21 Avril 2018 – 01h34

3 minutes de lecture

Appartement de Alexandre Seguin

Ce fut le bruit de la clé dans la serrure qui me réveilla. Je me redressais dans mon lit, et tendit la main vers l’interrupteur de ma lampe de chevet. Je clignais des yeux face à la lumière. Avant que je n’ai eu le temps de sortir de mon lit, Gabriel entra dans ma chambre. Il s’arrêta net en me voyant réveillé et il rougit. Il portait un simple jean avec un tee-shirt et un sweat qui avait du être noir dans une autre vie. Je dévisageais Gabriel alors qu’il se dandinait d’une jambe à l’autre. Il avait pénétré dans mon appartement en pleine nuit, je n’allait pas parler en premier. Et Gabriel avait intérêt à avoir une bonne explication quant à sa présence ici, en pleine nuit. Je me contentais de hausser un sourcil en fixant Gabriel du regard, m’asseyant plus confortablement contre mes oreillers.

_ Je…. Hum…. Je me demandais si je pouvais dormir ici ce soir ?

La requête de Gabriel me laissa totalement sans voix.

_ Juste ce soir, s’il te plait ? Alexandre ?

Le voix de Gabriel se fit suppliante. Je ne pouvais rien lui refuser. Toujours sans un mot, je défis la couverture de l’autre cote du lit, indiquant d’un mouvement du menton à Gabriel de venir me rejoindre. Il laissa tomber son sweat sur le sol de la chambre et gardant son jean et son tee-shirt, il se faufila sous la couverture. Il se mit en chien de fusil, son visage vers moi. Il resta à distance, de façon à ne jamais me toucher. Une fois installé, il soupira d’aise et ferma les yeux. Je savais que Gabriel ne dormait pas, mais je me retint de lui poser mille questions. Il ne me répondrais pas de toute façon. J’éteins la lumière avant de me rallonger, restant sur le dos, les mains croisées sur le ventre.

Je dus me rendormir, car je me réveillais en sursaut pour la deuxième fois cette nuit là quand Gabriel agrippa mon tee-shirt, gémissant doucement dans son sommeil. Mis à part sa main tenant mon tee-shirt, Gabriel ne me touchait toujours pas. Il n’avait jamais eu de cauchemars en ma présence auparavant et j’hésitais sur la marche à suivre. Ne rien faire ou essayer de réveiller Gabriel ? Le consoler dans son sommeil ? Je commençais par me retourner, pour me retrouver face au visage strié de larmes de mon ami. Ce que j’avais d’abord pris pour des gémissements étaient en fait une litanie de mots, répété encore et encore d’une voix si basse qu’elle était à peine perceptible.

_ Non, je vous en prie ! Non, Non ! je vous en prie !

Encore et encore. Je sentis mes yeux me picoter et j’abandonnais ma bataille interne, enroulant mes bras autour de la forme tremblante de Gabriel. Je lui murmurais des mots rassurants au creux de l’oreille, décrivant des cercles sur son dos en attendant que la crise ne passe. Je ne réussis pas à me rendormir cette nuit là. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander ce qui avait bien pu arriver à Gabriel pour provoquer ce genre de cauchemars. Il m’avait un peu parler des difficultés de sa famille mais il n’était jamais rentré dans les détails. Et je n’avais jamais insisté. Peut être que j’aurais du. Ou peut être qu’il se serait renfermé sur lui-même et que je l’aurais perdu d’une façon ou d’une autre. Quelqu’un de son passé l’avait il blessé de manière si irréversible qu’il ne pouvait pas imaginer être dans une relation sérieuse avec moi ?

J’éteignis mon réveil cinq minutes avant qu’il ne sonne et me levais en faisant le moins de bruit possible, de façon à ne pas réveiller Gabriel, toujours profondément endormi. Je me fis un petit déjeuner, préparant spécialement des pancakes au caramel beurre salé pour Gabriel. Je les laissant dans une assiette sur le comptoir de la cuisine et puis je partais au travail.

Quand je rentrais ce soir là, Gabriel était déjà parti. Sur le comptoir, il y avait un mot, et la clé de mon appartement. La clé de Gabriel. Je saisis la clé et la remettais tristement sur mon trousseau. Une partie de moi espérait surement que Gabriel ait changé d’avis hier soir. J’avais tort . Ensuite je saisis la courte note, rédigé avec les pattes de mouches de Gabriel :

Alexandre,

Je ne pourrais jamais te remercier assez pour hier.

Merci d’être toujours là pour moi.

Tu me manque,

Gabriel

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