Juste un petit trou

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Orphelinat de Saint-Jean-sur-Mer, vers minuit ; à une époque où filles et garçons ne se mélangeaient pas autant qu’aujourd’hui. Alicia serrait sa serviette contre son petit gilet en laine, hâtant le pas pour rester le moins longtemps possible dans les couloirs froids et humides.

L’établissement comportait un grand bâtiment déjà très ancien, construit à la hâte, comme tout ce qui bordait la côte. Il fallait bien accueillir à moindres frais toutes ces familles modestes pouvant enfin profiter de leurs congés payés.

Voilà plus de 18 ans que la jeune femme grandissait dans cette institution austère, peu portée sur les démonstrations d’affection. Alicia en avait souffert : elle était timide, malhabile dans ses relations avec les autres, renfermée dans son univers intérieur. Elle s’exprimait bien mieux avec ses crayons et ses instruments qu’avec des mots.

Elle avait pris l’habitude de prendre sa douche très tard le soir, à l’insu de la surveillance des éducateurs. C’était l’une des rares personnes ayant découvert l’un des secrets des lieux : il y avait une ancienne salle de douche dans l’aile Est du bâtiment, où l’on pouvait pénétrer en forçant un peu la serrure. Si on faisait abstraction de l’odeur de renfermé et des quelques toiles d’araignées pendant au plafond, on pouvait y trouver l’un des rares lieux de solitude de toute l’institution.

En plus de la quiétude des lieux, Alicia appréciait de pouvoir rester longuement sous l’eau chaude, sans qu’on ne le lui reproche. C’était l’un de ses seuls plaisirs coupables. La douche était directement reliée à la chaudière centrale, c’était un privilège dont elle s’était bien gardée de parler aux autres filles de son dortoir.

Elle soupira d’aise en arrivant dans l’espace assez étroit, mais où elle se sentait déjà en paix. Comme dans un cocon secret. Elle posa ses vêtements sur un lavabo jauni par le temps, puis entra dans la cabine, sans fermer derrière elle, afin que la lumière de la Lune aide la seule ampoule de la pièce à éclairer son corps à la peau pâle.

Alicia alluma l’eau chaude et la laissa couler abondamment dans ses cheveux, posant son front sur un mur fin, qui laissait planer un certain mystère sur ce qui trouvait de l’autre côté. Curieuse, elle avait mené sa petite enquête en regardant par un petit trou présent au sein même de la douche. Un trou d’à peine une moitié d’œil, mais où hélas la pénombre l’empêchait de distinguer clairement ce qui devait être le restant d’une grande pièce.

Cela faisait déjà plusieurs mois qu’elle avait oublié même jusqu’à son existence de ce qui devait être un coup de perceuse malheureux d’un ouvrier. Du moins…jusqu’à cette nuit, ou alors qu’elle laissa ses pensées s’écouler avec l’eau, elle entendit quelqu’un se mettre à chanter de l’autre côté.

La voix emplit la pièce et Alicia, sursautant, ferma l’eau pour qu’on ne remarque pas sa présence. La mélopée continua et elle prit le temps de l’écouter. À sa grande surprise…c’était une voix d’homme. Assez jeune, semble-t-il, car il n’y avait pas encore ce côté plus grave typique des personnes plus âgées.

L’angoisse laissa place à l’admiration. La personne de l’autre côté avait une voix remarquable et chantait très juste. C’est pourquoi la jeune femme s’assit sur le carrelage, joignant ses jambes contre elle pour se tenir un peu chaud. Mais la fraîcheur la faisant frissonner n’était pas suffisante pour la dissuader d’écouter religieusement la chanson de cet inconnu. Pendant de longues minutes, elle ferma les yeux et se laissa bercer par les couplets.

C’est alors qu’elle remarqua un autre bruit en prêtant l’oreille : celui de l’eau qui coule. Elle comprit alors, avec grande surprise, que sa cabine de douche secrète avait effectivement une jumelle…dans le bâtiment des garçons.

Elle ne put s’empêcher de rougir de cette situation, à la fois émue par le chant et l’excitation d’effleurer un délicieux interdit. Elle mordilla l’un de ses doigts, luttant contre une tentation qui fit monter en elle une envie qu’elle n’avait que lorsqu’elle s’autorisait quelques caresses sous la couverture.

Se mettant à genoux, elle plaça son œil gauche au niveau du trou, avant de se raviser immédiatement, comme si sa raison lui interdisait de briser le tabou social. Oserait-elle assouvir sa curiosité ? Après cinq longues minutes d’hésitation, portée par la douce voix de cet inconnu…elle succomba.

Ajustant sa vue à la luminosité de la pièce secrète, elle découvrit le corps mouillé de l’étrange chanteur, la peau claire, la vue centrée au niveau des hanches, offrant à l’œil indiscret d’Alicia le spectacle d’une paire de fesses bien ferme. Elle se mordit la lèvre inférieure. Jamais elle n’avait vu ça et ferma les yeux un instant d’une gêne coupable, avant de les rouvrir pour ne finalement rien louper. Foutue pour foutue…

Au bout de quelques dizaines de secondes, l’homme se tourna pour se savonner et dévoila son ventre, ainsi que son sexe. La jeune femme ne manqua pas de passer longuement sa vue sur chaque centimètre de ce corps pleinement révélé à sa curiosité. Elle aurait été incapable de juger si la taille de ce membre viril semblant dressé devant elle correspondait aux fantasmes irréels qu’elle s’était construits au fil des années. La seule chose dont elle était certaine, c’est que son ventre papillonnait et tout son être éprouvait du désir pour ce corps anonyme.

L’inconnu termina de se savonner et se contenta de siffler au lieu de chanter. La scène d’espionnage sembla durer de très longues minutes et un doute commença à s’immiscer dans l’esprit subjugué d’Alicia. Absorbée par l’excitante nouveauté, elle n’avait pas remarqué que cet inconnu semblait alterner les postures sous la douche, comme s’il se jouait d’être observé. En effet, il avait cette manière de parfois de se présenter sous un profil plus érotique qu’un autre, d’effleurer son sexe de ses doigts, de le tenir parfois. Le trouble s’installa définitivement et Alicia se retira, baissant les yeux, se sentant mal à cette pensée.

  • « Tu sais, cela ne me dérange pas que tu me regardes. »

Alicia sursauta et son cœur fit une emballée. Elle resta tétanisée, comme une enfant prise la main dans le sac en train de faire une grosse bêtise, alors que la voix du garçon sembla s’adresser directement à elle. Oui, aucun doute possible là-dessus. Il savait qu’elle était là, de l’autre côté.

Elle crispa ses yeux en s’empêchant de pleurer de honte. Les mots vinrent avec difficulté et elle ravala un sanglot après de longues secondes où elle hésita à partir en courant.

  • « Monsieur…je suis désolé…je ne sais pas ce qui m’a pris…je n’aurais pas du faire ça… »

Un petit rire servit de réponse à ses excuses encore plus ridicules et touchantes avec l’emploi du terme « monsieur ». Il ne faisait aucun doute qu’il était un orphelin comme elle et non un éducateur.

  • « Ne sois pas désolée. Et puis, tu sais, ce serait un peu faux-cul de ma part de t’en vouloir. Le plus souvent, c’est moi qui regarde. »

À la sensation de honte se mêla à présent un malaise mêlant pudeur, timidité et excitation. Se vêtant dans une certaine dignité d’usage, elle se prépara à s’en indigner, mais ravala ses mots, se rendant compte que cette situation cocasse avait été initiée des deux côtés du mur. Alors, les pensées se bousculant dans sa tête, elle donna l’occasion à l’homme de poursuivre.

  • « Cela fait 2 ans que je viens ici, sans le dire à personne. Je crois être le seul. De ton côté, trois filles sont venues. Mais je dois t’avouer que…tu es la plus belle. J’ai du mal à me retenir de te regarder. »

Alicia rougit comme seule réponse. Bien sûr, rien ne pouvait lui permettre d’affirmer qu’il disait la vérité. Après tout : il pourrait dire la même chose aux deux autres. Mais c’était là son premier vrai contact avec la gent masculine où elle était totalement mise à nue, au sens propre comme au sens figuré. Alors, elle se mit à sourire et à serrer ses jambes contre elle comme si c’était ce mystérieux inconnu.

Il ne dit rien pendant quelques instants, se contentant de s’asseoir et de poser son dos contre le mur. Alicia en sentit la vibration et son cœur vibra de même. Elle eût l’impression que rien ne les séparait. Son cœur battait lourdement dans sa poitrine.

Une sorte de dialogue silencieux s’installa. Aucun des deux n’initia une vraie conversation, comme si leurs visages dissimulés et leurs noms tus devaient rester dans l’ombre, tandis que seuls leurs corps s’offraient l’un à l’autre en toute lumière.

Il finit par demander d’une voix calme et posée, quelques mots qui ravivèrent le brasier dans le bas-ventre de la jeune fille.

  • « Est-ce que tu veux…regarder encore ? »

Un sourire immense s’installa sur le visage de la jeune femme qui n’osa rien répondre de suite. Elle rougit encore plus fort et il perçu sa réponse aussi nettement qu’un oui à haute voix.

Il se releva lentement et sembla s’éloigner du mur. Alicia ne bougea pas pendant quelques secondes, avant de ne rien écouter d’autre que son envie. Et elle aperçu alors de nouveau ce corps masculin, du torse aux bas des genoux, s’offrir en spectacle devant elle.

Le garçon se présenta sous son meilleur jour. Il commença à jouer avec son sexe. Alicia se mordit la lèvre d’envie. Pour arriver à supporter l’excitation qui la faisait trembler, elle commença à se caresser les seins. Ils durcissaient et gonflaient de plus en plus, lui donnant un plaisir bienvenu. Elle céda bientôt à la tentation de glisser sa main entre ses cuisses. Elle le faisait rarement, mais elle n’en avait jamais autant eu envie que maintenant. Rien n’aurait pu l’arrêter. Sa respiration s’accéléra tandis qu’elle sentait les pulsations de plaisir parcourir tout son corps. Elle n’arriva pas à retenir des soupirs se transformant petit à petit en gémissements. Ses pupilles ne pouvaient arrêter de regarder ce beau sexe dressé devant elle, si dur et désirable, enserré entre ses mains aux doigts allongés.

Si elle prenait un plaisir certain à se délecter de cette scène érotique, il ne semblait pas bouder son plaisir non plus. Il se jouait de l’angle qu’il offrait, de ses soupirs et de son souffle, des mouvements suggestifs de ses hanches, pour attiser l’imaginaire d’Alicia.

Semblant atteindre un certain cap dans son excitation, il fit entendre de nouveau sa voix.

  • « J’ai très envie…de te regarder…faire ce que tu fais… »

Un petit gémissement incontrôlable mêlant surprise et excitation servit de réponse. Elle se mordit les doigts d’en dévoiler autant sur le plaisir qui était le sien. Elle hésita. Encore. Et encore. N’arrêtant pas ses doigts pour autant. Et sa raison s’éteint, sans que l’homme insistât de nouveau.

Elle se releva à son tour, avec bien moins de confiance qu’il ne l’avait fait, se présentant à une hauteur qui lui sembla judicieuse pour en dévoiler assez sans en dévoiler trop. Alicia se sentit un peu perdue et gênée. Il était plus facile pour elle de voir que d’être vue. Mais elle essaya de ne pas le décevoir. Et commença timidement à passer ses mains sur ses seins, sur son ventre, sur ses cuisses, les serrant pour ne pas révéler tout de suite son intimité.

Heureusement, de l’autre côté, elle entendit le souffle de la respiration de l’inconnu. Plus fort, plus intense, bercé de quelques gémissements de plaisir et des « hmmmm » qui la confortèrent assez pour qu’elle se prête pleinement au jeu.

Elle finit par tout dévoiler. Et continua de se faire plaisir comme elle l’avait fait seule en se délectant de voir son étrange partenaire de jeu en faire de même. Ses doigts caressaient et pénétraient son sexe. Il semblait particulièrement apprécier cette idée. Elle pouvait immédiatement l’entendre…le sentir. Un jeu des plus excitants.

Et soudain, une complainte plus forte de plaisir parvint à ses oreilles par le petit trou, un pic dans son plaisir, des râles de contentement masculins. Sans pouvoir l’imaginer réellement, cela suffit pour faire jaillir en elle des grandes contractions de plaisir qui manquèrent de la faire tomber sur le carrelage. Sa respiration haletante ne pouvait que faire vibrer encore plus ses gémissements de plaisir.

Elle laissa sa tête posée contre ses genoux, afin de reprendre son souffle. Difficile pour elle d’avoir de quelconques pensées lucides à cet instant. Le plaisir continuait de pulser en elle au même rythme que son sang. Reprenant ses esprits petit à petit, l’excitation laissa place à un sentiment très inconfortable de doute et de pudeur. Elle n’arriva pas à concevoir qu’elle avait fait tout ça…devant les yeux d’un inconnu.

Alicia se releva brutalement, les larmes coulant sur son visage.

  • « Je n’aurais pas du faire ça. Je suis désolée…pardon » lui lança-t-elle, la gorge nouée, avant d’attraper sa serviette et de partir en courant sans même attendre une quelconque réponse, la savonnette encore posée dans un coin.

★★

Alicia se tortillait dans son lit, la couverture remontée jusqu’au menton, faisant grincer le lit superposé où elle dormait. Un coup de pied de sa voisine d’en bas lui rappela qu’il était tard.

Voilà plus d’une semaine que cet…incident…s’était produit dans la douche secrète. La jeune femme en avait gardé une expérience contrastée, entre une excitation extrême et la gêne caractéristique d’une jeune fille candide n’ayant jamais été préparée à ce genre de choses.

Son humeur oscillait entre le regret de l’avoir fait et celui de ne pas avoir tenté de recommencer. Et plus les jours passaient, plus la seconde flamme asphyxiait la première. Impossible pour elle de ne pas se remémorer la vision de ce corps masculin, de ce sexe viril, de se souvenir de la sensation de brûler de l’intérieur à l’idée de traverser le mur pour toucher sa peau.

Voilà plusieurs nuits qu’elle s’était réveillée aussi bien trempée de sueur que d’excitation. Elle serrait son oreiller entre ses cuisses, se frottant aussi discrètement que possible, telle une droguée cherchant une dose de substitution sans pouvoir se sevrer d’un produit bien plus puissant.

Ce jeudi-là, elle craqua. En pleine nuit, elle prétexta aller aux toilettes et cacha dans son pyjama un bout de papier et un crayon. Faisant le détour le plus sûr pour ne pas éveiller les soupçons, elle rentra dans l’aile interdite et finalement dans la cabine de douche.

Prenant appui sur le mur, elle écrivit simplement « Samedi minuit », sans même signer, avant de le rouler le plus finement possible pour l’enfoncer dans le trou en espérant qu’il soit assez loin pour qu’il le remarque…mais pas trop pour qu’un autre ne le trouve.

Elle attendit religieusement plus d’une heure, espérant entendre le moindre bruit pouvant annoncer sa venue à l’improviste. Alicia ressentait une tristesse intense et elle se retint de pleurer, se trouvant ridicule de donner tant d’importance à tout cela.

Rendez-vous était donné. Elle repasserait demain en espérant avoir une réponse. Son estomac se noua à l’idée de retrouver le papier intact ou disparu, sans autre certitude que le manque qu’elle éprouvait pour cet homme qui ne voulait plus quitter ses pensées.

★★

Elle n’avait rien mangé le lendemain tant elle appréhendait son retour dans la douche secrète. Toujours prudente, elle avait attendu une heure plus tardive pour retourner dans la petite pièce, encore plus sombre que d’habitude sans la lueur lunaire.

Alicia se précipita vers le mur et nota que le papier était toujours là. Son cœur se serra si fort qu’elle en pleura. Glissant maladroitement le bout de ses ongles dans le mur pour saisir sa bouteille à la mer, elle l’ouvrit et soupira…

Il y avait une réponse. Une seule phrase, faisant l’effet d’une bombe tant émotionnelle qu’hormonale. Sa main trembla en la lisant.

  • « J’ai hâte de chanter de nouveau pour toi. Et d’enfin pouvoir te toucher. »

Le mystère était insoutenable. Elle lâcha une larme de joie et relut au moins dix fois le mot pour bien être sûre de ne pas se tromper. Non, il n’y avait aucun doute. La toucher ? Comment cela était-il simplement possible ?

Le suspens était insoutenable, mais insoluble. Elle revint dans le dortoir, serrant son oreiller contre elle, sans arriver à fermer l’œil de la nuit.

★★

Le grand jour était arrivé. Alicia peinait à masquer son manque de sommeil. Ses professeurs la regardaient de travers, mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Elle était sur un petit nuage et n’aurait pour rien au monde voulu retoucher la terre ferme.

Les secondes et les minutes s’écoulaient si lentement qu’elle soupirait sans s’arrêter. Elle n’adressa un mot à personne. Aucune fille ne devait se douter de quoi que ce soit. L’idée d’être prise sur le fait en train de se rendre à sa petite « soirée » lui serrait le cœur au point de lui donner la nausée.

Le soir venu, elle se prépara du mieux qu’elle pu, en se rendant toutefois compte que cela n’avait rien d’un rendez-vous conventionnel où elle devrait s’habiller d’une manière spéciale. Pour combler sa frustration de ne pas pouvoir faire plus pour être aussi parfaite que possible, elle se lava 5 fois les dents, tenta d’éliminer tout ce qui lui semblait inesthétique à coup de ciseaux, avant de tourner en rond dans sa chambre jusqu’à ce que l’heure tant attendue arrive.

23h55. La tension monta à son paroxysme. Elle pressa le pas, les couloirs s’enchaînant en même temps que les prières pour ne croiser personne. Elle força la serrure et se glissa à l’intérieur de l’aile interdite, fermant soigneusement derrière elle.

Finalement, elle arriva telle une ombre dans la cabine de douche, posant sa serviette sur l’évier, comme la dernière fois. Et, toute habillée, elle attendit. Mais il ne fallu pas longtemps pour que la douce voix du chanteur amateur ne se fasse entendre.

  • « Je suis tellement content que tu sois là…je n’ai pas arrêté de penser à toi. »
  • « Moi aussi… » répondit-elle, sa timidité s’effaçant devant la joie de le retrouver.
  • « Je t’ai écrit une chanson…rien que pour toi. » ajouta-t-il.

Il n’en fallut pas plus pour qu’Alicia soit aux anges. Il alluma l’eau au grand étonnement de la jeune femme, puis l’homme poursuivit.

  • « C’est un spectacle son et lumière… » ria t-il, visiblement très fier de sa blague.

Alicia éclata de rire. Elle avait parfaitement compris ce qu’il voulait dire. Et sans plus attendre, elle s’agenouilla pour découvrir ce bel inconnu, encore habillé, se préparer à chanter…admiré au travers du petit trou…

Il commença, dansant dans sa douche, sans trop se prendre au sérieux, retirant lentement ses vêtements sous l’œil de la jeune femme qui ne manqua pas une bribe de sa peau se dévoiler progressivement.

Elle ressentait une envie irrésistible pour son torse, son ventre, ses hanches et surtout ses fesses bien fermes qui semblaient appeler ses mains plus que de raison. Et enfin, il fit longuement patienter l’inconnue de l’autre côté du mur avant de dévoiler son sexe…sous un mordillement de lèvre de la jeune femme qui se rendait compte qu’elle était déjà terriblement excitée.

Finissant sa chanson, il s’accroupit, complètement nu, sans dévoiler son visage. Mais il approcha assez ses lèvres du petit trou pour que son murmure parvienne clairement aux oreilles d’Alicia.

  • « Et maintenant…une autre surprise…sort de la douche et pousse la planche contre le mur ».

Elle fronça les sourcils. Mais la curiosité était trop forte. Elle se leva et sortit de la douche, repérant une planche de bois inclinée et posée contre le mur. Suivant les directives, elle l’écarta.

Et à sa grande surprise…dissimulé derrière…il y avait un trou. Pas un simple petit trou. Pas assez pour s’y glisser et briser le mystère de leurs identités. Mais bien assez pour passer une main…ou plus…à hauteur de ventre.

  • « J’ai remarqué qu’il y avait déjà un trou dans le mur de mon côté. J’ai trouvé quelques outils et j’ai pu l’agrandir un peu. Pas trop non plus parce que je n’ai aucune idée de comment bien le cacher sinon… » expliqua-t-il, satisfait de sa dégradation volontaire.

Un sourire illumina le visage de la jeune femme.

  • « Tu es fou… » lança-t-elle, sans en penser un mot.

Et l’homme ria en sentant qu’elle était bien plus heureuse que choquée qu’il ait fait tout ça…pour elle. Pour eux deux.

Un petit silence s’installa. Une gêne presque touchante. Les mots étaient inutiles. Ils savaient tous les deux ce que cette opportunité pouvait leur offrir. Mais pour la première fois, l’homme sembla intimidé. Et Alicia encore plus. Il finit par briser la glace.

  • « Tu sais…j’ai vraiment pensé à toi et…déjà la dernière fois je voulais que…tu me touche. J’avais aussi très envie de sentir ton corps. Pouvoir te caresser comme tu le faisais. Est-ce que tu aimerais qu’on…tu vois ? » cafouilla-t-il.
  • « Oui, j’en ai très envie aussi… » répondit-elle, tentant de cacher qu’elle tremblait déjà à la seule idée de pouvoir toucher sa peau.

Et soudain, Alicia vu apparaître de son côté du mur le sexe du garçon, dressé, alors qu’il plaquait son ventre contre la paroi. Un peu timide, mais réellement désireuse d’assouvir tout ce qu’elle avait en tête, elle commença par l’effleurer de ses doigts. Elle sentit pleinement la chaleur se dégageant de cette verge offerte à elle. Sa main finit par le prendre, sans serrer trop fort, de peur de lui faire mal.

Puis, spontanément, elle commença des vas et viens, un peu hasardeux au début, avant que, guidée par la voix du garçon, elle prenne assez confiance pour le masturber avec plus de vigueur. Elle savourait l’entendre prendre du plaisir dans sa main, durcir encore plus, apprécier de le caresser, d’appréhender pour la toute première fois le sexe d’un homme.

  • « Est-ce que je pourrais…hmm….te demander quelque chose ? » osa-t-il, entre deux soupirs de plaisir.
  • « J’aurais du mal à te le refuser… » répondit-elle, très engouée par l’idée d’assouvir ses pulsions et d’apprendre comment le faire.
  • « J’ai très envie que tu me fasses plaisir avec ta bouche…que tu me suces. »

Alicia rougit et hésita quelques secondes, mais plus pour la forme qu’autre chose. Elle s’était déjà imaginé le faire dans ses rêves. Elle n’avait cependant aucune idée de si elle serait douée pour ça, alors elle se contenta de se mettre à genoux, devant ce sexe dressé.

Elle le caressa encore et commença à déposer des baisers sur toute sa longueur, ainsi que sur ses bourses. Sentant que l’homme était plus excité, mais quelque peu impatient d’en avoir plus, elle commença à lécher soigneusement toute son érection avant de déposer des baisers plus insistants sur le gland. Enfin, elle le fit doucement entrer dans sa bouche, comme elle imaginerait embrasser un garçon. Et se laissa faire.

Il commença à faire de très doux vas et viens dans sa bouche et Alicia comprit ce qu’il voulait. Elle serra ses lèvres contre son gland et commença à le sucer avec plus d’insistance. Sa langue commença à s’activer. Elle fit attention à ne pas toucher avec ses dents, s’appliquant au risque d’aller trop doucement. Mais elle avait tellement envie de lui qu’elle osa dépasser sa timidité pour accélérer les mouvements de son sexe dans sa bouche, à l’entrée de sa gorge.

Sentir ce sexe si chaud et dur dans sa bouche l’excitait déjà terriblement, mais l’entendre gémir et prendre du plaisir grâce à elle était encore plus satisfaisant. Alors, elle s’appliqua, ne montrant aucune volonté d’arrêter. Elle n’avait aucune envie de le décevoir.

Finalement, c’est lui qui demanda de faire une pause, alors qu’elle sentait le sexe de son partenaire gonfler anormalement plus qu’auparavant…

  • « Est-ce que je peux te toucher ? Je ne veux pas être tout seul à prendre du plaisir. » demanda-t-il.
  • « Je ne dis pas non… »

Elle déposa un dernier baiser sur le bout du sexe, avant de le voir disparaître avec quelques regrets. Elle se redressa et commença par défaire le haut, avant de se rendre compte qu’il lui serait impossible de recevoir des caresses sur ses seins…alors il faudrait d’office passer aux choses sérieuses.

Elle retira totalement son uniforme, dévoilant en premier lieu ses fesses blanches, qu’elle approcha du trou en se penchant légèrement. Cette position plus pudique lui semblait plus confortable…et propice à la simple, mais délicieuse appréciation du toucher sans la vue.

Elle sursauta en sentant pour la première fois la main du beau chanteur amateur caresser ses fesses. Les palper. Les masser. C’était la première fois qu’un homme la touchait comme ça. Et elle adorait ça.

Il était vraiment très excitant de le laisser faire. De toute manière, cela lui plaisait bien plus de s’offrir à lui en attendant qu’il lui fasse découvrir les choses de l’amour. Et l’idée même d’être amenée à tout lui offrir l’excitait terriblement.

Les caresses s’intensifièrent tandis que ses doigts passaient maintenant nonchalamment sur son sexe délicieusement humide. Alicia était en feu. Elle ne pouvait se retenir de gémir quand il touchait une certaine zone de son sexe, très sensible, sur laquelle il insistait lourdement, avant de finalement céder à la tentation de glisser un premier doigt dans sa vulve.

Elle eut un petit moment de recul, non pas qu’elle n’en ait pas envie, mais qu’elle avait peur d’avoir mal. Mais il la rassura et tout doucement glissa le doigt entièrement en elle et elle décida de lui faire confiance. Le doigt ressortit et elle se surprit à vouloir bien plus en elle…

C’est finalement le souffle chaud sur son sexe qui la surprit, avant de sentir le contact humide de sa langue. Elle ressentit une légère gêne en se demandant si cela ne le dégoûtait pas, mais il fallut une seule seconde supplémentaire pour tomber amoureuse du contact de sa langue sur son clitoris. Il semblait aimer lui faire ça. Pendant de très longues minutes, il s’appliqua à lui donner du plaisir et elle ne le bouda pas.

C’est alors qu’il tenta de nouveau de glisser ses doigts en elle. Et elle en était si désireuse qu’elle n’appréhenda plus du tout de les sentir tout au fond, bien au contraire. Elle imagina plus, s’interdisant toutefois de le demander, sachant qu’elle le regretterait après. Alicia voulait le sentir en elle. Totalement. Sentir ce sexe chaud la saillir, la pénétrer. Elle voulait lui offrir sa virginité.

- « J’ai très envie d’être en toi… » avoua-t-il, semblant très excité, le sexe en main, se masturbant sans relâche.

Elle ferma les yeux, priant pour qu’il ne la convainque pas de faire une bêtise. Elle ne saurait pas le lui refuser. Mais cet homme était décidément plein de ressources…

- « J’ai piqué une capote à un mec de mon dortoir… »

- « Alors oui…doucement… » soupira-t-elle de soulagement.

Il s’installa derrière elle, alors que le trou inégal dans le mur n’était pas des plus confortable. Mais l’envie et l’excitation étaient à son paroxysme. Tous deux étaient prêts à se contenter du peu qu’ils avaient et d’en profiter sans vergogne.

Il déroula le préservatif sur son sexe et Alicia sentit son sexe chaud contre le sien. Elle se crispa un peu en sentant les premiers centimètres de sa verge la pénétrant sans hâte et se détendit une fois qu’elle se rendit compte qu’elle adorait le sentir profondément en elle.

Elle se laissa faire. Et il imposa son rythme rapidement une fois qu’elle montra adorer être prise en levrette. Elle se sentait pleine de lui et le plaisir vint immédiatement. Ses jambes devenaient douloureuses à force d’être crispées pour être bien en face, mais le jeu en valait la chandelle. C’était un vrai régal. Bien au-delà de ce qu’elle avait pu entendre sur les quelques récits d’autres filles ayant profité d’une sortie en ville pour se faire dépuceler par le premier bad boy venu…

Alicia avait de la chance. Ce bel inconnu n’était pas une brute. Il était plein de bonnes attentions et ne pressait pas les choses…alors elle n’avait plus peur de s’offrir totalement à elle. Elle se mit à jouir alors qu’il lui caressait le clitoris en continuant de la pénétrer. Et la surprise fut si grande qu’elle manqua de tomber en avant, finissant par rire de la situation.

  • « Pardon, je suis désolée…c’était tellement bon… » ria t-elle.
  • « Ne t’excuse pas…j’adore ça. » dit-il, dévoré par l’envie d’en avoir encore.

Elle tenta de se remettre en position, mais se rendit compte qu’elle n’avait plus la force de tenir sur ses jambes. Aussi elle se posa sur le flanc, dominée par le sexe de son partenaire qui demandait de par sa vigueur de nouveaux bons soins.

  • « Tu veux que…je fasse quelque chose ? » demanda-t-elle.
  • « Tu peux me branler…ou bien…si tu es ouverte à plus…retirer la capote et me faire plaisir avec ta bouche… » proposa-t-il, insistant toutefois implicitement sur la deuxième solution.
  • « Je vais essayer… » accepta-t-elle.

Elle approcha de nouveau ses lèvres du sexe tendu vers elle et tenta de le glisser dans sa bouche, avant de constater à quel point le goût du latex était écœurant. Alors, elle décida de retirer le préservatif, non sans appréhender un peu la suite.

Alicia lécha le sexe et le glissa de nouveau dans sa bouche en sentant à quel point il était sensible et imposant. Elle s’appliqua, accélérant les succions en se laissant guider par les gémissements et le souffle de l’inconnu.

Une appréhension monta en elle alors qu’elle ne savait pas vraiment comment gérer la jouissance de cet homme qui semblait imminente…elle ne voulait pas le décevoir…alors elle offrit complètement sa bouche à son plaisir.

Il imposa son rythme, pénétrant sa bouche sans aller trop profondément. Et elle sentit juste après qu’il lâche un long râle de plaisir que son sexe trembler et se contracter avant de lâcher de grands jets chauds dans sa bouche. Elle recracha la semence, la faisant couler sur son menton et sa poitrine. Le goût était étrange, mais valait bien le sentiment de puissance qu’elle avait en lui offrant sa bouche pour son plaisir…

C’est donc qu’elle avala le reste, suçant ce qu’il restait sur le sexe de ce délicieux inconnu, satisfaite d’avoir pu partager tout cela avec lui.

Ils s’installèrent tous deux contre le mur, dos à dos, toujours aussi mystérieux sur leurs identités, sans même se dévoiler leur visage. Leur complicité reposait sur cet étrange équilibre de l’inconnu.

Ils se séparèrent après avoir passé un long moment à simplement se caresser pour apprécier cet étrange moment d’intimité, séparés par un mur et des mœurs d’un autre temps.

Alicia finit par se relever, prendre sa serviette et le quitter avec un grand sourire aux lèvres : rendez-vous était donné pour une prochaine étrange soirée où ils pourraient encore s’offrir l’un à l’autre et qui sait un jour…briser le mur qui les séparait.

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