11. Livia : Insulte et panique

3 minutes de lecture

J’avais vendu presque tous mes exemplaires, il ne m’en restait que deux sur les vingt du départ. Pour l’instant, personne ne s’arrêtait sur mon stand et ça m’allait très bien, je n’aimais pas vraiment ce genre de rassemblement. Normalement, c’était avec Camila que j’y allais, ma sœur était une mordue de ce genre de choses. Peu importe le sujet, tant qu’il l’intéressait un minimum, elle m’y entrainait. Sauf que maintenant elle n’est plus là, et qu’en plus je suis obligé de sourire faussement toute la journée, et c’est vraiment fatiguant. J’avais les yeux fermés quand j’entendis des pas et une voix devant ma table. A mon grand malheur, ce n’était pas un fan et je ne tenais pas à le revoir.

- Qu’est-ce que tu fous là, toi ? cracha-t-il.

- Tu vois bien, je signe des autographes. C’est pour les gens qui aiment ce que je fais, tu comprends ?

- Des gens qui t’aiment parce qu’ils ne connaissent pas la vérité.

- Arrête ! Tu n’as rien à faire ici, tu ne m’aimes pas, ni moi, ni mes écrits, alors dégage !

- Parce que toi par contre, t’as quelque chose à foutre là peut-être ?

- Ouais, c’est mon métier, tu vois ?

- Tu devrais être morte, et pas elle ! Tu l’as tué ! Elle est morte par ta faute !! Tu le paieras, je te le jure !

- La ferme ! Tu peux pas dire ça, je m’en veux déjà assez, n’en rajoute pas, s’il te plaît.

- Fais pas ta victime avec moi, compris ?

Il attrapa le col de mon pull. Terrorisée, j’hochais docilement la tête.

- T’as tué ta sœur ! Comment t’as pu commettre un tel meurtre ?!

- Je…

- Tu es une meurtrière, Livia.

- Non, c’est faux, murmurai-je.

- Oh que si, et tu le sais !

Je sentais les larmes me montaient aux yeux.

- C’était un accident !

- Si tu n’avais pas pris la route dans cet état, Cami’ serait encore là !

- Tu ne m’en as pas empêché, je te ferais remarquer !

Je n’ai rien vu venir. La main posée sur ma joue encore brûlante, ma tête tournée vers la droite. Alors qu’il semblait prêt à me remettre un coup, je vis des cheveux blonds apparaître dans mon champ de vision. Un agent de sécurité accourut et attrapa ce sauvage par les bras, l’éloignant de moi. La respiration sifflante, je me tournais vers l’adolescente qui s’était interposée. Avant que j’aie pu faire le moindre mouvement, elle prit la parole.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ?

- Nora… appelle… Nora… service de… restauration…

La jeune fille hocha la tête et partit rapidement vers l’espace restauration.

Quelques minutes plus tard, elle réapparut avec Nora.

- Liv’ ! Est-ce que ça va ? Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Damien, il est revenu, sanglotai-je.

- Mais c’est pas vrai ! Il est où ?

- Avec les gars de la sécurité, ils l’ont viré.

- Excusez-moi, je me suis dit que vous voudriez peut-être un verre d’eau ? demanda timidement la jeune fille qui m’avait sûrement évité une grosse dérouillée.

- Merci.

- Ce n’est rien.

- Je veux dire, pour tout à l’heure.

- Oh… c’est rien. J’ai vu que vous aviez besoin d’aide alors pour une fois dans ma vie, j’ai pris la bonne décision, enfin je crois, souffla-t-elle doucement.

- Livia, me présentai-je en souriant.

- Léa, je vous connais vous savez, j’ai lu votre livre sur la fille en fauteuil roulant, assure-t-elle en riant.

Une grande femme brune arrive tranquillement vers nous.

- Léa ?

- Excuse-moi Rachel, je pensais pas mettre aussi longtemps, mais disons que j’ai eu un petit contretemps.

- Aucun souci, tu viens avec nous ? Enfin, tu préfères peut-être faire un tour seule, ajoute la nouvelle arrivante, attristée.

- Non du tout, je viens. Au revoir, Livia.

- Léa ! Attends !

- Oui ?

- Tiens, dis-je en lui tendant un exemplaire dédicacé de mon prochain livre.

- Oh merci.

- Pas de problème.

Et elles repartent ensemble. Nora se tourne vers moi.

- Je croyais que tu n’avais pas le droit d’offrir d’exemplaires ?

- Bah, elle m’a un peu sauvé de cette brute de Damien, donc j’ai fait une exception.

- Espèce de petite délinquante, fit-elle en me pointant du doigt.

Je lui souris.

- Bon, je te laisse, t’es sûre que c’est bon ?

- Oui t’inquiète, tu vas te faire engueuler par ton patron à force.

- A plus, Livi !

- A plus !

Elle s’en va elle aussi et je ne peux m’empêcher de repenser à ce qu’il s’est passé. Cette fille, Léa, elle me rappelle tellement ‘Mila. A cette pensée, mon cœur se serre et une larme orpheline dévale ma joue.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Attachiante_1 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0