Chapitre 6

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Le Capitaine de Vaisseau de Lafayette avançait à un rythme moins soutenu maintenant qu'il était seul avec la scientifique et la guida à travers les coursives du navire en lui indiquant les endroits par où ils passaient. Alors qu'ils dépassaient le mess des Officiers, celle-ci se décida à prendre la parole.

— Monsieur, je ne comprends pas ce que vous attendez de moi !

De Lafayette s'immobilisa, avant de lentement se tourner vers elle, et Carla comprit alors pourquoi tous le suivaient les yeux fermés. Sa stature, sa haute taille, son regard déterminé, sa mâchoire carrée, son sourire chaleureux et son maintien digne, cet homme avait tout du héros de guerre qui, s'il vous disait que tout allait bien, savait forcément de quoi il parlait.

— Ton frère et toi avez les clés pour permettre de laisser les Créatures rentrer chez elles. Et c'est ces clés que nous attendons de vous deux.

Sans un mot de plus, il reprit sa route. D'abord surprise, la jeune femme le rattrapa vite.

— Quelles clés ?

— Pablo a les clés de sécurité pour désactiver les défenses intérieures et extérieures de la plate-forme de forage, et toi celle qui nous permettra de désactiver les émetteurs. Une fois coupés, les Essaims devraient retourner dans leur habitat naturel. Ou à défaut, l'Émergence devrait s'arrêter.

Le visage de la belle méditerranéenne s'assombrit.

— Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai ça ?

— Ton père me l'a dit. Voici ton laboratoire.

De Lafayette pénétra dans une vaste pièce aux nombreuses issues dans laquelle s'affairaient une vingtaine de personnes, et invita Carla à le suivre d'un ample mouvement du bras, et celle-ci s'exécuta, ébahie par ce qu'elle découvrait.

— Tout l'étage est le laboratoire. TON laboratoire. Et ces gens sont à ton service. Tu as un département armement, équipement, protections et pas de tir, un autre pour l'énergie renouvelable et les aliments, une ferme avec animaux et cultures, un centre d'étude des Créatures, et tout un espace réservé à ton domaine de prédilection, les connections synaptiques.

Le Capitaine porta ses mains à ses lèvres pour siffler par trois fois dans ses doigts, et les laborantins vinrent tous se mettre au garde-à-vous devant lui avant de présenter leurs respects.

— Repos mes amis. Je vous présente celle que vous attendiez tous, Carla Sanchez. Rien ne garantit qu'elle va rester parmi nous, mais...

L'Officier dévisagea la jeune femme.

— J'espère sincèrement la voir porter la même blouse que vous bientôt. Voilà, vous pouvez reprendre vos activités. Carla, si tu veux bien me suivre.

Sans attendre la réponse de son invitée, le colosse fit demi-tour pour quitter les lieux, et celle-ci dut lui courir après. Ils montèrent quelques escaliers quand il s'arrêta devant une porte et sorti une petite clé de sa poche.

— Tes quartiers.

Quand la jeune femme pu entrer, elle découvrit une chambre d'Officier supérieur avec bureau, WC et salle d'eau privative, lit et un ordinateur à tablette holotactile. Surprise, elle se tourna vers son guide.

— Mais pourquoi tant de gentillesse ? Je ne suis qu'une petite ingénieure de catégorie C...

Le Capitaine soupira avant d'entrer dans la chambre, de retirer sa casquette d'Officier et de s'assoir sur le bureau.

— Tu n'as donc pas compris notre but ?

— Le départ des créatures, si.

— La preuve que non. Nous voulons libérer le peuple du mensonge. Le gouvernement a provoqué l'Émergence et l'a maintenu quand il a vu que ça lui était bénéfique, avant de se répartir sur les Cités-Pilotis comme autant de territoires à se partager. Ils y règnent maintenant tous d'une main de fer, l'Exil est devenu une peine commune, et le peuple n'ose rien dire parce qu'il a peur. Quand nous avions voulu couper la station de forage la première fois, nous avons été accusé d'insubordination et de mutinerie, et nous avons dû nous enfuir. Les dirigeants de ce monde nous ont déclarés traitres apatrides et pirates, mais peu importe. Nous avions notre mission. Et nous nous y sommes tenus. Retrouver l'un de vous deux, n'importe lequel était notre priorité. Votre mère vous avait bien dissimulés... Trouver ton frère aura été long, mais il savait où tu étais, ce qui nous aura fait gagner du temps.

— Mais vous pourriez réussir sans nous.

— Je préférerais ne pas détruire et faire exploser quelque chose relié au noyaux terrestre... Une intuition, comme ça... Et puis, il y aura certainement de nombreux Essaims là-bas... J'espérais que tu apporterais l'expertise des villes à mes hommes pour développer des contre-mesures... Et puis, je crois que J t'aime bien.

Carla fronça les sourcils.

— J, c'est le connard à grande gueule qui m'a tasé, enlevée et qui pilote comme le dernier des cons ?

Armant se mit à sourire.

— Je vois que tu l'apprécie en retour, j'ai hâte d'être au dîner pour voir vos discussions.

— Plutôt crever, tiens !

L'Officier Supérieur se mit à rire, avant de reprendre son calme.

— Alors, puis-je connaître ta réponse ?

La jeune femme le regarda, le dévisageant comme si elle pouvait voir à travers lui, avant de répondre.

— Comment connaissiez-vous mon père ?

Neutre, le Capitaine répondit.

— Camarades de promo, témoin de mariage, et enfin ton parrain. Il m'a exprimé ses doutes sur le projet de forage très vite. Et il avait raison.

La jeune femme se ferma, prise d'une certaine peine en découvrant qu'elle ignorait tant de choses de son père, avant de se redresser et de donner sa réponse.

— Je vais rester. Mais la prochaine fois que l'autre tâche de barreur m'appelle « ma belle », il me servira de mannequin pour les tests de l'armement.

Armant se remit à rire avant de répondre.

— Tes conditions sont acceptées, même si tu es très dure en affaire. Restes ici et reposes-toi un peu. Tu trouveras des uniformes dans l'armoire, et un moussaillon viendra te chercher pour le dîner. Au fait, te voici, en tant qu'Officier scientifique de ce navire, au même grade que notre Officier médicale. Alors bienvenue à bord, Capitaine de Corvette Sanchez.

La jeune femme balbutia quelques secondes avant de répondre.

— Tout le plaisir est pour moi, Monsieur.

De Lafayette sourit avant de partir en clamant.

— Il faudra quand même qu'on vous enseigne le protocole militaire !

Une fois qu'il fut assez éloigné, il activa son transmetteur.

— Faites donner l'ordre au Lieutenant de Vaisseau Roquetot de venir à mon bureau dès que le Briseur d'Essaims sera repassé en vitesse de croisière avec mats sortis.

— Oui Monsieur.

Continuant sa traversée des coursives, Armant arriva à son bureau pour y trouver J aux côtés de la porte au repos réglementaire. Dès que celui-ci le vit, il se mit immédiatement au garde-à-vous, et le Capitaine leva une main.

— Pas de protocole. Entres, et assieds-toi.

Silencieux et sombre, le jeune Officier s'exécuta pour prendre un des luxueux fauteuils en bois et l'installer devant le bureau magnifiquement ouvragé du Capitaine auquel celui-ci s'installa après avoir retiré casquette et vareuse, avant de joindre ses mains.

— Jean...

— Je sais, Monsieur. Mon plan était fou... Il aurait pu tous nous tuer.

— Oui. Mais aussi très audacieux.

J redressa la tête de surprise alors que son supérieur continuait.

— Un combat qui s'éternise est trop énergivore, et leurs forces cumulées auraient pu avoir raison de nous. Le Briseur d'Essaims est fait pour des escarmouches, et c'est d'ailleurs à ça que tu as été entrainé depuis ton plus jeune âge. Mais, par pitié, tempères tes ardeurs...

— Mais Monsieur...

Armant le coupa d'un geste de la main.

— Je sais ce que tu vas dire, alors écoutes moi une dernière fois. Tu adhère trop aveuglement à notre mission, sans voir qu'elle a évoluée. Le réel danger n'est plus les Essaims de Créature ou l'Émergence. Le danger vient des gouvernements des Cités-Pilotis. Si nous stoppons l'Émergence, le peuple pourra enfin se libérer de leur joug. Tu comprends ça ?

J hésita quelques instants, semblant perdu dans ses réflexions, avant d'hocher lentement la tête.

— Je... Je crois que oui... Libérer le peuple, mais d'une autre façon, et d'un autre danger...

Armant s'enfonça dans son fauteuil en soupirant.

— Enfin ! Donc tu vas être moins agressif envers les autres et leurs idées moins extrémistes et moins radicales ?

— Oui Monsieur...

— Tu vas toi-même essayer de t'ouvrir au dialogue ?

— Oui Monsieur... Dois-je m'attendre à une sanction ?

Le Capitaine de Lafayaette haussa les sourcils.

— Oh que oui. Et tu vas l'adorer.

J soupira de désespoir.

— Combien de jours d'arrêt ?

L'Officier Supérieur partit d'un rire puissant.

— Non, ce serait des vacances, ça, enfermé dans ta chambre à rien faire. J'ai pire pour toi.

Alors qu'il finissait sa phrase, un large sourire prédateur se dessina sur son visage, terrifiant le jeune Officier.

— Vous n'allez pas me rétrograder ?

— Non... Tu vas être le guide du nouvel Officier Scientifique de notre flotte. La Capitaine de Corvette Carla Sanchez. Jusqu'à ce qu'on arrive à l'Oasis, sauf en cas d'urgence nécessitant tes aptitudes au pilotage.

La mâchoire inférieure de Jean ballota quelques secondes dans le vide avant qu'il se ressaisisse.

— Elle ? Mais... Ca va... Ca va durer presque une semaine ! L'un de nous deux va tuer l'autre, et je doute qu'elle y survive !

Le Capitaine de Vaisseau rigola avant de répondre.

— Ou alors tu vas devoir apprendre à te tempérer, au choix. Allez, il va être l'heure de la conduire au mess. Et tu as interdiction de déléguer la tâche, ai-je été clair ?

— Oui Monsieur.

J se leva pour saluer avant d'effectuer un demi-tour droite appliquer et quitter le bureau en grommelant, sous les rires mal contenus du Capitaine de Vaisseau.

Le jeune Officier arriva devant la porte de la nouvelle recrue en maugréant. La sanction disciplinaire qu'il avait reçue confinait au sadisme, mais le Capitaine avait su taper au bon endroit. S'occuper des autres et sociabiliser n'avait jamais été le point fort de J et c'était ce qui lui permettait de piloter aussi bien, parce qu'ainsi il n'avait cure du bien-être ou du confort de ses passagers, seule comptait la destination à atteindre. La survie du plus grand nombre n'était que secondaire, le Briseur d'Essaims ne nécessitant que peu de personnes pour pouvoir fonctionner. Mais de Lafayette avait été clair sur ce point, pour lui, chaque personne est importante, jusqu'au dernier des prisonniers, même si leur navire n'en faisait jamais.

Hésitant, J leva la main vers la porte et frappa à trois reprises avant de retirer sa casquette et de se mettre au garde-à-vous, alors qu'une voix douce s'élevait de derrière la séparation en acier.

— Qui est là ?

— Votre guide, Madame. J'ai reçu pour consigne de vous escorter au mess des Officiers et de vous servir de guide jusqu'à notre arrivée à l'Oasis.

— J'arrive !

Le mécanisme de fermeture de la porte bascula, et celle-ci s'ouvrit, permettant à la scientifique et au barreur de se faire face. L'une eu l'air extrêmement surprise, le second particulièrement contrarié, et la porte se referma dans la foulée, le verrou basculant bruyamment.

— Dégagez de là, je ne veux pas voir votre sale gueule de connard pédant et imbu de lui-même !

J soupira en passant la main dans ses cheveux pour les rabattre en arrière. Il mourrait d'envie de dire à cette femme d'aller voir en salle des machines si elle pouvait se faire refaire les organes génitaux avant de partir dîner, mais il avait reçu un ordre, et il savait que la sanction à venir serait pire s'il ne l'exécutait pas.

— Madame...

— Casses-toi de là ! T'attends quoi pour partir ? Le prochain bus anti-grav ?

Serrant les mâchoires de colère, J se fit plus autoritaire.

— Madame, sachez que cette situation me déplaît au moins autant qu'à vous.

— J'en doute !

— Je suis sanctionné, et ma peine est de m'occuper de vous, bon gré mal gré. Alors si je dois camper devant votre porte jusqu'à ce que la faim vous en face sortir, et bien soit, j'accomplirais ma mission.

Le verrou se défit lentement, et la porte s'entrouvrit à la même vitesse, dévoilant un œil au regard amusé.

— Tu as dit quoi ?

Le barreur rongea son frein. Les rares personnes autorisées à le tutoyer étaient les deux autres Lieutenants de Vaisseau, Papa et bien entendu le Capitaine de Vaisseau de Lafayette.

— Si je dois camper devant votre porte, je le ferais.

L'œil roula vers le haut tandis que l'Officier scientifique répondait avec agacement.

— Mais non, avant ! Quel crétin.

Le cou rentré dans les épaules, J reprit.

— Je suis sanctionné, et ma peine est de m'occuper de vous, bon gré mal gré.

— Et donc faire ce que je demande ?

Le jeune homme senti la situation lui échapper à une vitesse alarmante.

— Tant que ce n'est pas contraire aux lois en vigueur ici ou que ça ne m'empêchera pas de partir au poste de pilotage au besoin.

La porte s'ouvrit en grand et Carla en sorti pour la refermer derrière elle et faire face à son guide qu'elle dévisagea en affichant un sourire sadique.

— Mais que voilà une excellente nouvelle !

Scrutant l'homme qui lui faisait face, elle prit le temps de l'observer attentivement. Plus de cent-quatre-vingt centimètres, un corps visiblement bien bâti et proportionné, une mâchoire fière, un nez aquilin et de beaux yeux verts cachés par deux longues mèches brunes rejoignant une épaisse chevelure dont les extrémités viraient au blond. S'il avait été moins con, elle aurait presque pu le trouver séduisant. Enfilant sa casquette, elle le toisa du regard avant de prendre un ton sarcastique.

— Alors qu'attendez-vous ? Guidez-moi.

J pinça les lèvres avant de répondre avec une colère mal contenue.

— Oui Madame.

Remettant sa propre casquette sur la tête, il pivota sur sa droite et se mit en marche.

— Si vous voulez bien me suivre.

Carla se retint de rire avant de lui emboiter le pas.

— Dites-moi, Lieutenant...

— On dit Mon Lieutenant, Madame. Je suis un homme. Mon représente l'abréviation de Monseigneur, vestige de la royauté de l'Âge des Ténèbres de l'Humanité.

— D'abord, je déteste qu'on me coupe la parole. Ensuite, même si votre pilotage atteste que vous avez de sacrés rognons, ça ne fait pas de vous un homme. Je disais donc, Mon Lieutenant...

La jeune femme avait volontairement appuyé son ton sur le Mon, et J se tendit un peu plus.

— Savez-vous ce que nous aurons au repas de ce soir ?

J marmonna.

— Aussi étonnant que cela puisse paraître, nous aurons de la nourriture.

— Mais que vous êtes drôle... Et donc le menu ?

— Je l'ignore madame, même si je pense que cette réponse ne vous satisfera pas.

— En effet. Elle met en avant une certaine forme de jenfoutisme et d'incompétence.

Je se retourna en braillant.

— Pardon ?

Souriante, les mains sur les hanches, Carla lui répondit en souriant.

— Vous emmenez votre supérieure hiérarchique dîner, et vous ignorez le menu ? Et si je souffrais d'intolérances ou d'allergies alimentaires ?

J tendit un doigt agressif vers elle, prêt à lancer sa haine, avant de se raviser, de se retourner et de reprendre sa marche en maugréant.

— Si vous me transmettez la liste de vos intolérances et allergies, je veillerais personnellement à ce que des menus sur mesures vous soient préparés Madame...

— Je n'en ai aucune, merci.

J se vouta.

— Avec tout le respect que je vous dois, je vous déteste cordialement.

— Et c'est réciproque.

Le reste du trajet se fit dans un silence monacal jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination pour retrouver le Capitaine de Vaisseau, l'Officier Médical, l'Officier Transmetteur et les deux autres Lieutenants de Vaisseau déjà attablés. Lorsque ceux-ci les virent entrer, découvrant le masque de colère de J et le visage enjoué de Carla, les rires étouffés et les gloussements remplacèrent la discussion qui se tenait auparavant. Assis en bout de table, de Lafayette se leva pour accueillir la dame, imité par ses hommes, sous le regard assassin du barreur.

— Lieutenant Roquetot, quelque chose ne va pas ?

La noirceur du regard s'intensifia tandis que l'Officier répondait à son supérieur avec autant de détachement que possible.

— Non Mon Capitaine. Je subis simplement ma sanction avec autant de calme et de sérénité que celle-ci me le permet.

Le responsable d'artillerie et le chef des troupes d'Infanterie se mirent à rire, et J reporta son regard vers eux, les faisant immédiatement taire au moment où Long-Shot répondait.

— Allons... Une sanction qui ne vous oblige pas à vous dépasser ne serait pas une sanction. Prenez place, malgré votre statut de puni, je vous autorise à manger avec nous.

Alors que Carla s'était installé à l'autre bout de la table face à Armant, J se retrouva entre elle et Papa qui lui murmura à l'oreille.

— Tu veux des calmants ?

— Plonges moi dans le coma s'il te plaît...

Les entrées furent servies, accompagnées d'une bouteille de vin, et le Capitaine du navire dirigea son attention vers sa nouvelle recrue.

— Alors Carla, comment se passe ton acclimatation ?

Souriante, celle-ci répondit sur un ton enjoué.

— Plutôt bien. J'ai été surprise de voir mes armoires pleines d'affaires civiles de très bon gout et de belle lingeries, de bijoux et de jolies toilettes. Sans parler des produits d'hygiène et de beauté dans la salle de bain. De quoi se sentir femme. Souvenir d'une ex-recrue ou trésors de guerre ?

— Cadeaux de l'Officier Transmetteur pour que vous soyez à votre aise. Votre poste de travail ne vous impose pas de porter l'uniforme.

Carla regarda son frère avec étonnement et celui-ci lui répondit d'un clin d'œil.

— Moi aussi j'ai été promu. Donc le vaisseau de plait ?

— Si on exclut mon guide peu affable, oui.

J murmura.

— Mon pied dans ton cul on verra si je suis affable.

Papa lança un petit regard à Armant qui opina silencieusement du chef, et l'Officier Médicale mit une tape derrière la tête du barreur.

— Modère tes propos. Est-ce qu'autre chose pourrait-être agréable pour tes premiers jours parmi nous ?

La jeune femme réfléchit en savourant une bouché de foie gras poêlé.

— Vous avez beaucoup de personnel féminin ici ?

Le Capitaine de Vaisseau regarda un écran sur son avant-bras gauche avant de répondre.

— Sept, toi y compris.

— Alors je ferais bien une soirée entre filles. Une fois par mois, ça permettrait que nous nous sentions moins seules.

Armant et Papa échangèrent un regard avant que le Capitaine réponde.

— Soit, et nous pourrons au besoin vous prêter le mess. Mais ! le jour où ça dérape, ce sera fini.

Carla leva les mains avec calme.

— Oh, je ne m'inquiète pas. Mon chaperon saura me rappeler à l'ordre au besoin.

J reposa lentement ses couverts avant de dévisagea l'Officier en suppliant du regard.

— Mettez-moi aux arrêts, passez-moi à la planche, tout ce que vous voulez, mais pas ça... Pitié...

Long-Shot croisa les mains, l'air excessivement sérieux, avant de répondre sans quitter J du regard.

— Alors l'affaire est entendue. Dès ce soir, sous la surveillance du Lieutenant de Vaisseau Roquetot.

La tablée se mit à rire alors que J, tête baissée, serrait des poings sous la table à s'en faire craquer les phalanges.

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