L'aigrette blanche

Une minute de lecture

Fini, c'est fini. Les briques s'amoncellent les unes aux autres et soudain, l'impossible tas. L'impossible sortie, le temps impossible passé impossible à retrouver.

Les jours heureux impossibles à retrouver. L'insouciance et la joie par jamais vécues, à jamais finies. L'immanente impossibilité de ne jamais les revivre.

Le triste violon résonne seul. Dans sa solennelle voix, dans sa fragilité il se bat contre lui-même, ses reproches, ses fautes, ses regrets lui tombent dessus tel un couperet de guillotine. « Ils ne te pardonneront jamais quand ils sauront, ils te haïront. Mais jamais ils ne pourront te haïr plus que tu ne le fais ».

L'absurde gagne. Une fois c'est toujours, une fois c'est jamais. Le sens n'a jamais existé que dans ton esprit, il n'a jamais eu lieu. Le piano n'est qu'une invention de ton esprit, un souvenir trop peu goûté que tu as terni. Le piano t'aimait et tu l'as tué. Le monde aimait le piano et tu l'as tué. Tu aimais le piano et tu l'as tué.

Puisses-tu chérir, puisses-tu jouer la mémoire de ce qu'il reste inscrit en toi. Les traces de ce passé, transmises entre mains et mains, le patrimoine, les souvenirs du futur. Puisses-tu les sentir, puisses-tu te battre pour les préserver. Puisses-tu aimer à nouveau, vivre et jouer une dernière fois.

Le 6 février 2023

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