Moi?

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Je marchais dans les rues de la banlieue de Paris, à réfléchir sur ce que j'allais bien pouvoir lui dire aujourd'hui.

Je pense qu'une petite remise en contexte doit être faite. Voici trois années que je vois Monsieur le psychologue.

A la recherche de la réponse absolue, je le rencontrais toute les semaines et lui parlais de mes tracas les plus sombre si je puis dire. Ma famille, ce vide immense autour de moi, cette sensation d'être seule entourée de tout le monde. Oui, je pourrais dire solitude. Mais effectivement je ne l'avais pas encore découvert. Je savais que j'allais mal, et je ne m'en cachais je me devais pour me sentir mieux, aller encore plus mal. Alors je criais mon malheur sur tout les toits, à recueillir les compliments, les encouragements, et encore les compliments de tous. Plus j'allais mal et plus j'étais entourée.

Finalement, ce n'était peut-être que de la comédie ?

Alors maintenant trois années passées, je me retrouve, de nouveau, en direction de son cabinet toujours à la recherche de la réponse absolue, celle qui guérira tout mon malheur, et ça quand bien même sa source disparue.

Aujourd'hui, étrangement, il était en retard. J'avais mis ma plus belle robe, celle que ma mère m'a récemment achetée. Il faisait une chaleur à toute épreuve. une vingtaine de minutes plus tard, il m'accueille avec un grand sourire.

Comme par réflexe, je m'assieds dans le fauteuil au fond àgauche et le regarde.

"Bien, je vous écoute"

Je commence donc à parler, de moi forcément. Et soudain, je pris conscience pour la millième fois que si je vais mal, c'est parce que je le veux bien. Mais cette fois-ci c'est différent, il fit d'un ton posé : "Mais quel est ce sentiment dont vous n'arrêtez pas de me parler ?"

C'était la révélation. L'aboutissement d'une partie qui jusqu'à présent me tourmentait. Durant des années, je cherchais par tout les moyens, à faire comprendre à qui voulait l'entendre que je n'allais pas bien, que j'avais un problème psychologique, une maladie. Je pense qu'au fond vous voyez où je veux en venir. Je me pensais dépressive.

Mais au final, peut-être le suis-je ? Une chose est sûre, si je le suis les causes ne sont pas mes tracas, mon étrange passif ou autre, mais ce sentiment de douceur froide.

Oui, vous savez ce sentiment agréable mais en même temps froid. Celui qui vous ramène à vos souvenirs les plus lointains, celui qui vous pousse à vous faire souffrir, à vous faire revivre des choses mémorables mais qui en même temps vous fait prendre conscience qu'elles ne reviendront

plus

jamais.

Oui, je sais nous y sommes presque.

Ce sentiment qui vous rend heureux et triste, qui vous donne tout pour mieux vous le reprendre après.

Oui,

ce sentiment de

Mélancolie.

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