Cœur d'émeraude

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Les nuages imbibent le ciel bleu. Je m’empare de mon arc posé près de mon lit à côté de mon carquois.

Je décoche quelques flèches sur un arbre vieux de cent ans. En regardant le sol, mes yeux s’attardent sur les fleurs qui grandissent aux pieds du tronc. Maman, tu me manques.

Mon esprit joue une scène qui me vole un petit sourire en coin. Ma mère me montrant les étoiles en m’indiquant la route pour reprendre notre liberté avec mon frère et mon père.

Je dois vivre pour elle et les protéger, coûte que coûte.

Je respire délicatement en me concentrant sur les sensations. La prise de mon arc, l’élasticité de la corde, l’articulation de mes doigts, la flamme dans mon cœur. Le pouvoir grimpe, afflue dans mes bras, mes jambes. Je lâche un cri de détermination au moment où mes paupières se soulèvent sur des pupilles émeraude.

L’aura verte qui émane de ma flèche vient traverser l’écorce du vieil arbre.

Mon père me guette derrière sa fenêtre dans un soupçon de peur. Je le comprends.

Seule sa fille à le pouvoir d’affronter le Corbeau. L’entraînement n’est pas achevé, je dois venger ma mère. Satanés jeux…

Si l’arène lui avait permis de décocher ses flèches convenablement, elle l’aurait vaincu. Nous aurions récupéré notre liberté.

Travailler dans les champs pour survivre n’est pas une vie.

Mes pointes vont embecqueter ton plumage, c’est moi qui te le dis !

Prépare-toi, ma force réside dans la souffrance de mon cœur, et seul lui sait qu’il a mal.

Mes flèches t’avaleront de l’intérieur comme tu as noyé l’esprit de ma mère. Au nom de ma famille, je me battrai jusqu’à la mort. Moi, dernière héritière du cube d’émeraude, son pouvoir coule dans mes veines et je t’assure qu’il s’engouffrera dans tes peurs les plus sombres.

Mon roi, laisse-toi faire. Donne-moi ton âme et je réquisitionnerai notre liberté, au nom de mon peuple ! Au nom de ma mère.

Le projectile part à une vitesse jamais atteinte. Il vient buter contre le deuxième arbre, derrière le premier. La force qui se dégage de mon corps est impressionnante. Je ressens sa puissance. Elle m’appelle. Je la comprends.

Je suis entourée par un halo vert lumineux. Mon frère sort de la maison en tenant la main à mon père. Je l’imagine à son tour avec ses futurs enfants. Cette pensée m’arrache un sourire mêlé à une larme de bonheur.

Je réussirai pour toi frangin.

Mon père me regarde, puis m’enlace dans un flot de tendresse.

Dans quelques heures je serai de retour, je te le promets papa. Mais les promesses peuvent se rompre, il le sait.

Je fixe le ciel flamboyant. La première fois, maman était seule. Maintenant, elle est avec moi.

Mon cœur vibre de la même détermination qui l’irradiait jadis. Je vous aime tous. La liberté est à bout de bras. Elle ne tient qu’à une flèche bien placée.

Corbeau, tu souffriras, je te le promets. Et celle-là, je vais faire en sorte de la respecter.

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