Adieu ! - Pseudo : Coralie

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**** ATTENTION CONTENU EXPLICITE A CARACTERE SEXUEL ****

Adieu !

À genoux sur le lit, je sentais s’écouler le sperme lentement hors de moi, détestant ce moment où, je le savais, ce vieux dégueulasse contemplait dans mon dos, mon sexe béant dégoulinant de son plaisir. Il regardait satisfait, car il savait ce fumier, qu’il m’avait fait jouir, comme toujours, comme personne, jamais. Je le haïssais aussi pour ça, mon incapacité à le repousser, à me refuser à ce vieil amant qui savait me procurer de tels orgasmes.

La première fois, je me souviens, j’avais quatorze ans et nous étions décidées, Jocelyne, Amélie et moi à faire la fête pour une fois, entre nous. Nous voulions tester des boissons fortes, du gin, de la vodka et de la téquila dérobées le matin même dans le magasin des parents de Jocelyne. Chacune avait pris une bouteille avant l’ouverture de la supérette, et nous les avions cachées dans la chambre d’Amélie, ses parents étant absents pour le week-end.
Cet après-midi-là, nous l’avions passée devant la télé à jouer à toutes sortes de jeux vidéo en écoutant à fond de la musique. Le voisin d’en face était venu nous demander, pas content, de baisser le son. Nous l’avons fait, nous n’étions pas encore bourrées. On restait polies. Le temps passant, l’alcool aidant, nous avons parlé de plus en plus fort, ri comme des ouf et petit à petit, nous avons monté le son. Nous avons vidé nos trois bouteilles, bu les bières qui étaient dans le réfrigérateur, fini une bouteille de vin entamée, toujours en faisant les folles et en mangeant des chips et du pop corn.
Finalement, nous étions bien cuitées, ça tournait sérieusement.
Et puis Jocelyne est tombée par terre, ivre morte je suppose. Amélie était partie vomir dans les WC quand on tambourina à la porte. Je suis allé ouvrir en zigzaguant, c’était le voisin qui gueulait, mais en voyant les dégâts il s’est tu. J’avais des nausées, la pièce tournait autour de moi. Mais les toilettes étant occupées par Amélie, le type m’a alors emmené en face, chez lui, sauf qu’avant d’arriver sur la cuvette je me suis dégobillée dessus.
Il a été gentil, m’a enlevé le pull et la jupe pour les nettoyer dans sa baignoire, il m’a lavé le visage, m’a fait boire un café, m’a allongé sur son divan. Pour le remercier je l’ai embrassé mais j’étais tellement schlass que j’ai dû rater la joue et prendre sa bouche et tout a basculé.
J’avais eu deux ou trois expériences avec des petits copains cet été, mais pas vraiment satisfaisantes et là, même ivre et anesthésiée par l’alcool, ou peut-être grâce à cette « désinhibition » créée par la boisson, mon corps a été littéralement propulsé vers le plaisir, de spasme en spasme, mon corps tendu comme un arc, vers un orgasme tel que je pense en avoir été dessoulée. Je m’agrippais à son dos, haletante, pantelante, je n’étais qu’une barque au milieu d’un océan, ballotée par les vagues du plaisir. Une démonstration incroyable pour une jeune fille qui ne connaissait pratiquement que la masturbation et deux aventures sans lendemain.
Quand ce fut terminé il me déshabilla complètement et me mit sous la douche, m’essuya, me sécha les cheveux, me remit mes vêtements nettoyés. Il me refit boire un café et me demanda mon âge, bientôt quinze ans je lui ai répondu.
Il est devenu tout pâle, bon sang qu’il m’a dit, je te croyais plus âgée tu te rends compte qu’il ajoute, je pourrais être ton père !
Tu parles, mon grand-père oui, mon père à trente-quatre ans que je lui dis et toi au moins cinquante. Là, il s’est mis à rire, mais non pas cinquante, tu exagères je n’ai que trente-neuf ans.
Et alors quelle différence ça fait pour une fille de mon âge ? Finis ton café qu’il me dit, je te ramène en face ? Ah non ! pas chez Amélie !
C’est pas chez toi ? Alors où veux-tu que je t’emmène qu’il demande, l’air un peu inquiet, et là, tout à coup j’ai senti mon pouvoir ! le pouvoir que je détenais sur lui ! je lui plaisais, nous avions goûté l’un à l’autre, ça lui avait plu autant qu’à moi.

En y repensant je sentais confusément le désir m’étreindre, la pointe de mes seins se dresser. Cet orgasme que je n’avais pas pleinement éprouvé, je crois, dans mon ivresse, j’en voulais encore.
Il me fixait intensément. Je le regardais droit dans les yeux. Il n’était pas très beau, mais avait du charme et des yeux verts brillants, le regard qui déviait vers mes lèvres, ma poitrine… Nous avions le même désir irrépressible, je le voyais dans ses yeux et lui dans les miens… nous recommençâmes, fiévreusement, mais libérés des pudeurs de la première fois, encore et encore, en apnée, le plaisir me submergea. Je serrai les dents pour ne pas crier, ne laissant échapper que quelques gémissements rauques.
En me réveillant chez lui, une heure plus tard, j’étais effrayée, qu’est-ce qu’il m’avait pris pour agir de la sorte et lui était confus. Il me ramena en voiture à deux rues de chez moi.
Nous nous sommes revus régulièrement. Une liaison secrète. Il était amoureux de moi et moi de son sexe.
J’ai eu d’autres amants, plus beaux, plus attirants, et bien que satisfaisantes leurs étreintes ne m’amenaient jamais au paroxysme du plaisir comme lui savait le faire. Dans ses bras j’étais sa chose et dans les miens il m’était soumis. Nous étions dans une relation sulfureuse, presque douloureuse.

Cela dure depuis quinze ans.
Je me suis mariée l’an dernier mais mon époux ignore tout, j’attends un enfant, peut-être de lui, ou de mon mari, je n’en sais rien.
Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je laisse ce porc lubrique agir ainsi sur ma libido. Il faut que cela cesse. Advienne que pourra.
Dans son verre de whisky, pendant qu’il est sous la douche, j’ai mis un puissant somnifère. Quand il s’endormira je lui injecterai en intraveineuse, à l’aide d’une seringue, des bulles d’air dans le sang.

Coralie

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