Chapitre 12

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On pouvait dire du capitaine d’Erico qu’elle avait la tête dure. On pouvait aussi mettre en avant son sale caractère et son côté français si irritant. Pourtant, nul ne pouvait prétendre avoir vu d’Erico quitter un champ de bataille sans combattre. Même durant les révoltes industrielles de la Lune et la rude défaite de la Légion. Le capitaine d’Erico, alors simple légionnaire, s’illustra lors du dernier assaut contre le bunker de l’escouade survivante de la légion. Une sorte de Cameron moderne. Elle fut l’unique survivante. Alors, depuis, elle ne quittait plus le champ de bataille tant qu’elle pouvait faire tomber des ennemis. Et puis bon, un Zeus, c’est un Zeus ! Un vaisseau de combat qui méritait de se battre !

  • J’l’ai ! J’l’ai ! hurla Carr en se levant de son poste et se précipitant vers la console principale. Il venait de reprendre la main sur le vaisseau.
  • Parfait ! Allez, on va voir ce que la barque a dans le ventre. A tous, feu à volonté ! Mecter, en vitesse Terra !
  • Le cap ? demanda Mecter en prenant les commandes.

D’Erico jeta un œil sur la projection holographique qui venait d’apparaître. Ces saletés de missiles accéléraient encore. Peut-être que la dernière heure était venue pour eux ? Il mâchouilla son cigare, ses sourcils blonds froncés.

  • Atmosphère de Jupiter… Et tu coupes au plus proche pour sortir de l’autre côté…

Mecter marqua une pause. Le capitaine possédait une collection de médailles et de citations unique dans le monde militaire. Elle n’obéissait qu’à la Légion, qu’à l’Honneur et la Légion. Et Mecter, lui, n’obéissait qu’à d’Erico.

  • Nous sommes en route. Il faudrait…
  • Fermez vos casques, ça va secouer un peu les gars…

Les canons du Zeus crachaient tous les missiles et contre-mesures contenus dans son ventre. Les bombes à Neutron s’ouvrirent, lançant dans l’espace une corolle de charges actives parmi lesquelles des missiles nucléaires. Le Zeus pénétra dans l’atmosphère de Jupiter. D’Erico à travers son scaphandre vit les indicateurs du vaisseau devenir fous. Cornwallis se retrouva éjecté vers le plafond par l’explosion du module de contrôle des armes. Tout grésillait, tout explosait. Une fumée épaisse envahit le pont de commandement…

Les missiles à neutron explosèrent en une froide lumière blanche. Les corps des équipages qui flottaient dans l’espace se désagrégèrent en une multitude de particules microscopiques. Les missiles nucléaires pénétrèrent dans les réacteurs du Zeus restant. Il se cabra et après un court instant d’hésitation vola en éclats.

Le chasseur d’Oliver enregistra les données de l’explosion. Mais quelque chose n’allait pas. La face de Jupiter semblait… Il écarquilla les yeux… Le nez monstrueusement abimé d’un classe Zeus surgissait de l’atmosphère tourmentée de la géante gazeuse.

  • Capitaine Oliver, j’en ai un plus gros que toi… grésilla la voix goguenarde du capitaine d’Erico.

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