La révélation... J'aurais donc un père...

9 minutes de lecture

Je le regarde fixement. Je n'arrive pas à détourner le regard de son visage. La phrase qu'il vient de prononcer, tourne sans cesse dans ma tête.
- Je suis ton père biologique...

Alors là, s'il y a bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'est ça ! Il croit quoi ? Qu'il va débarquer, me balancer ça et que, en plus j'allais le croire ! Ah non, mais là, c'est le pompon !
- C'est une blague, c'est un tournage pour les séries de canulars qui passe à la télé... Lui dis-je en tournant la tête de chaque côté cherchant une caméra cachée quelque part.
- C'est la vérité. Je me doute que tu dois avoir une certaine rancœur à mon égard et celui de ta mère, mais...
- Une rancœur ?! Une "certaine" rancœur !? Non mais je vous hais ! Vous m'avez abandonnée dans une poubelle ! UNE POUBELLE ! Et pas n'importe laquelle, celle du pire orphelinat, je crois que la terre ait portée ! Le coupais-je en lui hurlant dessus.

Le prénommé John retire ses lunettes pour se frotter les yeux d'un air épuisé.

Et il me regarde alors droit dans les yeux. Des yeux qui me laissent sans voix. Ceux-la je les connais. Je les vois tous les jours devant le miroir. Ils ont une teinte légèrement plus foncés, mais ce sont sensiblement les mêmes.
J'en profite pour l'observer un peu et remarque qu'il y a pas mal de similitudes entre nous. Il est brun, bouclé et a le même teint de peau que moi. Bon il est beaucoup plus grand et baraqué, mais bon heureusement pour lui qu'il ne fait pas ma taille. Il a aussi le même grain de beauté que moi sur le côté droit de mon menton. Cela ne me laisse aucun doute sur le fait qu'il soit mon géniteur.

John me sort de mes pensées en me répondant.
- Je ne t'ai pas abandonnée. C'est ta mère qui l'a fait et je n'étais pas au courant de ton existence. Je ne l'ai appris qu'il y a 5 ans dans une lettre que j'ai reçu. Je te jure que si j'avais su, jamais au grand jamais tu n'aurais été dans cet enfer sans nom. Ta garce de mère m'a mis des bâtons dans les roues pour que je puisse te retrouver....
- Cette femme n'est pas ma MÈRE ! Elle m'a juste portée ! Ne l'appelle pas comme ça ! Elle n'est rien ! Dis-je le plus hargneusement possible.
Repenser à cette personne fait resurgir mes sombres démons... J'ai tellement éprouvé de haine à leurs égards. Mon père à la limite moins, car j'espérais que, s'il n'était pas là pour moi, c'était qu'il était peut-être ignorant de mon existence, ou alors peut être mort... Mais ma génitrice ! Elle m'a jeté dans une poubelle ! Je n'avais qu'une malheureuse semaine.
- D'accord, je l'appellerais Hell.
- Elle s'appelait Hell ?! C'est un comble...
- Non, elle s'appelait Helena. Mais tout le monde la surnommait Hell dans notre milieu m'apprend-il.
Ma génitrice s'appelait donc Helena. Et mon père John. Que de nouvelles aujourd'hui !
- Quelle journée de merde dis-je lasse
- Je te jure qu'à partir du moment où j'ai eu connaissance de ton existence, je n'ai pas arrêté de te chercher Hope. me dit-il les yeux brillants. Il n'a pas l'air de mentir. Je suis un détecteur de mensonge ambulant habituellement, et ce qu'il me dit semble sincère.
Je me frotte les yeux, fatiguée.
-J'ai besoin d'un verre. Sortis-je d'un seul coup en faisais demi-tour, prenant ma veste jetant un coup d'œil à James qui n'avait pas perdu une miette de ces révélations. Il me regarde et me fait signe du menton, me signifiant qu'il est là pour moi en cas de besoin. J'acquiesce, me détourne et fonce dans mon bar préféré. Avec bien évidemment, sur mes talons Messieurs John et Dead comme je m'y attendais.

Après quelques minutes de marche nous arrivons devant mon pub favori, le On the Road. L'ambiance y est relax, les serveurs et patron sympas. Il y a en générale une musique rock en fond sonore que j'apprécie beaucoup. J'aime le rock, de toutes années confondues, de Janis Joplin à Nirvana en passant par Dire Straits et les Rolling Stones. Je me dis maintenant que ça vient sûrement de mes gènes paternels bikers.
Je rigole intérieurement. Mon père est là, à ma gauche.
Non mais qui l'aurait cru... Certainement pas moi. Je l'ai tellement attendu en étant petite, me disant qu'il viendrait peut-être un jour me chercher et m'emmener loin de cet établissement. Puis au fil des années, j'ai perdu espoir.
Nous nous installons directement au bar, prenant trois sièges côte à côte. C'est Marnie qui sert aujourd'hui et il me connaît bien. Il me fait un signe de tête me saluant avec son sourire en coin charmeur. Ce qui lui vaut un regard noir de Dead ! De quoi se mêle-t-il celui-là !
Je lui demande un double whisky et mes voisins font de même. Une fois servis, je bois cul-sec et en demande un deuxième qui arrive assez vite a ma grande satisfaction.
L'effet de l'alcool commençant à faire effet, je me détends donc un peu. Je regarde mon paternel discrètement. Je ne sais pas quoi lui dire, alors je l'observe. Il est bel homme. Une beauté brute, presque dangereuse. Quand il me prend sur le fait, je détourne le regard en rougissant légèrement.
Qu'est-ce qui m'arrive, voilà que je suis impressionné par quelqu'un, encore pire par mon père... Nous voilà dans de beaux draps.
Je décide après un long, trop long silence de lancer la conversation.
- Alors tu t'appelles John Finnegan... Et tu as quel âge ? Si tu veux bien me le dire bien sûr lui dis-je en faisant un demi-sourire taquin.
- Arf, mon âge... Tu sais à partir d'un certain nombre d'années certaines choses ne ce demandent plus ! il laisse planer un petit silence en me jetant un faux regard outré puis me dit en regardant de nouveau droit devant lui, non je blague. Je n'ai aucun soucis avec mon âge. J'ai 45 ans. Me dit-il avec un petit sourire. Et toi, tu as 17 ans ?
- Oui, et toutes mes dents ! Lui dis-je en faisant un grand sourire comme démonstration. Tu as donc presque le même âge que James.
Il sort un petit rire. Dead aussi rigole dans sa barbe dans son coin.
- Tu es donc tatoueuse. Tu as beaucoup de talent, j'ai été vraiment impressionné. Me dit-il.
Curieusement, son compliment plein de respect me touche plus que je ne l'aurais cru, serait-ce dû aux effluves d'alcool environnantes ? Provoquent-elles chez moi une poussée émotionnelle ?
Je lui réponds merci et décide de continuer mon enquête.
- Et tu travailles dans quoi ?
Je vois de suite son visage devenir plus sérieux, plus dur.
- Mon travail est beaucoup moins conventionnel que le tien. Comme tu as pu le remarquer, mes hommes et moi portons le cuir. Avec pour blason Dark Wolf's. J'en suis le chef.
- En soit ce n'est pas vraiment un métier, à part si pour en vivre, vous faites dans l'illégalité. Lui répondis-je convaincue que son « travail » comme il le disait, n'était pas très clean. D'après ce que j'en avais déjà entendu les club de motards présentant l'écusson 1% sur leur blouson, n'étaient pas des enfants de coeur.
Il me sourit, en me disant.
- Effectivement, j'ai fais en sorte de pouvoir en vivre ainsi que mes hommes.
J'acquiesce, et jette un coup d'œil à Dead. Lui aussi fait donc partit de tous ça. Quel trafic peuvent-ils faire pour en vivre ?
- Avant que tu ne me poses la question, sache que je ne te révélerais jamais ce que je fais au sein du club illégalement parlant.
Je me rembrunis, une part de moi vexée et l'autre comprenant son manque de confiance a mon égard, il ne me connaît pas. Voyant sûrement mon air contrarié il se justifie donc
- Ce n'est pas un manque de confiance. C'est une question de sécurité. Nous avons plein d'ennemis et savoir certaines choses te mettrait en danger.
Je le regarde attentivement, cherchant à détecter le moindre détail prouvant le fait qu'il me ment. Mais je n'y décèle rien. Juste de l'honnêteté.
J'acquiesce donc pour lui signifier que je le crois. Je me remets à siroter mon double whisky quand on m'attrape fermement l'épaule.
Je me retourne et tombe nez à nez avec le mec le plus collant et affligeant que je connaisse. Trevor Macdylan.
Vous vous souvenez du gars qui a annuler son rendez-vous plus tôt dans l'après-midi ? Et bien le voilà.
1m90, assez agréable à regarder, mais une tête si creuse que taper dedans ferait un écho si grand que le bar en tremblerait. Vous voyez le genre. Il me court après depuis des semaines, malgré mes refus catégoriques.
J'essaye de dégager mon épaule en lui disant d'un ton assez calme.
- Aurais-tu l'amabilité de me lâcher s'il te plaît ? Je n'ai pas vraiment la patience ce soir.
Il tient une cuite grand format là de suite.
- Tu, tu, .... m'as manqué, tu sais ?! Articule-t-il avec difficulté.

Pouah quelle haleine je la sens déjà à trente centimètres de son visage.

- Ouais, c'est cela ! Va emmerder quelqu'un d'autre, je t'ai déjà dis qu'il n'y aurait jamais rien entre nous lui dis-je en me retournant. Mais ma réponse ne le satisfaisant pas, il m'attrape par les deux épaules et me descend de mon tabouret !
- Salope ! Tu crois, que tu peux me parler comme ça ! Dit-il en me secouant, je sens la colère monter en moi... Quand soudain, je me retrouve libérée de sa prise. Il n'est plus devant moi non plus, je tourne la tête aux alentours et le trouve plaqué au mur par en Dead fou furieux ! Trevor est grand mais là par rapport à Dead il me parait ridiculement petit.
- Tu ne la touches pas compris ?! Lui lance-t-il avec une voix si rauque qu'on en sent la colère émanée.
- Tu te prends pour qui toi ?! T'es son mec ?! Lui balance ce débile de Trevor, l'alcool fait des ravages, je vous le dis. Encore plus sur un homme déjà diminué cérébralement parlant.
- Je vais te le dire qu'une seule fois et très très lentement. Tu ne l'approcheras plus, tu ne la regarderas plus, tu ne lui parleras plus et surtout, tu ne la toucheras plus jamais. Sinon je vais te trouver et te faire souffrir d'une telle façon que tu regretteras d'être venue au monde. Ça, je peux te l'assurer lui susurre-t-il doucement avec un regard si noir qui m'effraierait s'il m'était destiné.
Je regarde mon paternel pour qu'il réagisse, mais il a l'air d'approuver totalement ses actions.
Ce bon vieux Trevor après être devenu blanc comme un linge, acquiesce mollement et Dead décide de le relâcher non sans lui mettre une droite bien dosée au passage. Il le laisse s'écrouler par terre et revient vers nous en me demandant rapidement :
- Ça va ? Il ne t'a pas fait mal ?
- Non ça va, mais j'aurais pu parfaitement me défendre seule ! De quoi te mêles-tu ?!
Il me fixe, et dit :
- Ça t'écorcherais la bouche de dire merci simplement ! Me dit-il, il n'avait pas à te traiter ainsi ! Personne ne te touche, point.
- Je me suis toujours défendue seule ! C'est pas maintenant que ça va changer !
- Tu sais quand on vit dans un monde merdique, ça fait parfois du bien de se sentir protégée, de pouvoir se reposer sur quelqu'un. Avec moi, avec ton père, tu seras toujours en sécurité ! On te protégera dorénavant toujours du mieux que l'on pourra. Tu peux compter sur nous.
Ce qu'il me dit me laisse muette. Je fixe donc ses yeux si sublimes et j'y lis une telle sincérité que cela me fait un pincement au cœur.
Je me suis toujours reposée que sur moi-même, et ce, tout au long de ma vie. Même avec James.
Mon père vient poser sa main sur mon épaule pour approuver les dires de Dead. Je les regarde tous les deux, les yeux humides et leurs dis.
- Merci...

Quelle soirée...

(N'hésitez pas a voter et commenter si cela vous plait ! Ça m'aidera :) )

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Ambre Everless ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0