4. Entre sœurs

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Après cette rencontre, Catherine avait pris la décision d’aller voir sa sœur. Adèle l’avait finalement accueillie chez elle, en fin de semaine. Catherine était inquiète, le son de la voix d’Adèle l’avait ébranlée lorsqu’elle l’avait eue au bout du fil, mais cette dernière avait refusé de lui parler de la situation par téléphone.

Après que sa petite sœur lui ait ouvert la porte de son appartement, Catherine la trouva changée depuis le lundi où elle lui avait annoncé, tout heureuse, qu’elle était enfin enceinte.

Autant, elle avait été rayonnante ce jour-là, autant aujourd’hui, vendredi, elle lui était apparue totalement décomposée. Catherine l’avait alors interrogée par rapport à ce qui la tracassait :

— Adèle, qu’est-ce qu’il s’est passé ? J’ai croisé Olivier… Vous avez rompu ?

Adèle avait eu un semblant de sourire en lui disant,

— Oui, je l’ai foutu à la porte, tout est fini entre lui et moi.

— Mais… Pourquoi ?

— Pourquoi ?

Adèle avait répondu avec un ton de voix plus aigu, noyé par un sanglot,

— Parce qu’il me trompe depuis six mois avec une jeunette qui a promis à ce cher Olivier de lui faire un bébé rapidement et qui a du retard !

Elle avait terminé sa phrase en criant presque. Elle s’était ensuite recroquevillée et avait pris sa tête dans les mains, tentant de contenir un sanglot.

Catherine était restée sans voix, elle ne s’était pas attendue pas à ça… Tous les deux, ils semblaient si amoureux…

Adèle avait poursuivi,

— Je ne lui ai pas dit que j’étais enceinte. Puisqu’il préfère baiser et engrosser une petite jeune, eh bien, qu’il reste avec elle qu’ils soient heureux avec plein d’enfants ! Moi, je garde mon enfant, pour moi, en souvenir de ce que j’imaginais être le bonheur. J’expliquerais à mon enfant que son père est mort et je ne lui parlerais que des jours heureux que nous avons vécus jusqu’au drame.

— Mais… Adèle…

— Non Catherine, il n’a qu’à vivre avec l’autre, lui faire des bébés, je ne veux pas que mon enfant soit obligé d’aller chez eux un weekend sur deux parce qu’il voudra exercer son « rôle de père » ! Il m’a clairement dit que cette « femme » lui réclamait d’être « à temps plein » avec elle si elle portait ses enfants. Elle n’acceptera pas de le partager, ni qu’il passe une partie de son temps avec l’enfant d’une autre… Elle m’a l’air très « exclusive » et me semble avoir un fort ascendant sur lui, tu vois, alors, je ne tiens pas à dire à Olivier que je suis enceinte, il a d’autres chats à fouetter, et puis merde ! Vu le coup bas qu’il m’a fait, je peux lui rendre la pareille, non ?!

— Mais, adèle, c’est trop tard…

— Trop tard ? Pour qui ? Pour quoi ?

— Mais, pour Olivier… Il sait que tu es enceinte.

Adèle avait écarquillé les yeux, un peu paniquée et lui avait demandé fébrilement,

— Et comment aurait-il eu vent de ma grossesse ? Catherine ?

Adèle avait hoché négativement la tête et s’était mordu la lèvre inférieure. Catherine avait pris sa main dans la sienne et lui avait expliqué :

— Je suis désolée, je l’ai croisé au centre commercial et je lui ai balancé la nouvelle joyeusement… Je pensais qu’il savait… Il était bouleversé, tu sais, il s’en voulait, il est parti en pleurant.

Adèle avait senti la colère l’envahir et avait vivement rétorqué à sa sœur,

— Il peut bien pleurer ce con ! Merde, s’il sait… Ça change les choses… Merde ! Et, depuis quand le sait-il ?

— Mercredi.

Adèle avait ricané tristement, puis ironisé à propos de la situation,

— Mercredi, deux jours après qu’il m’ait balancé qu’il était avec l’autre conne depuis six mois et qu’« elle » avait réussi à tomber enceinte en trois paires de mois… Pas comme moi… Hein ! Monsieur ne supportait plus d’attendre, ne supportait plus l’idée qu’il ne puisse pas avoir d’enfant de son sang s’il restait avec moi…

Elle avait soupiré longuement puis avait repris, en sentant ses yeux se mouiller :

— Et tu sais ce qu’il a osé me dire après m’avoir balancé tout cela ?

— Non ? Dis-moi…

— Il a osé me dire qu’il m’aimait, qu’il n’aimait que moi !

Adèle avait fait de grands gestes devant sa sœur, lui démontrant l’absurdité de la chose, puis s’était écroulée en pleurs.

Catherine avait pris sa sœur dans ses bras et l’avait bercée en tentant de la réconforter.

— Je ne sais plus où j’en suis Catherine… Je ne sais pas quoi faire.

— Prends ton temps Adèle, prends le temps de réfléchir.

Adèle avait continué à pleurer dans les bras de sa sœur qui avait réellement beaucoup de mal à comprendre ce qui était passé par la tête d’Olivier.

***

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