Voilà douze-mille kilomètres avalés

Pour rejoindre tes rivages écorchés

Chaudron volcanique bouillonnant de vie

Nature sauvage et primaire des temps anciens

Perdue dans les abysses de ta jungle luxuriante

Sous la ligne équatoriale

Ecrasée par ton soleil de feu

Je n'ai plus aucune notion ni de temps, ni d'espace

Ensorcelée par tes brumes bleutées et mystiques

Captivée par le vert éclatant de tes cascades de rizières

Happée par les chants d'hommes à la prière

Tournoyant dans le vent

Humant dans tes rues sales et bondées

Les effluves d'encens et de musc

S'envolant en de fines fumées

Nourrir quelques dieux hindous

Je suffoque de ton air vicié

Ton charme déroutant n'a pas d'égal

De ton chaos émerge une beauté intacte

Noble gardienne d'une culture ancestrale magistrale

Puissante et magique

Elle habite chaque recoin de ton île

Couronnée d'une toile céleste sans pareil

Éclairant la nuit sombre de son firmament

Bercée par le flot de tes eaux mémorielles

Je poursuis dans l'enveloppe de ta dense végétation

Mon incurable quête sidérale

Contemplant tes splendeurs picturales australes

Entourée de tes milliers d'oiseaux

Peuplant tes ciels limpides et colorés

Plus que jamais connectée

À l'univers qui danse dans le néant