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Après trois jours de pause involontaire... le cerveau était partie en vacances avec l'inspiration et l'envie, nous revoilà. 

Oui, ce monde n'est toujours pas fréquentable. 

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La zone était plus sombre que les autres. Trysol avait conscience que bientôt il faudrait être prudent avec le sol : les pièges étaient redoutables et l’eau enserrait toujours leurs mollés. Encore deux autres soldates à tuer et le petit groupe pourrait sortir sans encombre. Enfin, c’était vite dit. Il y avait encore le chemin ombreux à longer jusqu’à la sortie. Les flambeaux étaient moins nombreux et, désormais, disposées contre les murs. Le plafond se trouvait plus bas. Plus de cheveux au-dessus d’eux. Galannys devait se courbait pour ne pas se râper le crâne. C’était à se demander à quoi ressemblerait le prochain combat. Ils avaient à peine de la place pour marcher à deux. Tartanne réduisit encore sa taille : il s’apparentait à un gros chien. En tête de la troupe, il continuait d’avertir Trysol sur le nombre de soldates et sur la voie à emprunter.

Tous armés, ils s’arrêtèrent à l’angle du croisement et patientèrent en écoutant la course de leur ennemi. Ceux qui venaient de derrière et ceux qui arrivaient par l’avant.

— Ecart de trois mètres chacun, sinon on va s’empaler vivant, ordonna la rouquine.

Elle se colla contre un mur, la corde de son arc tendue, tandis que Tartanne réduisit plus encore sa taille. Dans l’eau, on ne voyait plus que sa grosse tête pleine de poils. Ses deux pairs d’yeux luisaient comme sa peau : d’un éclat cristallisé.

Trysol parvenait à voir les étranges chemins scintillants qui décoraient la chair de l’animal. Trempé comme une soupe, il se secouait encore une fois mécaniquement, levant des épis partout et le faisant ressembler à un porc-épic. Trysol ne parvenait pas à voir s’il s’agissait de pierre ou d’autre chose de plus stupéfiant. Elle connaissait mal cet animal. Tout se qu’elle savait est qu’il porté la poisse aux gens qui n’étaient pas son propriétaire. Et loin de Suan – qui pouvait contrecarré cette poisse - , Trysol réalisa que tout pouvait être pire en une fraction de seconde. Pour eux, comme pour les soldates. Ce qu’elle avait compris en marchant près de Tartanne est qu’une fois focaliser sur un objectif toute ses mauvaises ondes se loger dans la personne atteinte. Il fallait à tout prix éviter d’atterrir dans les penser de ce matou. Mais à quoi bon ! Il avait la charge de les protéger faisant rempart de son corps. Ils étaient déjà tous dans son esprit. De ce fait aucun n’était à l’abris. Est-ce qu’elle dérogeait à la règle en sachant qu’elle possédait un Hàng Xiè ?

Comme un vacarme assourdissant, les soldates surgirent armer jusqu’aux dent, et ce n’était pas un euphémisme. Fourrés dans leur bouche, des bijoux argentés débordaient en des crocs affutés, et quand elles hurlèrent dans un rugissement de guerrière, Trysol vit que ces deux là n’étaient pas comme les autres. Ce qu’elle avait prit pour des bijoux n’étaient autre que leurs dents, leur mâchoire, pareil à deux instruments de l’enfer.

Trysol décocha sa flèche percluse d’un tremblement incontrôlable. Elle n’aimait pas ce qu’elle avait sous les yeux. La flèche se planta dans le plastron manquant inévitablement la gorge qu’elle ciblait. La soldate cligna des yeux, arqua un sourcil. Un rictus peint de cruauté ombragea son sourire maudit. Trysol déglutit fortement en gérant le frémissement qui dégustait sa peau. Elle fixait la femme plus petite qu’elle, mais dont la carrure faisait son double. Elle n’était qu’une masse musculaire… et autre chose. Lorsque la femme retira son sourire et qu’elle s’avança vers elle, Trysol se figea incapable de tirer une autre flèche. Derrière elle, le même silence. Même Galannys qui n’avait pas arrêter de la ramener se taisait, le poing suspendu dans les airs et le visage livide.

Cette femme comme sa consœur avait tout de ces être machine qu’on pouvait voir dans les ménageries des puissants. Quand leur monde tournait encore rond – c’était vite dit -, le roi des lianes organisaient des combats de ces créatures mi-humaine mi-machine, il en exposait aussi dans le sanctuaire des monstruosités. Une bâtisse un peu excentrée du centre ville et où les visiteurs aimaient se faire peur. Trysol se souvint que son père déplorait cet acte de barbarie. Par ailleurs, ce n’était pas qu’un simple cabinet de curiosité où était exposé les créatures, mais la rumeur courait qu’il y avait un sous-sol où certains détraqués pouvaient assister à des spectacles plus tordu encore. On pouvait se payer une créature pour la nuit. On racontait que ces dernières étaient attachées à des lits pour que l’envie de tuer leur client ne leur passe pas dans l’idée. On disait aussi que ces hybrides n’étaient autre que les putains du roi, celles qu’ils ne touchaient plus, dite trop vieille pour le satisfaire.

En regardant la soldate, Trysol retrouva la même blondeur que les cheveux de Nîym, et hormis les armes qui débordait de son corps, cette femme avait encore cette beauté qui caressante qu’avaient les pouliches du roi. Trysol en avait vu quelqu’une lors des discours royaux. Toujours à la droite de la reine… et la tête basse.

La soldate n’était plus qu’à quelque pas d’elle. C’est la fin, songea la rouquine. Ses yeux restèrent ouverts, s’asséchant un peu plus. Elle tourna une œillade vers la seule personne susceptible de la sauver, mais Galannys avait la même tête qu’elle : les yeux exorbités et la bouche entrouverte. Elle entendit un corps tomber dans l’eau. Un gamin s’était évanoui, à ne pas en douter.

— Une flèche ? Une simple petite flèche pour me tuer ? ricanan la soldate. Ça marche sur mes petites sœurs ça ! Pas sûr moi.

Un rire tonitruant décapa les murs.

Sans déconner, merci de m’informer, je n’aurais pas deviné toute seule, aurait-elle voulu dire pour expirer tout l’air qui noyait ses poumons. Mais elle resta silencieuse, presque aussi sage qu’une pierre. Personne ne viendrait les sauver. La peur manger son cœur. Elle le sentit dégringoler de sa cage thoracique à un point qu’elle ne voyait pas.

C’était un bruit sec qui jaillit de l’eau, identique à une craqure. Tartanne grossit d’un coup, peu trop car en percutant le plafond il y laissa un trou. Le regard fait de ténèbres, il fixa Trysol et dans un mouvement de tête, il pointa l’étage. Plus besoin de parler. Elle comprenait le langage silencieux. Tartanne envoya une patte en avant, repoussa la seconde soldate qui lui fonçait dessus les mains rutillant de métal. Le chat feula, montra les dents.

— Grimpez sur son dos et montez ! Maintenant ! parvint à articuler Trysol encore chancelante.

Elle retrouvait à peine l’usage de sa corp encore percluse de tremblement. Les gamins ne se prièrent pas pour monter et laisser le corps de leur collègue flotter comme une épave dans une mare.

Galannys sauta sur le dos de Tartanne poussant les fesses des gamins trop gauche, quand Trysol ramassa l’épave et la lui tendit.

— Hisse-le là-haut !

— Tu veux qu’on fasse quoi de ça ? Laisse-le ! Il tiendra pas dans notre monde. C’est un poids mort.

— Hisse-le ! Ce n’est pas à débattre !

Tartanne rétrécissait à nouveau. Imposant comme il était, il devenait une proie trop facile et cela même si les soldates, prises en grippe par la poisse s’entendit de tout leur long dans l’eau. Le félin maintenait une tête sous le liquide. Mais la femme se débattait comme un diable. Il n’aurait bientôt plus la force pour la maitriser.

Galannys secoua la tête et attrapa le gamin qu’il jeta presque sur ses camarades déjà à l’étage. Il sauta de justesse avant que Tartanne redevienne un chat de la taille d’un gros chien. Trysol fixa les deux brutes devant elle. Elles se redressaient, le regard mauvais.

Tartanne s’élança avec souplesse d’un mur à l’autre et retrouva le bras tendu de Galannys.

Tu fais quoi la rouquine ? Tu crois c’est le moment de prendre racine ? Bouge-toi !

La voix de Galannys bien que mille fois plus douce que celle d’Analoum avait cette même répartie. Elle réagit enfin et sauta sur elle-même pour avoir suffisement d’élan pour crocheter le bras du bel âtre et le rebord du plafond. Ce n’était pas si long que ça. Mais la fatigue des combats et de cette marche forcée dans l’eau lui pesait autant que ses vêtement imbibés.

Elle attrapa le rebord en premier puis la main du garçon avant de bander ses muscles et de se hisser. Incrédule, elle se savait déjà perdue. Même en la tirant, les gamins avaient du mal à la hisser.

Son cri retentit. Elle l’attendait.

— Est-ce que notre princesse te donnera la chance de travailler pour elle ? s’esclaffa la soldate dont elle avait encore le regard figé dans la rétine.

Un autre cri résonna.

— Il y a encore plein de jambes mécaniques dans la Chambre. Ça serait terrible de tuer une si jolie fille. Tu pourrais devenir notre sœur.

Les rires des femmes explosèrent, quand Tartanne grossit et repécha Trysol d’un coup de griffe. La jeune femme roula sur trois mètres avant de se prendre un pilier dans le dos qui lui coupa la respiration.

Elle toisa le chat.

— Salvatoum ! Putain de chat ! Putain de poisse !

Trysol attrapa l’une de ses jambes et empoigna sa cape qu’elle déchira pour faire deux bande.

— Utilise ta putain d’épée, trou du cul ! gueula-t-elle vers Galannys. Et tranche leurs mains !

La chaleur qui s’emparait de sa poitrine n’avait rien d’agréable. Elle brûlait comme le fond les fardeaux.

Elle enroula les bandes autour de sa cuisse et de son mollet.

— Toi ! désigna-t-elle le plus mince. Va me chercher le bâton là-bas.

Il s’exécuta mais freina vite quand les porte s’ouvrit sur d’autres créature hybride.

Il préféra servir de canne plutôt que d’aller chercher le bâton.

Tartanne jouait de ses griffes pour empêcher celles du bas de monter. Galannys pointait son arme face à celles qui arrivaient.

Trysol se cramponna au gamin dont le visage était bouffé de tache de rousseurs et observa une minute la pièce. C’était une chambre. Intacte. Pas de cheveux. Pas d’eau et où un vitrail laissé à pensé qu’une fleur bleu y avait logé.

— On me suit ! Direction la lumière, jeta-t-elle à ses hommes.

Car désormais, ils seraient ses hommes.

— Tartanne, il va falloir excellait mon gros.

Une lumière de compréhension passa dans les yeux du félin.

— Rends-les folles, le temps qu’on s’y rende, dit-elle plus doucement et de façon à qu’il soit le seul à entendre.

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