Epilogue 1/2

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Albane

Je ferme la porte de la cuisine du bâtiment des familles et attrape la main que la petite Clara me tend, pour accompagner la troupe au bâtiment principal, où nous avons passé une partie de l’après-midi à décorer le réfectoire. Emmitouflée dans mon manteau, je souris en me souvenant de ce même jour, un an plus tôt. Comme les choses ont changé, à la fois si vite et si lentement ! Gabin est entré au CE1, Sophie en 4ème, et Julien s’est associé avec Victorine avant de bientôt reprendre la librairie. Et moi… Je suis toujours ici, au CHRS. Mais je suis en cours d’emménagement chez les Perret. Nouveau grand pas dans ma vie.

Jonathan a fini par être arrêté, mais le divorce n’est toujours pas prononcé. J’ai l’impression que jamais je ne pourrai me sortir de ce mariage, mais je relativise parce qu’en dehors de ça, tout roule dans ma vie.

Un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’en arrivant devant le bâtiment, j’entends la douce voix de Gabin.

- Albane ! crie-t-il en me faisant de grands signes. Albaaaane !

Je ris alors qu’il accourt jusqu’à moi et se jette dans mes jambes. Je l’embrasse sur le dessus de la tête et le serre contre moi. Trois jours sans les voir, tous les trois, autant dire que c’est une éternité ! Mais les enfants avaient très envie de voir leurs grands-parents, et Julien a profité du début de ses vacances pour les y emmener. Et rester là-bas, pour veiller au grain.

Sophie, plus calme, comme toujours, nous rejoint et je la prends dans mes bras à son tour. Papa Ours est resté un peu en retrait, et nous observe avec un sourire en coin. Mon dieu qu’il est beau… Comme Gabin avec moi, je ne rêve que de me jeter dans ses bras pour retrouver la chaleur de son corps, la douceur de ses lèvres, la vigueur de son… Enfin, bref !

- Oh là là, ce que vous m’avez manqué !

Il se rapproche de moi, dépose un tout petit baiser de rien du tout au coin de mes lèvres et me sourit de ce sourire ravageur qui me donne toujours envie de tout quitter pour me retrouver au fond d’un lit avec lui. Il reste discret car je suis au travail, mais j’ai envie de plus. Sans me préoccuper des qu’en dira-t-on, je glisse ma main sur sa nuque et l’embrasse, comme on le fait à Hollywood. Dans un baiser sensuel et passionné qui lui fait comprendre que trois jours sans contact physique, c’est plus que je ne peux supporter. Julien rit, satisfait, et j’ai déjà envie de recommencer, quand nous sommes interrompus dans nos regards enamourés.

- Tiens tiens, Julien Perret de retour ici !

Nicolas nous rejoint et prend Julien dans ses bras, lui tapotant le dos virilement avant de saluer les enfants.

- Pour un mec qui voulait rester loin de ce genre de centres, il ne t’aura pas fallu quatre mois pour venir nous retrouver !

- Ce n’est pas moi, Chef, c’est à cause de votre éduc. Elle pousse le sérieux dans son travail tellement loin que je suis obligé d’obtempérer…

- Je savais qu’elle te mènerait à la baguette, rit-il. J’espère être le parrain de votre gosse, je le mérite !

Je manque de m’étouffer en entendant Nicolas parler d’enfant. Jamais nous n’avons abordé cette question avec Julien, et j’aimerais autant qu’il ne crée pas un sujet qui pourrait se révéler compliqué.

- On y pensera, rit Julien et je ne sais plus où me mettre.

Bien, soit il plaisante, soit le sujet n’est absolument pas compliqué. Dans les deux cas, je ne sais pas trop quoi penser de cette information. Est-ce que j’ai envie d’avoir un enfant ? Je ne sais pas. Évidemment, j’ai réellement découvert mon côté maternel avec Gabin et Sophie, mais de là à en avoir un à moi, je ne sais pas et je préfère ne pas y penser maintenant.

- Bon, on rentre ? Je me les gèle, marmonné-je en entraînant les enfants à l’intérieur avec moi.

Nous gagnons le réfectoire et le sourire de Sophie et Gabin me réchauffe le cœur. Finalement, ils n’ont pas gardé un souvenir négatif de leur passage ici, même si cela n’a pas toujours été facile. J’enlève mon manteau et souris à Julien en le voyant me reluquer ouvertement. Evidemment, je ne passe pas inaperçue, avec ma robe rouge, petit clin d'œil à notre Noël précédent. Ce n’est pas la même, j’ai investi, et si à première vue elle semble plus sage, avec ses manches longues et son col rond alors qu’elle m’arrive au-dessus du genou, j’ai commencé par lui montrer le dos, qui lui est bien dégagé, jusqu’assez bas sur mes reins. Julien pourra cependant ouvrir son cadeau, car dans le dos, deux gros nœuds permettent de fermer la robe sans pour autant cacher ma peau. Le satin rouge est magnifique et donne un effet à la fois moulant sans l’être trop, et je sais qu’il apprécie de voir mes jambes dessinées dans des bas noir. Là, je sais qu’il se demande si ce n’est qu’un collant, où s’il y a là-dessous quelque chose de bien plus sensuel et excitant. Là, je sais que je marque des points pour nos retrouvailles, même si j’ai conscience qu’il me désire encore malgré le petit quotidien qui s’installe déjà dans notre vie commune.

Prise dans le service et les conversations avec les résidents, et alors que Sophie nous aide bien volontiers, je n’ai pas vraiment le temps de retrouver mon Papa Ours. Cependant, je le rejoins avant le dessert, alors qu’il s’est assis à table avec Vassili pour discuter. Je me positionne derrière lui, pose mes mains sur ses épaules et me penche à son oreille.

- Je crois qu’il est temps pour le Père Noël d’aller se préparer…

- Je crois que l’année dernière, j’avais eu besoin d’aide. Je pense que seul, cette année encore, je ne pourrai pas y arriver… Y-a-t-il un gentil lutin pour m’aider ?

- Retrouvez-moi dans le bureau où vous avez décidé que vous seriez un vrai emmerdeur avec moi, Monsieur Perret, murmuré-je, comme il y a un an, avant de me redresser et de me diriger vers la sortie.

Je longe le couloir et m’engouffre dans le bureau en question, le sourire aux lèvres. Les souvenirs surgissent, si agréables et excitants. Evidemment, j’ai aujourd’hui du mal à me souvenir du malaise qui m’avait gagnée après ça. Je ne repense qu’au plaisir éprouvé, à cet instant hors du temps qui m’avait laissée pantelante de désir. Je m’assieds sur le rebord du bureau et croise les jambes en l’attendant, me demandant s’il se souvient des détails de cette soirée que, de mon côté, je n’ai pas pu, ni eu envie, d’oublier.

Julien entre quelques secondes plus tard et le sourire en coin qu’il affiche me fait serrer les cuisses d’anticipation.

- J’ai eu peur que vous vous soyez perdu en cours de route, Monsieur Perret, dis-je en souriant.

- Excusez mon retard. Il a fallu que je me calme un peu suite à la vision magique d’un joli petit cul de flicaille qui s’est dandiné sensuellement devant mes yeux. Vous comprenez, cela n’aurait pas été convenable !

- Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler !

Il sourit et se rapproche de moi, posant ses mains sur mes jambes avant de m’embrasser dans un baiser fougueux qui nous laisse tous les deux haletants.

- Est-ce que c’est plus clair comme ça ?

- Beaucoup plus clair, oui, ris-je en commençant à déboutonner sa chemise.

- La Mère Noël a l’air d’avoir envie de déballer son cadeau avant tout le monde, ajoute-t-il en remontant ma robe sur mes jambes.

- Cette pièce a comme un goût d’inachevé pour moi… J’y pense chaque fois que j’y suis et je ne veux plus être frustrée.

- Je comprends. Ce serait inhumain de laisser les choses en l’état, en effet, rit-il en défaisant les nœuds de ma robe dans mon dos, puis en faisant glisser mes bretelles sous mes épaules.

- Tu m’as manqué, murmuré-je en l’embrassant dans le cou, tout en déboutonnant son pantalon.

- Moi, tu me manques dès que tu t’absentes plus de deux minutes, mon Amour, soupire-t-il dans mon oreille en finissant de me déshabiller.

- Tu ne dis pas ça quand je passe une heure à te parler du boulot, ris-je en descendant ses fringues sur ses cuisses avant d’empaumer son sexe déjà dur.

- Non, c’est vrai que je préfère quand tu me dis ce que tu as envie que je te fasse quand tu es ainsi nue dans mes bras, m’indique-t-il en venant m’embrasser dans le cou, positionnant son membre raide sur mon entrejambe qui l’appelle de toute son humidité.

- Je veux te sentir t’enfoncer en moi, Mon Papa Ours, je t’en prie, soupiré-je en sentant ses lèvres se promener dans mon cou.

- Et moi, je veux t’entendre gémir pendant que je te pénètre et te fais voir des étoiles, susurre-t-il en donnant un coup de rein qui le propulse dans mon antre qui l’accueille avec envie.

Je gémis en le sentant enfin me combler. Des jours que j’imagine cette scène, que j’ai en tête de reproduire ce qu’il s’est passé il y a un an jour pour jour dans ce même bureau, et bien plus encore. J’espère juste que nous ne serons pas interrompus tant qu’il n’aura pas joui en moi… Trois petits jours et j’ai l’impression que cela fait une éternité que nous n’avons pas été aussi intimes, alors qu’il nous arrive de ne pas faire l’amour pendant plus longtemps que ça, d’ordinaire. Le manque de lui, tout simplement. Je crois que je serais incapable de me passer de cet homme, maintenant qu’il fait partie de mon quotidien.

J’agrippe sa nuque et l’attire contre ma bouche, pressant ma poitrine contre son torse et glissant ma main libre sur ses reins.

- Faites-moi voir des étoiles, Monsieur Perret, murmuré-je contre sa bouche avant de mordiller sa lèvre inférieure.

- Vos désirs sont des ordres, astre de mes nuits, ajoute-t-il toujours aussi poète dans ces moments où nos corps fusionnent et ne font plus qu’un, tout en accélérant son rythme et en intensifiant ses baisers, ce qui a pour effet de me rendre folle de désir.

Mes mains se posent sur ses fesses et j’accompagne ses mouvements, gémissant le plus discrètement possible malgré le plaisir qui enfle petit à petit dans tout mon corps. Cet homme est tout simplement un amant incroyable qui a toujours su me combler et s’y attèle chaque fois avec autant de passion. Le sentir aller et venir en moi est une divine torture qui m’emmène doucement mais sûrement vers un voyage au septième ciel.

- Plus fort, s’il te plaît, finis-je par souffler, agrippant fermement ce fessier musclé que j’aime tant observer déambuler libre de tout vêtement dans cette chambre qu’il appelle la nôtre.

- Comme ça ? sourit-il en donnant de grands coups de butoir qui m’obligent à enfoncer ma tête dans son cou pour étouffer mes cris de plaisir.

Je ne suis pas en capacité de répondre, accaparée par les sensations de sa queue qui possède et revendique mon corps encore et encore, et tout ce que je suis capable de faire, c’est de m’agripper à lui comme si ça m’était vital. Et ça l’est, d’ailleurs. Julien poursuit ses assauts, endurant et attentionné, ses mains bien ancrées sur mon postérieur pour me maintenir en place. Je le sens aller et venir en moi, toujours avec ce sentiment exquis de le faire sans aucune protection. L’excitation de fantasmer sur son sperme qui me remplit et me féconde suffit souvent à provoquer chez moi un premier orgasme avant que le plaisir brut ne m’en fasse connaître d’autres encore plus fulgurants. Et ce soir, sur ce bureau qui a connu nos premiers émois, il en va de même. Je jouis et sens que je me contracte sur son sexe qui me pilonne. Il connaît alors une jouissance forte et je l’entends gémir mon nom alors que les étoiles remplissent réellement ma tête et mes pensées. C’est fort, c’est chaud. Je ne suis plus frustrée, je suis comblée. Et pour ça, je peux remercier mon Papa Ours adoré.

Nous restons un moment silencieux, l’un contre l’autre, l’un dans l’autre, reprenant notre souffle. Les mains de Julien caressent paresseusement mon dos alors que je dépose de doux baisers dans son cou.

- Joyeux Noël, mon Papa Ours, finis-je par murmurer.

- Joyeux Noël, jolie flicaille. Tu as bien fait de venir me chercher plus tôt que l’année dernière, me dit-il dans un sourire espiègle.

- Je prépare ça depuis des jours, il fallait assurer le coup, ris-je avant de l’embrasser tendrement.

- J’espère que tu as préparé la remise du cadeau comme l’année dernière alors ! Je suis déjà prêt pour le deuxième round !

- Je t’ai trouvé un superbe bouquin si tu veux tout savoir, dans le même genre que le précédent. Pour le reste… Je te promets de ne pas te jeter demain matin, et même de paresser au lit aussi longtemps que tu le voudras.

- Ouais, aussi longtemps que Gabin nous laissera surtout ! Allez, il faut qu’on se dépêche ! J’ai un costume de Père Noël à enfiler !

- Je veux rester là, marmonné-je en faisant la moue comme une ado.

- Tourne toi, alors, si tu veux remettre ça, répond-il d’un ton coquin qui me réveille à nouveau les hormones. Mais on n’a sûrement plus le temps…

- Dire que je voulais rester là pour la tendresse, soupiré-je théâtralement en le repoussant pour descendre du bureau. Et toi, tout ce que tu veux c’est me baiser !

- Ose me dire que tu n’as pas encore envie de ma queue tout au fond de toi, me chuchote-t-il d’une voix rauque à l’oreille.

- J’ose te dire que je n’en ai pas envie, dis-je en le défiant du regard.

- Eh bien, tant pis pour tes envies. Moi, je ne sais pas résister, faible comme je suis.

Il me retourne alors et me plaque contre le bureau. J’écarte les jambes et lui facilite l’accès à mon intimité en me cambrant bien. Quand il me pénètre à nouveau brusquement, sauvagement, je ne peux retenir un énième gémissement. Je sens à quel point il est dur au fond de moi, à quel point il me désire. Une de ses mains vient se saisir de mon sein alors que l’autre se pose sur mon clitoris qui n’a pas besoin de ça pour être gonflé de désir. Je ne suis plus que sensations, désir et excitation. Notre étreinte est courte et je le sens rapidement jouir à nouveau en moi. Son orgasme résonne au fond de moi et me fait à nouveau côtoyer le ciel. C’est tellement bon et plus jamais je n’associerai le sentiment de frustration à ce bureau, c’est évident désormais !

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