Piégé

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"Tout était une question de dosage de violence."

C'était quelque chose qu'il avait appris.

Quelque chose qu'on lui avait appris.

Une leçon qu'on lui avait enfoncée violemment dans la gorge.

Il fallait savoir doser sa violence.

Un coup pouvait tuer.

Deux coups tuaient.

Sauf...

Si on savait les appliquer.

Alors il apprit.

Et par Dieu !, il le fit bien !

La violence était une arme, pas une fin en soi.

On frappait pour des raisons pas pour frapper.

En tous cas, pas lui.

Lui n'appréciait que la fin.

Le moment de la reddition.

Lorsque tout cet étalage de violence lui offrait ce qu'il souhaitait.

Un nouveau nom. Un nouveau suspect. Une nouvelle piste.

La violence était une arme et il fallait en user avec soin.

Frapper, oui.

Mutiler, oui.

Faire du mal, oui.

Mais pas au-delà de l'inconscience.

Si on tuait alors on avait échoué.

Et le prisonnier avait gagné.

Echec !

Impardonnable.

La violence se devait d'être savamment dosée.

Le corps de la jeune femme martyrisée devant lui était la preuve que ceux qui avaient fait ça ne savaient rien.

Ils n'avaient vu la violence que comme une fin, pas un moyen.

Ou alors...quelque chose lui échappait...

Il regrettait.

Lui qui n'en avait pas l'habitude.

Il regrettait d'avoir trouvé le nid vide et les tueurs partis.

Peut-être, peut-être...

Aurait-il éprouvé du plaisir à user de violence contre eux ?

" C'est votre femme ?," demanda un des officiers présents dans cette minable cave de ce minable immeuble de la rue XXX.

Une cave minable d'un minable immeuble dans lequel sa jolie femme avait vécu ses derniers instants.

Il serra ses poings et le cuir de ses gants craqua.

" Oui"

Sa voix résonna lugubrement dans la cave et il se tut aussitôt.

Il regarda les officiers soulever le corps de sa femme et le déposer sur une civière, il les vit placer une couverture sur elle.

Bientôt, il ne vit plus qu'un cadavre.

La femme était morte et l'esprit avait disparu.

Il ressentait...rien...

Il était...anesthésié...

Il ne resta plus que lui, seul dans cette cave, à regarder les murs et l'humidité, le vide.

Cela correspondait à son âme.

Puis, une main se posa sur son épaule.

" Vous venez officier ?"

Il sursauta.

Il n'avait rien vu venir.

Un coup bien placé sur sa tempe et il s'effondra joliment sur le sol.

Où étaient ses hommes ?

Il était déjà mort.

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