Conscience de l'inconscience

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Ignorer tout, c'est encore savoir quelque chose. Car si on ne sait rien, on en est tout simplement conscient.

Tenter d'imaginer de ne rien savoir, c'est essayer de retourner à l'état précédent sa naissance. Le confort total. Inconcevable. Inatteignable. Et pourtant, l'âme y est parvenue. Elle ne ressent plus, inconsciente de son inconscience et de son inexistence. Qu'est-ce que l'existence, après tout ? À quoi rime-t-elle ? Créer le Beau pour redevenir néant quand personne n'est là pour l'admirer, ébats inutiles ?

C'est en se réveillant que l'être prend conscience de sa perte de connaissance. Il se souvient vaguement du vide qu'il habitait, ou plutôt qui l'abritait. Les rouages de son esprit se remettent en marche, exactement comme la dernière fois. La conscience sait qu'elle a déjà vécu cette scène, mais quand ? Obnubilée par ce questionnement, elle tente de savoir si un acte similaire a déjà eu lieu.

L'être cherche ardemment dans ses vagues souvenirs. Après un instant de réflexion, noir et blanc sont les deux seuls éléments qui lui sont montés à l'esprit. Il voit des lignes défiler devant ses yeux, avant que son attention ne revienne à la réalité.

Tout est blanc comme la banquise. Il se demande à quoi rimait cette vision...

Il met toute son énergie dans la recherche d'une réponse. Soudain, de nouvelles images s'emparent de son esprit. Un cercle dans la neige, une fleur aux pétales courbés, une amande fendant le tout, remplie d'un cercle de rien. Ô, Beauté, ne t'enfuis pas ! s'exclame-t-il intérieurement.

L'âme dégage une aura de bien-être à la vue de ces formes imaginaires. Elle s'accroche à sa vision comme un grimpeur à sa paroi. C'est comme si son existence toute entière dépendait de ce souvenir pourtant insensé.

Malheureusement, un flash lumineux la ramène à la réalité. La fin d'un bonheur superflu, survenu par la divagation de ses pensées.

La page blanche autour d'elle l'appelle à dessiner ce dont elle se rappelle, et plus encore. Il faut faire vite, sinon l'âme va oublier. Elle se sent incapable de concevoir de telles formes sans les connaître. Son impuissance créative la pousse à s'inspirer de son unique souvenir. Mais il s'efface déjà, la condamnant presque à passer l'éternité à ne penser à rien... Les secondes sont comptées avant l'oubli final.

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