Chapitre 2

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 Une fois n'est pas coutume, Jean Moine se réveilla. À l'heure, cette fois-ci. Parce qu'il avait un contrôle, et mine de rien ça le préoccupait. La tête dans le pâté, il engloutit son petit déjeuner et tenta de se rappeler certains éléments qu'il avait appris hier. La plupart lui revenait, il se sentait d'attaque. Après une brève relecture de certains points qu'il avait omis, il fit son cartable et sortit de son appartement. Il fut étonné de ne pas voir sa voisine remonter avec son chien après sa balade. D'habitude, elle partait vers 7h et quand Jean sortait vers 7h30, il la voyait grimper les escaliers, son corgi dans les bras. Elle avait dû faire sa balade plus tôt pour un rendez-vous chez le médecin ou quelque chose comme ça.

 Arrivé au rez-de-chaussée, Jean Moine fut ravi que, pour une fois, la concierge bavarde insupportable ne soit pas là. Au moins, il ne louperait pas son bus. Il sortit dans la rue et sentit un bourdonnement dans son oreille à peine la porte franchie. Ce n'était pas la première fois qu'il avait des légers problèmes physiques comme ça, toujours temporaires et toujours inexpliqués. Il espérait que le grésillement dans ses tympans aussi soit temporaire, mais il demeura jusqu'à ce qu'il atteigne son arrêt de bus. Curieux, personne n'attendait ici. Souvent, au moins trois-quatre autres écoliers de son quartier patientaient déjà à cet endroit.

 Il s'assit sur le banc inconfortable et regarda autour de lui. Un phénomène qu'il ne connaissait pas donnait au ciel bleu une teinte violacée au niveau de l'horizon. Il contempla le spectacle, et trouva cela beau. Il avait l'impression que la forme mauve se déplaçait lentement, un peu comme les nuages. Sans doute à cause du Soleil qui se levait. Il observa ensuite la ville en elle-même, et ne vit personne dans les alentours. Il en vint à se demander s'il ne s'était pas gourré et qu'aujourd'hui était un jour férié. Il regarda le calendrier de son téléphone pour s'en assurer. Non, c'est bon, pas de soucis. Il remarqua en même temps que Gabin lui avait envoyé des messages. Il les lut et lui répondit aussitôt.

"Gabin

Mec

T'as vu ce qui se passe ?

C chaud en vrai

Vous

De quoi tu parles ?

Gabin

Mec t'es sérieux là ?

Vous

Ben ouais, vas-y balance l'info fais pas le gars"

 Jean se surprit à sourire. Gabin aimait bien lui foutre le doute comme ça. Il consulta l'heure, impatient, car il faisait froid dehors, et notifia que son bus avait déjà deux minutes de retard. Enfin, il espérait qu'il soit en retard, car s'il était passé en avance, alors il l'avait loupé, et c'était foutu pour son DS, il aurait révisé toute la nuit pour rien... Il fut sorti de ses pensées par l'apparition au fond de la rue d'un grand homme en costume muni d'une canne. Ouf, il n'est pas seul finalement, des gens vont bien au travail. Espérons que le chauffeur de bus lui aussi fasse bien son travail. Nouvelle notification.

"Gabin

Jure t'as rien vu ?

Vous

Bah nan vas-y saoule pas

Gabin

Ils en parlent partout dans les infos

Les trucs violets géants qui sont apparus un peu partout là

Putain mec ça me file les choquottes "

 Jean ouvrit Google pour ne pas paraître inculte, tapa "trucs violets géants qui sont apparus un peu partout là" dans la barre de recherche, mais ne trouva rien de significatif. Il envoya alors ce message à son ami : "Je suis pas au courant."

 L'homme en costume disparut à un carrefour, et Jean se retrouva seul à nouveau. Heureusement, preuves de la vie dans la ville, des bruits divers parvenaient jusqu'à lui. En s'intéressant à ces sons, il remarqua que ce fichu petit bourdonnement le taquinait toujours. Il se frotta l'oreille mais ça ne passa pas.

"Gabin

Regarde le ciel tu verras

Askip ces trucs sont vivants

Vous

Qu'est-ce que tu me racontes là ? Je comprends pas la blague.

Gabin

C pas une blague mec, tu me connais, je suis ultra drole et là c pas trop des barres

Vous

Ultra drôle ultra drôle, ça c'est ce que tu crois ! :P

Gabin

Bref on se voit au lycée jte montrerais des articles trop chelous

Vous

ça roule !"

 Sortant de sa conversation, Jean se rendit compte que son bus aurait dû être là depuis près de dix minutes. Ça commençait à devenir long. Il pourrait commencer à marcher vers son établissement mais il n'arriverait que pour le deuxième cours. Gabin n'avait pas ce problème-là lui, il habitait à une centaine de mètres de leur école. Jean sentit sa respiration s'accélérer et une légère pression lui comprimer la poitrine. Si son moyen de transport ne se manifestait pas dans les cinq minutes à venir, alors il serait officiellement en retard. Après tout, peu importe, c'était peut-être mieux comme ça, ça lui faisait une excuse pour pas devoir travailler aujourd'hui, et puis il aurait plus de temps pour bien réviser avant le rattrapage.

 Soudain, un bruit de véhicule à l'autre bout de la rue. Jean se leva, prêt à embarquer, et guetta l'endroit d'où devait arriver le bus. Mais rien ne se montra, le bruit parut s'éloigner. À la place, seul un autre homme en vêtements gris, probablement en retard puisqu'il courait à s'en déchirer les poumons, montra le bout de son nez à l'endroit qu'observait Jean. Résigné, ce dernier se décida finalement à partir à pied vers son lycée. Il ne voulait pas rentrer chez lui car le cours de physique-chimie l'intéressait un minimum, et aussi parce qu'il voulait voir ses potes. Surtout Gabin et son histoire qu'il voulait comprendre.

  Alors que Jean se mit en marche, l'homme en gris le héla :

 — Hey vous !

  Bon, il semblerait qu'il y ait quand même quelques imprévus dans la vie de Jean. Rien de fou, mais c'est comme ça la vie. Du coup, pour pas faire de chapitres trop longs, on s'arrête là. Le prochain sera quand même " Jean Moine va voir des amis et discute " comme prévu, mais avec un petit passage sur l'école, puisque c'était censé être ça le chapitre 2.

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