De ce sourire atrophié, ce passé de dédain et cet amour impossible, je me souviens d'elle me murmurant son amour au creux de mon cou. Je vivais pour la première fois un sentiment fort qui m'apprenait que j'étais faite pour être aimée. Son souffle me faisait frissonner et me comblait d’un sentiment d’accomplissement incommensurable qui laissait sur les joues des voisins et de tous ceux qui posaient leur regard sur nous, une chaleur à la teinte rosée. Notre couple n'était véritable qu’à nos yeux. Nos sentiments se mêlaient au chant du vent. Je pensais que cela ne s'arrêterait jamais. Je gobais naïvement tous les mots qu'elle me renvoyait. Comme je les aimais, ces mots. Ils avaient une couleur de joie que je n'arriverais pas à décrire.
Elle avait une beauté mate issue d’un métissage divers. Un regard franc qui semblait traverser tout obstacle. Mais ce n’était que du faux-semblant. J’aimais tout en elle. Pour cette femme, je me suis trouvée et acceptée.
J'ai changé, malheureusement ce n'était pas pour moi. Je me suis battue et j’ai aimé ce qu'elle me donnait. De ce fait, je ne voulais rien qui ne soit pas en rapport avec cette personne.
J'aurais voulu qu'elle reste dans mes bras, me complétant pour l'éternité pour le meilleur et pour le pire. Hélas, un jour, cet individu a choisi de me quitter à cause du regard de son entourage.
Elle n’était pas prête à faire ce grand saut dans le vide avec moi. Comme souvenir, j’ai gardé au creux de mon cou une vive brûlure qui me paraissait insurmontable et qui ne voulait pas disparaître. La guérison me paraissait impossible. Pourtant, j'essayai de rencontrer d'autres personnes.
Celles-ci ne pouvaient s'emboîter avec moi. Leur place ne se trouvait pas au creux de mon cou. Ça semblait être impossible. Je finis par baisser les bras jusqu'au jour où je t’ai rencontré. Tu possèdes en toi cette joie de vivre que l'on ne pouvait comprendre. Avec tes cheveux rasés et tes lèvres aux couleurs diverses, tu étais mystique. Ton corps possédait les formes qui rappellent d'où tu venais. De cet ailleurs que tu as traversé avec tes ailes cassées. De ce bout du monde où tu as tout laissé. Ton passé s'entassait devant tes yeux tel un brouillage. Avec toute cette force, tu me donnais le courage de continuer à battre des ailes.
Un papillon aux ailes bleutées et à la fragilité sous-jacente. Tu avais reçu des attaques qui provenaient de toutes parts, mais tu continuais à voler, à voltiger. J'ai connu dans ce monde, dans ce ciel nuageux, une conjonction incroyable auprès de toi. Tu as réussi à me consoler de cet amour disparu. J'ai tout appris de toi. À me connaître avant toute chose et à me comprendre. Avec toi, j'ai appris à aimer doucement.Je t'ai donné et tu m'as donné. Nous étions semblables dans cet amour.
Rester auprès de toi me faisait me sentir bien. Tu savais qui j'étais et tu comprenais ce que j'étais. Alors, sur la plus belle musique et avec nos pas de danse, nous avons tourbillonné, priant de ne jamais nous arrêter.
De ton passé, tu m'as raconté la souffrance. De tes blessures, tu m’as donné la compréhension. Ton sourire aux éclats qui brillaient d'une vivacité m’a laissé un bonheur indescriptible. Tu ne m'as pas laissée être soumise à toi, trouvant cela immonde. Tu ne restais pas seulement au creux de mon cou, mais partout où tu pouvais voltiger. Tu n'as pas laissé de brûlure, mais juste des odeurs de fleurs. Les pleurs que tu versais, je les consolais de toute ma force.
C'était tout ce que je voulais te dire, à toi mon amour. En ce jour de bonheur, de notre mariage, en hommage à deux personnes qui ont su se trouver malgré leurs blessures. N'oublie pas que ta place se trouve au creux de mon cou. N'oublie pas que tu es un papillon. Alors voltige le plus haut et le plus loin possible. Sache avant tout que je serai toujours là pour toi.