine, jamais un gars ne voudra d’elle. C’était pour son éducation… Il faut que je trouve comment la mater et qu’elle m’obéisse.

Comme le gamin, même pas un mec. On dirait une fille, toute maigre, le visage terrorisé en permanence. Quand je pense qu’elle en a fait sauter une dizaine et qu’elle a gardé les plus ringards…

Une tête de pédé, le morveux. Ça me fait penser : il a onze ans, moi c’est à neuf ans que le père a commencé. Putain, ce que j’ai eu mal ! D’un autre côté, c’étaient les seuls moments où il était gentil avec moi. Et puis après, les soirées étaient vivables. Ça valait le coup d’avoir un peu mal au cul, non ? Jusqu’à quinze ans ! Je ne suis pas un pédé pour autant !

Ce soir, je vais aller m’amuser avec le gosse, ça va me détendre.

Je suis bien : une bière, le silence et ce soir…

Merde ! Les cognes ! C’est encore cette pétasse de voisine qui a dû les prévenir. Ils ne comprennent rien. De vrais abrutis, avec leurs lois à la con.

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