Chapitre 4

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  L'impression que le monde entier s'était écoulé. Je n'avais malheureusement pas tord, ma mère allait de plus en plus mal. Je marchais dans la rue, traînant les pieds, essayant de réfléchir à une solution. En chemin, je passai devant un supermarché, je décidai donc d'y entrer et d'y prendre le nécessaire uniquement. Je pris quelques fruits et légumes, des sachets de riz, un peu de poulet, et d'autres aliments. Je me dirigeai donc vers la caisse. A l'annonce du montant, je fus en panique. 84,50 €... Je sortais mon porte-monnaie et voulus payer en carte bleue. Je l'insérai dans la machine, fis mon code confidentiel, puis le cauchemar. Payement refusé. La caissière me regardait, méfiante. Je retirai donc ma carte bleue et sortais à la place des billets. La caissière me tendit le ticket, je pris mes courses, et je sortais le plus rapidement possible.

 Sur le chemin de ma maison, je reçus un message sur mon téléphone, il était de Valerio : Salut Louna, quand est-ce qu'on pourrait se voir pour le travail de groupe ? Je voulus tout d'abord ne rien répondre, faire comme si je n'avais pas vu son message. Mais, je ne voulais pas le pénaliser à cause de mes problèmes personnels. Pourquoi pas en fin d'après-midi ? Je rangeai ensuite mon téléphone dans ma poche.

 Lorsque je fus enfin rentrée chez moi, je me dirigeai aussitôt vers ma salle de bain. Comme d'habitude, je pris une douche très chaude, frottait mon corps avec les gels douches et désinfectants les plus forts. Puis, j'enfilai un vieux tee-shirt ainsi qu'un short de sport. Je remarquai les rougeurs qui commençaient à apparaître au niveau de mon ventre. C'est normal, cela prouve que les bactéries ont été tuées... Je sortais de la salle de bain, pris le sac de courses que j'avais laissé dans l'entrée, et je me dirigeai vers la cuisine. En entrant dans la pièce, je posai le sac sur la table à manger, puis fixai ma mère droit dans les yeux. Celle-ci était assise à table, en face de moi. Elle me regarda d'un air interrogateur, puis alluma l'amplificateur sonore. Je fis de même.

« Ça ne va pas, ma chérie ?

- Et toi ? » Lui ai-je simplement répondu.

 Elle baissa les yeux et soupira. J'avais parlé un peu froidement, sans le vouloir. Elle se frotta les bras, et me regarda tristement.

« Je commence à m'ennuyer, ici. C'est vrai, à part faire de la cuisine et entretenir mon blog, je ne fais rien d'autre...

- Arrête de me mentir, tu veux ? » La coupai-je.

 Je vis que ses larmes commençaient à monter. Je m'en voulais de lui parler ainsi, mais nous nous faisions confiance, toutes les deux. Nous nous étions promis que quoi qu'il arrive, on se dirait toujours la vérité. Mais pour la première fois de toute ma vie, ma mère m'avait menti, et je lui en voulais un peu.

« J'ai été voir ton médecin, aujourd'hui, lui appris-je.

- Comment ça ? Tu veux dire que tu n'as pas été en cours ? Demanda-t-elle sur le ton de la panique.

- Maman, ta santé est bien plus importante que tout le reste ! J'ai préféré louper des cours pour m'assurer que tu allais bien. Et qu'est-ce que le médecin m'a appris ? Que tu l'as appelé parce que tu ne vas pas bien ! Je croyais qu'on se faisait confiance ! »

 Son visage changea. Elle se durcit.

« Et tu comptes payer comment les courses si tu ne réussis même pas tes études ? »

 Sa phrase me figea. Non seulement je venais de me souvenir qu'elle avait accès au compte bancaire, mais en plus de cela, elle savait très bien que nos économies partaient petit à petit, et elle se permettait de me faire cette remarque. Aussitôt, les larmes commencèrent à couler le long de mes joues, j'étais devenue rouge. La tristesse et la colère combinées.

« Tu te moques de moi ? Je m'occupe de toi comme je peux, j'ai laissé tomber ma vie sociale pour toi, j'en subis les conséquences presque tous les jours, j'assume un rôle d'adulte qui n'est pas facile à seulement seize ans et toi, tu oses me dire ça ? Parce que je te signale quand même que nous n'avons pratiquement plus rien de côté ! »

 J'avais prononcé ces derniers mots et hurlant. Sans rien dire de plus, je partis en direction de ma chambre, sans un regard pour elle.

 J'avais passé deux heures allongées dans mon lit, avant que mon téléphone ne vibre. Un message de Valério : Il est bientôt 18h et tu ne donnes aucune nouvelle... toujours ok ? Je soupirai. Je l'avoue, je n'y pensais plus. Je me levai de mon lit, enfilai un jeans bleu clair, un sweat rouge, puis répondis à mon binôme : Au café de la ville, j'arrive. Sur ces mots, je pris mon sac de cours, mes Converse, puis me dirigeai vers l'entrée de ma maison. Je mis ma main sur la poignée de la porte d'entrée, puis hésitai. Je venais de me disputer fort avec ma mère, et je m'en voulais de partir comme ça, sans la prévenir. Mais je lui en voulais toujours, alors j'ouvris la porte et sortis dehors.

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