Chapitre 7

11 minutes de lecture

Après ce qui sembla plusieurs heures de descente, ils finirent par arriver dans un long couloir de pierres, éclairé par des torches.
Une puissante tension s'installa dans l'air, tous étaient persuadés que ce couloir ressemblait à un tombeau dans lequel ils risquaient de trouver le repos, si ils ne prêtaient pas attention au moindre piège. Absolument personne ne souhaitait avancer, tous regardaient leurs pieds, prêts à bondir à la moindre activation d'un piège. A cela, s'ajoutait l'étrange sensation qu'une présence les observaient et qu'elle braquait sur eux une multitude d'armes. Soudain, alors que Marla marchait sur une dalle de pierre, celle-ci s'enfonça légèrement dans le sol.
La flamme d'une des torches, les plus proches, bondit alors dans sa direction, droit sur son visage. Prise au dépourvu, elle fit un pas en arrière, mais ne pouvait se soustraire de la trajectoire de la boule de feu mortelle.
Les yeux du renard s'écarquillèrent alors, paniqué. Il tenta de s'interposer, les bras grands ouverts pour recevoir l'attaque. Il ferma les yeux, espérant ne pas trop souffrir et envoyant une petite pensée à sa sœur qui venait sans doute de perdre son dernier espoir et à Marla qu'il espérait, pourrait s'en sortirait de cet endroit.
Marla le vit se dresser devant elle, son cœur palpitant à tout rompre, pensant à sa vie et à Alaric. C'est alors que la boule de feu explosa de plein fouet, projetant une puissante lumière et une gerbe de flammes qui disparurent tout aussi vite.
Alaric s'effondra alors au sol.

-Alaric ! Hurla la louve paniquée en le réceptionnant dans sa chute et en le prenant dans ses bras, le serrant désespérément pour ne pas qu'il s'en aille. Elle fut toutefois surprise de voir qu'il n'avait absolument aucune blessure hormis sa fourrure légèrement roussie par les quelques gerbes l'ayant frappé.
Interloquée, elle vit ensuite Ignis se poser sur la poitrine du renard. La petite créature se tenait le ventre, légèrement bombé, comme si il venait de déguster un excellent repas. Il eut même un petit rot, laissant s'échapper une petite flamme, qui parvint à la calmer.

-Ca y est ? Je suis au paradis ? Demanda Alaric, toujours dans les bras de la louve, en lui souriant d'un air béat et en frottant sa tête contre la poitrine. Rassurée, la louve poussa un profond soupir de soulagement. Elle n'eut pas la force de le réprimander convenablement et le garda contre elle un instant de plus, caressant, ses bras comme pour s'assurer qu'il était bien là.

-Idiot, ne recommence jamais ça, chuchota t'elle, tellement elle était fatiguée émotionnellement, survie pour ta sœur, tandis que je me débrouille.

-Pour louper une telle vue ? Ha non, je recommencerais autant de fois que nécessaire.

-Sale pervers. Rala-t'elle avec un peut plus d'énergie.

-Ha non, je suis un félon, un pervers n'aurait pas volé à ton secours pour obtenir tes faveurs. Malgré son air assuré, elle pouvait sentir le cœur d'Alaric palpiter et son corps trembler de peur dans ses bras, exactement comme elle.
Celui-ci, décida finalement de quitter son nouveau coussin et se releva. Aidant Marla, il fit ensuite quelques petits sauts pour dépenser l'énergie causée par l'adrénaline.
Malheureusement, il activa un nouveau piège. Se figeant sur place, un pied de bois vint lui frapper l'entre jambes. Alaric éructa alors de douleur, invectivant de mille noms d'oiseaux l'inventeur de ce « maudit » couloir. Il s'écroula ensuite à genoux, les larmes aux yeux à cause de la douleur.
La grimace et le retour karmique que lui avait infligé le couloir, fit pouffer de rire Marla qui ne put se retenir de rire.

-C'est pas gentil de te moquer ! S'offusqua Alaric, toujours grimaçant avec les larmes aux yeux.

-V'la le bénéfice d'êtle une gonzesse, ta descendance doit avoil mal. Se moqua Avely en prenant les devant et en tapotant le sol avec son marteau pour détecter le moindre piège. Elle activa un piège qui projeta des flèches contre un mur, elle fit ensuite quelques pas avant de se retourner vers le reste de la petite troupe.

-Dois-je vous mettle un coup de pied au cul ou vous tenil pal la main poul que vous avanciez ? Tous se regardèrent, hésitants, même les nains ne semblaient plus aussi confiants qu'avant.

Le petit groupe se mit ainsi en branle, utilisant leurs armes pour détecter le moindre piège, jusqu'au moment où un animalis en activa un. Tous se tournèrent vers lui, attendant de voir avec appréhension ce qu'il venait d'activer. De plus, il se tenait au milieu de la troupe, alors il leur était étonnant qu'un piège s'active, alors que la plus part avaient sûrement déjà passés dessus.
Quoiqu'il en soit, le martre, un genre de fouine au pelage en partie brun et blanc pour le ventre, fut engloutit par un halo de lumière étrange, faisant paniquer ses camarades près de lui.
Une fois que le halo s'était dissipé, tous les animalis furent indignés de découvrir un simple animal se tenant à sa place et qui les regardait, l'air paniqué et les crocs découverts, prêt à mordre. Soudain, un bruit sourd attira le regard de tous vers le bout du couloir. Une porte en bois venait juste d’apparaître et elle s'ouvrit, son grincement se répercutant sur les parois du couloir et dans les os des malheureux. Elle finit par révéler une forêt luxuriante nappée d'une brume légère. Ils pouvaient même entendre les oiseaux piailler à tout va.
L'ancien animalis en profita pour traverser tout le couloir sans ennui, puis la porte et se cacha dans des fourrés.

-Victor ! Hurla un autre animalis, un cheval, qui le poursuivit.

Malheureusement, un autre piège s'activa, une lame sortant du mur et lui tranchant la tête qui roula un peut plus loin tandis que son corps s'effondrait lourdement. Face à ce spectacle, tous les plus effrayés se mirent à hurler, certains reculant pour sortir de cet endroit. Alaric regardait avec des yeux effarés le spectacle du cadavre répandant une flaque de sang dans le couloir, tandis que Marla regardait la porte se refermer comme si de rien n'était.
Tous se regardèrent ensuite, la peur brillant clairement dans leurs yeux. Et le « couple »s'inquiétaient aussi bien pour leur vie que l'un pour l'autre. Ils entendirent alors des pièges s'activer, et se tournèrent pour découvrir un spectacle des plus sanglants. Un animalis venait d'être criblé de flèches, un humain empalé et un autre hurlait de douleur car un sort lui avait arraché les yeux.
A présent, la plupart des survivants hurlaient de terreur et les nains, tentant de rester impassibles, raffermirent leur poigne sur leurs armes.

-En avant ! Leur lança Avely, résolue à avancer. Alors que les nains la suivaient, aucun des animalis ou des humains ne décida d'avancer.

Alaric et Marla se regardèrent alors, comprenant leur peur et ne sachant quoi leurs dire pour avancer.
La jeune louve était incertaine concernant la marche à tenir. Avancer ou reculer, leurs destins semblaient être le même au final. Elle aimerait pourtant sortir le plus vite possible d'ici, mais elle ne voulait pas activer un nouveau piège et que le renard se sacrifie une nouvelle fois pour elle.
Alaric l'attrapa alors par le bras, pour la rassurer et lui sourit. Elle remarqua alors, qu'elle tremblotait légèrement de peur. Prenant une profonde inspiration, elle expira ensuite l'air et chassant avec elle une partie de la peur qui l'avait saisie, avec l'aide d'Ignis qui avait prit sa couleur bleutée.

-Alaric, ne te sacrifie plus pour moi. Pense à ta sœur et ton neveu. Lui dit elle une nouvelle fois, pour le prévenir en cas de nouvel « incident ».

-Quel genre de mec serais-je si je laissais mourir mon amie ? Rétorqua t'il en secouant la tête avec un sourire navré. Ils étaient restés dans une tendre étreinte complice, légèrement ridicule du fait de la différence de leurs tailles, jusqu'à ce qu'ils remarquent dans quelle position déplacée, au vu de la situation.

-Merci. Lui sourit elle en retour, infiniment reconnaissante, avant de se défaire de son étreinte, pour se tourner vers les autres animalis.

-Allez messieurs, si vous reculez vous mourez. Celui qui a inventé ce « jeux » tue tous ceux qui pensent à cette idée, alors il doit sûrement nous observer. Donc rester ici est inutile puisqu'il peut à tout moment activer les pièges sous nos pieds.

-Qu'est-ce que tu raconte, pauvre femme ? Tu es une putain d'animalis, t'es sûrement une de ses complices et tu ne veux qu'une chose, tous nous tuer ! C'est toi et l'autre naine qui avez attirés le mauvais œil sur nous au lieu de rester là où est votre place ! Hurla un des rares humains, terrifié, des larmes aux yeux et de la morve coulant de son nez.

Sa remarque ne l'énerva pas, son apparence lui donnait plus envie de compatir qu'autre chose.
Mais, comme pour confirmer les propos de la louve, l'homme fit un pas en avant pour la défier. C'est alors qu'un nouveau piège s'activa.
Tous s'écartèrent de l'homme qui chercha de l'aide du regard.

-Pitiez, non, je veux pas mourir ! Pitiez ! Hurla t'il en direction de Marla, comme si elle avait le moindre pouvoir là dessus.

Elle tenta même de faire un pas vers le pauvre homme, mais Alaric la retint. Il l'observait d'un œil froid et distant, tranchant avec son habituel air si décontracté et complice avec Marla. L'homme, s'écroula sur les genoux, suppliant. Tous virent alors ses cheveux s'évaporer, ses muscles fondre et prendre un peut de graisse, son corps et sa peau devenant féminins. Toute impureté disparaissant, ses hanches se développant et des seins poussant sur sa poitrine.
Ses vêtements se changèrent révélant tous ses changements. Il était, après quelques instants, devenu entièrement une femme, hurlant avec une voix aigu qui vrillait les tympans, ses larges yeux bleus larmoyants.
Ils virent ensuite de la fourrure noire et blanche la recouvrir, ses ongles devenant des griffes, ses pieds des pattes, son visage s'étirant en un museau canin et enfin, ses oreilles devinrent triangulaires et migrèrent sur le sommet de son crâne avant de se plier à la moitié et de tomber légèrement, au moment ou une queue velue sortait de son derrière.

-Non, je ne peux pas être un animalis ! Encore moins une femme ! Se plaignit t'il.

Marla se fit pourtant le commentaire qu'elle était plutôt mignonne avec cette apparence, jusqu'au moment où elle se rendit compte qu'elle se voyait, au travers d'elle, quand, il y a de cela plusieurs mois, elle se lamentait de ce qu'elle était devenue.
La louve posa finalement les yeux sur ses propres mains, avant de retourner à la nouvelle animalis chien, cette fois honteuse de ses pensées et de son inaction.
Elle la vit se pencher en arrière, regardant un peut partout, encore plus paniquée. -Au secours, je ne me contrôle plus, bordel, les gars aidez moi ! Soudain, une matière blanche, sortant de la dalle qui s'était surélevé pour qu'elle puisse y poser les mains sans risquer de tomber, se mit à lui recouvrir les bras et de remonter jusqu'au torse. L'étrange matière recouvrit finalement tout son corps alors que son visage se figeait, crispé, pour finalement devenir un petit sourire aguicheur. Comme un signale, le liquide blanc termina son œuvre et lui recouvrit le museau.
Tout se termina quand le liquide se changea en marbre blanc, changeant le pauvre malheureux en statue d'animalis sexy.

-Le pauvre. Lacha Marla attristé qu'une autre personne ait succombé à un piège, tout en pensant au fait qu'il lui ressemblait d'une certaine manière. Soudain, sous leurs yeux ébahis, la statue de marbre disparue dans un flash de lumière.

-Avançons. Lança Alaric, qui lâcha la louve, pressé de quitter cet endroit, sans plus de cérémonies pour l'humain. Alors qu'elle faisait demi-tour, une nouvelle dalle de pierre s'activa et, pour ne pas permettre à Alaric de réagir, des barreaux apparurent, pour l'empêcher de la protéger.

-Marla ! Hurla le renard qui se précipita vers les barreaux. D'abord figée par l'expectative, voyant Alaric qui frappait de toutes ses forces les barreaux, elle se rendit compte qu'elle était sans nuls doutes condamnée.

-T'en fais pas pour moi, survis pour ta sœur. Lui lâcha t'elle avec un sourire qu'elle voulait rassurant et en ravalant ses larmes de terreur, alors qu'Ignis la rejoignit et s'accrocha à son cou désespérément, comme si elle allait disparaître.

Tous les deux essayèrent de se prendre la main, mais un mécanisme s'activa, faisant tourner une partie du mur et du sol et la plongeant dans le noir. Un dernier bruit de verrouillage, provoqua la disparition des barreaux, la rendant libre.

-Marla ! Entendit t'elle depuis l'autre côté du mur, ainsi que des coups portés à celui-ci.

-Je suis là ! Tout va bien pour le moment ! Répondit-elle en frappant le mur.

-Attends moi, j'arrive !

-Ne t'inquiète pas, Alaric, concentre toi plutôt sur comment sortir du couloir ! Lui dit-elle pour qu'il se concentre sur des choses plus importantes, lui même. Le renard resta silencieux un instant, sûrement en train de peser le pour et le contre.

-Ne t'en fais pas, poursuivit Marla d'une voix assurée pour qu'il se mette vite à l'abri, on va se retrouver plus tard, je te le promets.

-D'accord, répondit t'il vaincu, mais sache que je promets de te retrouver. Malgré la situation, cela la touchait qu'il se soucie d'elle à ce point.

Soudain, la louve entendit un nouveau déclic ainsi que les bruits des mécanismes du couloir. Les hurlements du renard survinrent ensuite, avant de disparaître.
Une vague de froid la saisissant.

-Alaric ! Alaric ! Non, Alaric ! S'époumona t'elle en frappant de toutes ses forces le mur, désespérément avec ses yeux passant au pourpre, avant de s'écrouler en pleur, presque détruite par le stresse et la peur.

Elle ignorait ce qui venait de lui arriver, mais elle espérait que ce n'était rien de grave. Au moins si il devenait une statue d'une animalis sexy, il en serait sûrement ravit ! Peut être avait il simplement été transformé ? Ou se trouvait il dans une autre pièce comme celle dans laquelle elle se trouvait ? Malgré ce qu'elle se disait, une seule éventualité lui venait à l'esprit. Il devait sûrement être mort et cela lui déchirait le cœur et les entrailles.
Elle s'adossa ensuite contre le mur pour mieux pleurer à chaudes larmes.

-Pourquoi tu t'en ais pris à lui ? Tu pouvais me tuer mais pas lui ! Des gens comptes sur lui, pas moi ! Alors fais ce que tu veux de moi, mais rends moi Alaric et ne lui fais aucun mal ! Hurla t'elle entre deux sanglots à l'encontre de ce lieu maudit et de celui qui semblait le diriger.

Le petit Ignis grimpa sur les jambes de la jeune louve et la regarda tristement.
Voulant la consoler, l'esprit l'enlaça au cou, comme un enfant avec sa maman. Il prit alors une couleur bleu en absorbant les mauvaises émotions de Marla et en les consumant. Ainsi, elle se calma petit à petit et, après de longue minutes, rendit l'étreinte de l'esprit, replongeant dans un torrent de larmes. La petite créature se sentait elle aussi triste, et de petites larmes de flammèches dorées coulaient sur son petit visage.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Emgann ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0