52. Les envies de Daphnée.

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Marie envoyait régulièrement des photos d’Achille à Olivier. Il ne répondait pas souvent, au grand dam de cette dernière.

Quelques semaines après les premiers clichés, il répondit ;

Il est mignon ce petit gars, j’espère que Daphnée va bien et qu’elle ne m’en veut pas trop.

Marie désespérait de revoir un jour son fils ; son discours, rare, ne faisait état que du fait qu’il se sentait bien, qu’il rencontrait beaucoup de monde et qu’il estimait être « enfin » dans son élément.

De son côté, Daphnée voyait régulièrement Blaise. Leur relation naissante tournait fortement autour d’Achille, Blaise la soutenait dans sa monoparentalité et lui laissait le temps de se remettre des suites de la grossesse et de l’accouchement.

Entre eux, les gestes étaient tendres. Ils s’étaient plusieurs fois embrassés passionnément, mais à chaque fois, Achille, réclamant une tétée, rompait le charme du moment.

Il la sentait aussi sur la réserve ; elle était gênée de ses pertes de lait lorsqu’il s’aventurait parfois dans son décolleté. Il savait aussi ce qu’une grossesse entraînait comme changements corporels, pour une femme. Il lui laissa le temps de se réapproprier son corps, tout en restant présent pour elle.

Un après-midi, alors qu’il lui rendait visite pendant que Lucas était à l’école, il se jeta à l’eau.

— Daphnée, ça fait deux mois que tu as accouché, est-ce que ça va, à tous les niveaux ? Tu as l’impression que tout s’est remis en place ?

— Euh, je crois… J’ai fait de la kiné post natale, comme tu me l’as conseillé.

— Et ? Tout va bien ? Tu ressens les mêmes choses qu’avant ?

Elle rougit en lui resservant un verre de limonade faite maison puis bredouilla,

— Tu sais, j’ai du mal à comparer… Je n’ai plus fait grand-chose ces huit derniers mois… « Avant », c’était il y a longtemps

Il tendit les bras vers elle, Daphnée se rapprocha de lui qui lui glissa,

— Tu sais que si tu veux… On pourrait évaluer les choses, ensemble.

Elle ferma les yeux et se mordit la lèvre… Oui, elle en avait envie ! Mais elle ne se sentait pas à l’aise avec ce ventre qu’elle n’avait pas vraiment perdu et son impression d’être une véritable empotée pour tout ce qui avait trait aux relations affectives. Les deux seuls hommes qu’elle avait connus s’étaient royalement foutus d’elle. Elle espérait ardemment qu’il puisse en être autrement avec Blaise.

Elle prit une grande inspiration puis lui déclara,

— Oui, j’en ai envie, mais, sache que j’ai un côté cruche qui n’a pas toujours beaucoup amusé les deux seuls hommes que j’ai connus.

Surprit, il lui demanda,

— Cruche ? C'est-à-dire ?

— Ben, pas très dégourdie…

— Parce que tu n’aimes pas ou parce que tu n’oses pas ?

Elle réfléchit une fraction de seconde puis lui dit,

— Je crois que c’est plutôt du côté que je n’ose pas ; je fais plutôt ce que l’autre veut, tu vois ?

— Je vois, mais… Et toi, t’as envie de quoi ?

Elle rougit et lui demanda,

— Là, comme ça ?

— Oui, dis-moi, qu’est-ce que tu aimes, toi ?

Troublée, elle détourna plusieurs fois le regard et finit par lui dire,

— En fait, j’aime bien les mots cochons… Tu sais, que le mec me dise qu’il aime bien me prendre parce que je suis une grosse cochonne lubrique… Et que moi, je lui dise que j’aime quand il me prend comme un taureau.

Elle leva les yeux vers lui et sourit à la vue de la malice qu’elle percevait dans son regard, puis lui avoua,

— Tant avec Mathieu qu’avec Olivier, je n’ai jamais rien osé dire, ça se passait souvent dans le silence, à part quelques gémissements. Je crois que j’avais peur qu’ils me prennent pour une grosse dégueulasse.

Après un petit silence, elle tenta,

— Et toi ?

Il pouffa de rire, la prit dans ses bras et lui susurra au creux de l’oreille,

— J’aime aussi ce genre d’échanges, Madame la Cochonne lubrique…

Il lui mordilla l’oreille avant de murmurer,

— Si tu veux, tu peux vérifier si, selon toi, je ressemble plus à un taureau ou à un étalon…

Elle gloussa de rire puis l’embrassa à pleine bouche avant de laisser sa main vérifier l’anatomie de Blaise.

Alors qu’elle le caressait, il lui glissa,

— Je suis nickel au niveau des dépistages, mais comme tu n’as pas de contraception, je te propose d’utiliser un préservatif si tu es d’accord qu’on investigue notre potentiel commun de cochonnerie.

Elle éclata de rire puis lui demanda,

— Tu en as avec toi ?

— Je pense que je dois en avoir dans ma trousse. J’arrive !

Il se leva, à moitié déculotté, Daphnée le regarda, amusée, faire le pitre avant de revenir vers elle et de s’affaler à côté d’elle sur le divan.

— Tu préfères venir sur moi, pour voir comment tu le sens ? J’ai pris du lubrifiant, au cas où ; comme tu allaites, ça pourrait coincer de ce côté-là.

Elle le regardait lui faire cette proposition, ébahie qu’il fasse aussi attention à son confort. Les autres, qu’elle soit prête ou pas, ça finissait toujours à leur rythme à eux, même si, du coup, ça faisait un peu mal.

Elle sortit de ses pensées, lorsque Blaise se pencha sur elle avec une noix de gel lubrifiant au bout du doigt.

— Tu permets que j’aille investiguer où tu en es ?

En gloussant, elle l’invita à redécouvrir son anatomie puis lui dit,

— Ok, je viens sur toi, je crois que ce sera mieux… En tout cas, autre chose, pour moi.

Elle l’enjamba et redécouvrit des sensations qu’elle avait quelque peu oubliées. Après l’avoir laissé se positionner à son aise, Blaise lui demanda,

— Ça va ? Pas d’inconfort ?

— Non, c’est bon, ça faisait longtemps, c’est tout.

— Oui, et tu as accouché aussi, entre-temps, ma jolie !

— C’est vrai, mais j’ai l’impression que ça va, je n’ai pas mal, ce n’est pas sec…

— Mmmh, donc, t’es prête à faire des cochonneries alors ?!

Elle pouffa puis se libéra en lui lâchant,

— Oh oui, montre-moi ce que tu sais faire avec ton gros doigt !

Blaise ne se fit pas prier et lui démontra qu’il connaissait l’anatomie féminine… Sur le bout de tous ses doigts.

***

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