Chapitre 05: Sortie au parc d'attraction

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Prestige venait à peine de prendre sa douche. Alors qu’il s’essuyait devant le miroir, le jeune homme se rendit compte qu’il n’avait jamais mis les pieds dans un parc d’attraction de toute sa vie. Ce n’était pas tant dû au fait qu’il n’en avait jamais eu l’occasion, mais plutôt que cela ne l’avait jamais vraiment intéressé. Il ne savait donc pas à quoi s’attendre. Le jeune homme finit donc de retirer toute l’eau qu’il avait sur son corps, peigna légèrement ses cheveux, puis s’habiller. Quelques minutes après cela, il sortit finalement de la salle de bain et retourna récupérer certaines affaires dans sa chambre.

Pendant ce temps, Laura qui avait fini de se préparer l’attendait tranquillement au salon. Elle se tenait devant la télévision et parcourait le catalogue de films et séries sans vraiment avoir l’intention de lancer quelque chose. C’était plus pour savoir ce qu’elle allait regarder ce soir en rentrant, bien sûr si elle n’était pas trop épuisée par la sortie qu’ils étaient sur le point de réaliser.

- C’est bon ?! On peut y aller ? demanda la jeune femme lorsqu’elle entendit la porte de la douche s’ouvrir.

- Je récupère mon téléphone, ma casquette, mes papiers, et je mets mes chaussures, ensuite c’est bon, répondit Pascal.

La propriétaire de lieux lâcha un soupir tandis qu’elle était déjà fatiguée d’attendre. Jamais elle n’aurait cru que son ami pouvait mettre autant de temps pour se préparer. Plus d’une demi-heure. Elle pensa alors qu’elle avait affaire à une meuf tellement c’était long. Finalement, son ami finit par sortir de sa chambre et venir la rejoindre.

- Désolé de t’avoir fait attendre, s’excusa-t-il une fois devant elle.

- Tu faisais quoi durant tout ce temps ? Tu te masturbais, c’est ça ? demanda Hélène.

- Pourquoi je ferais une chose pareille ? Ca va pas la tête, rétorqua le jeune homme.

- Tu peux tout me dire, tu sais ? C’est la deuxième douche que tu prends en même pas trois heures. Je comprends ! sérieux, je te comprends. Cela fait des années que tu n’as pas touché à une meuf et maintenant que tu vis avec une, une qui soit très sexy en plus, tes pulsions sont de retour. Il fallait donc évacuer tout ça. Je te comprends, t’inquiète. En plus, c’est pas comme si les mecs ne le faisaient pas autant, voire plus que nous, dit la demoiselle.

- Sans déconner ! Mais qu’est-ce que tu racontes ? Non, je ne le faisais pas. Si j’ai pris une seconde douche, c’est parce qu’il fait chaud dehors et que j’avais besoin de me rafraichir un maximum. Je sais pas où tu vas chercher toutes ces idées mais je ne me masturbais pas, déclara Pascal.

- Si tu le dis, rétorqua la jeune femme en se levant de son canapé.

Le jeune homme savait pertinemment que Laura disait ce genre de choses pour le taquiner. Cela n’empêchait cependant pas le fait que certaines de ses phrases s’avéraient être vraies, notamment celles sur le fait qu’elle était très sexy et que ses pulsions revenaient de temps en temps quand il se trouvait à ses côtés. Il n’allait néanmoins pas le lui faire savoir, du moins pas maintenant.

- Alors, on y va oui ou non ? demanda-t-il, histoire de changer de sujet de conversation.

- Oui, oui. Allons-y ! s’exclama Laura qui venait tout juste d’éteindre la télévision.

La propriétaire de l’appartement attrapa ses clés de voiture, son permis de conduire, et son porte-monnaie, et se dirigea vers la porte de sortie, suivie de très près par son ami. Les deux quittèrent les lieux et se retrouvèrent quelques minutes plus tard dans la rue devant la voiture d’Hélène.

- Tu conduis ou je le fais ? questionna de nouveau Prestige.

- Vas-y ! répondit-elle en lui balançant la clé.

Pascal la saisit en plein vol et les deux montèrent à l’intérieur du véhicule. Les dernières vérifications effectuées, la destination choisie, et la musique lancée, et voilà le duo qui prenait la route en direction du parc d’attraction.

-----*-----

Plusieurs dizaines de minutes passèrent et le duo pouvait désormais apercevoir les montagnes russes du parc d’attraction. De plus, à mesure qu’ils s’en approchaient, les cris de joie et de panique de ses passagers devenaient de plus en plus fort. En les voyant, Prestige commença à montrer certains signes d’angoisse. Il va s’en dire que le jeune homme ne supportait pas vraiment d’être en hauteur, d’autant plus qu’il trouvait que la sécurité de ses engins laissait vraiment à désirer.

- Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Laura qui avait perçu un léger changement chez lui.

- Rien, rien du tout. Tout va bien, rétorqua-t-il.

La jeune femme se rendit compte que quelque chose n’allait pas à sa manière de lui répondre.

- Ne me dit pas que tu as peur ? dit-elle à nouveau.

- Qui ? Moi ? Non mais tu plaisantes, répondit-il en essayant de cacher l’évidence.

- Alors ça ne te dérangera pas si on commence par les montagnes russes, n’est-ce pas ? demanda la jeune femme.

- Je…

Le conducteur de la voiture cessa brusquement de parler. Il venait tout juste de se rendre compte de que la personne assise à ses côtés venait de dire. De toutes les attractions de la fête foraine, il fallut que ce soit celle-là que Laura avait décidé de faire. Pensant ne rien laisser paraitre, Prestige lui donna finalement une réponse.

- Pourquoi pas ? Ça pourrait être cool, lui dit-il.

- Génial ! rétorqua la demoiselle.

Pascal pensait l’avoir bernée mais c’était tout le contraire. Elle avait vu clair dans son jeu et avait compris qu’il avait une petite phobie des hauteurs, ce qui orienta son choix.

Le jeune homme se gara non loin de l’entrée du parc et tous deux descendirent du véhicule. On pouvait alors clairement entre les bruits produits par les attractions et ceux émis par les différents clients qui circulaient à l’intérieur. Le duo alla acheter des tickets puis se mirent dans la file d’attente des montagnes russes. Devant la gigantesque structure, Prestige ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qui pouvait mal se passer durant leur tour. Il imagina par exemple que les mesures de sécurité se désactiveraient pendant leur parcours, ce qui prouverait leur chute mortelle dans le vide, ou encore qu’il y aurait un problème avec les rails, ce qui provoquerait également leur chute mortelle dans le vide. Tous les scenarios de Pascal finissaient curieusement par une chute mortelle dans le vide. Cela était sans doute dû à tous les films d’horreur comme ‘Destination finale’ qu’il avait suivis.

- Hé ! Tu vas bien ? demanda Laura qui remarqua que son ami ne faisait que fixer les montagnes russes.

- Oui, oui, t’inquiète. Je vais très bien, répondit Pascal.

- Si tu veux, on peut faire une toute autre attraction. J’avais proposé celle-là juste pour décorner, rétorqua Hélène.

- Ne t’en fais pas pour moi. Je vais bien. Ce n’est pas une petite attraction de rien du tout qui va me faire peur, lui dit-il pour la rassurer.

Prestige avait beau jouer les durs, son cœur battait à un rythme effréné, et cela ne s’arrangea pas lorsque les deux se retrouvèrent en tête de file.

Leur tour arriva finalement. Alors que les deux s’installaient dans leur siège, l’esprit de l’un se remit à imaginer les pires scenarios envisageables tandis que l’autre était serein. Lorsque les barres de sécurité individuelles s’abaissèrent, le jeune homme agrippa la sienne avec fermeté. Il était hors de question pour lui de la lâcher avant la fin de leur tour. La sonnerie annonçant le départ retentit et tout le wagon se mit lentement en marche. Jusqu’à présent, rien de bien terrifiant pour Prestige qui respirait néanmoins très vite. C’était sans compte le moment où ils atteignirent un premier point culminant. Devant leurs yeux s’affichait une descente de plusieurs dizaines de mètres qui permettrait à l’attraction de gagner un maximum de vitesse.

- Merde !!! hurla le jeune homme dès que les wagons entamèrent leur descente.

Le cœur de Prestige battait très vite. D’ailleurs, il était si rapide qu’il avait l’impression que ce dernier allait sortir de sa poitrine d’un instant à l’autre. Pendant qu’il paniquait, la demoiselle assise à côté de lui profitait un maximum de l’adrénaline que lui procurait cette attraction. A l’expression qu’elle affichait, ce n’était surement pas sa première fois.

Le manège ralentit de nouveau lors d’une autre ascension, cette fois-ci plus grande que la précédente. Pascal qui agrippait toujours fermement les barres de sécurité n’avait qu’une seule et unique idée en ce moment, que cela s’arrête pour qu’il puisse retrouver la terre ferme. En plus, à cause de tous les loopings qu’ils venaient tous de faire, son estomac était au bord de l’implosion. Le deuxième round arriva finalement et le manège s’embarqua dans une nouvelle série de loopings et autres mouvements. Après plus d’une dizaine de minutes, la torture s’arrêta et Prestige put enfin descendre des montagnes russes. Il trouva alors un coup tranquille où s’assoir, le temps de récupérer.

- Il fallait me dire que tu avais peur des hauteurs, rétorqua Laura après s’être moquée de lui pendant un petit moment.

- J’ai…j’ai pas peur des hauteurs. Je déteste juste les montagnes russes. T’as jamais suivi Destination finale ou quoi ? rétorqua-t-il.

- Tu es au courant que ce n’est qu’un film, n’est-ce pas ? dit de nouveau Hélène.

- Le jour où un accident similaire se produira, tu ne diras plus ça, répondit le jeune homme.

- Ok ! Bon, tu veux que l’on fasse quelle attraction maintenant ? demanda la demoiselle.

Laura préféra le laisser choisir le prochain manège afin que la situation actuelle ne se reproduise plus. Après quelques minutes de récupération, Prestige décida qu’il serait mieux pour lui de faire un truc un peu plus calme. Il choisit donc la grande roue comme attraction suivante, histoire de prouver à son amie qu’il n’avait pas vraiment peur des hauteurs. Son choix étonna beaucoup la jeune femme qui pensait qu’il allait prendre un manège beaucoup plus terrestre.

- Tu es vraiment sûr de toi ? questionna-t-elle pour confirmer.

- Oui, oui ! La grande roue est calme et paisible, répondit-il.

- Si tu le dis alors ça me va, rétorqua la jeune femme.

Laura et lui prit alors la direction de l’attraction. Comme pour la précédente, ils durent patienter avant d’y entrer. Ce fut durant cette période que Prestige remarqua un jeune couple devant eux. La demoiselle portait un t-shirt blanc, un pantalon jean bleu clair, et une paire de converse assortie tandis que le jeune homme qui se tenait à ses côtés était affublé d’un t-shirt noir, d’un pantalon jean bleu foncé, et d’une paire de basket noire.

- Dis, tu les trouves pas mignons ces deux-là ? demanda Pascal à Laura.

- De qui tu parles ? répondit la demoiselle.

- Je parle de ces deux-là, rétorqua de nouveau Prestige en lui indiquant cette fois-ci le couple se tenant devant eux.

- Bof ! D’ailleurs, pourquoi tu me demandes ça ? dit la jeune femme.

- C’est juste qu’en les voyant, ça me rappelle une époque durant laquelle j’étais un peu comme eux, une époque où je pouvais encore me considérer comme quelqu’un d’à peu près normal, expliqua-t-il.

- Moi je te trouve tout à fait normal, du moins la plupart du temps, dit-elle.

Laura et Prestige entrèrent dans leur cabine et, après quelques minutes, les voilà partis pour plusieurs tours. Durant ceux-ci, le duo ne put s’empêcher d’observer le paysage. Il va s’en dire que depuis le haut de la grande roue, la vue sur le parc d’attraction et la ville était assez belle. Ils avaient l’impression de se sentir très grands dans un monde minuscule. Ce fut encore à ce moment que les yeux du jeune homme remarquèrent quelque chose d’assez intéressant, ce qui le fit rigoler.

- Qu’est-ce qui te fait rire ? demanda Hélène, curieuse.

- Je viens de voir une scène assez intéressante, répondit-il.

- Ah bon ? Laquelle ? questionna de nouveau la jeune femme.

- Un truc que l’un couple un peu fou et passionné pourrait faire dans un endroit pareil, déclara Prestige.

La demoiselle regarda dans la même direction que lui mais ne vit rien, ce qui lui fit s’interroger légèrement sur l’état mental de son ami. Pendant ce temps, le jeune homme continuait de rire après avoir observé ce que le couple de tout à l’heure était en train de faire dans leur cabine.

- Certains ont vraiment du cran. Perso, c’est un truc que je ne pourrai jamais faire et ce même si c’est hyper tentant, rétorqua Prestige.

- Tu es sûr que tu vas bien ? demanda Laura en s’inquiétant.

- Oui, oui ! Ca va très bien. Juste quelques pensées étranges qui viennent de se manifester dans ma tête. Dis, ça te dirait qu’on se fasse un resto après ? Je n’ai vraiment pas envie de cuisiner en rentrant, répondit-il.

- Du moment que c’est toi qui paie ça me convient, s’exclama Hélène.

- Ok !

L’accord venant d’être conclu, les deux jeunes gens poursuivirent leur parcours des différents manèges que proposait ce parc d’attraction. Les heures passèrent et il était désormais temps pour eux de se rendre au restaurant. Ce fut donc avec de la barbe à papa et une glace dans les mains que le duo retourna à la voiture. Sur le trajet, Prestige aperçut de nouveau le jeune couple qui se trouvait devant eux dans la file d’attente. Il abaissa donc sa casquette de sorte à ce que cette dernière cache une partie de son visage, puis dit quelques mots à la jeune femme en passant à côtés d’elle.

- Merci à vous deux pour le magnifique spectacle, rétorqua-t-il en arborant un sourire sournois.

- Tu as dit quelque chose ?! demanda Laura.

- Non, non ! répondit-il à nouveau.

En regardant légèrement derrière lui, Prestige constata que les quelques mots qu’il venait de lui dire semblait l’avoir perturbée. Son visage était complètement rouge et elle semblait le chercher du regard sans pour autant le trouver. Il la remercia cependant car, grâce à elle, il avait eu plusieurs idées pour améliorer son séjour chez Laura.

A suivre !!!

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