Chapitre 2

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 Mardi. Le deuxième jour de la semaine. Non, je n'aimais pas non plus ce jour-là. Il était 7h53, je venais d'arriver à mon lycée. Je voyais des têtes fatiguées, des têtes heureuses. Certaines personnes riaient et parlaient entre eux, d'autres étaient seules, sur leur téléphone.


 Je vis au loin mon meilleur ami, qui me prit dans ses bras lorsque je fus arrivée à côté de lui. L'étreinte ne dura pas longtemps, mais suffisamment pour me donner de l'énergie.


"Je vois que la nuit a été dure pour toi, m'a-t-il dit.

- Ça, c'est sûr !"


 Je n'avais dormi que 5 heures, cette nuit-là. Un cauchemar m'avait réveillée assez tôt. Je faisais partie de toutes ces têtes fatiguées du décor. Hugo, lui, était toujours de bonne humeur, et en forme. Il avait les cheveux châtains, de beaux yeux verts. Il mesurait 1m80, et il avait la corpulence d'un sportif. Mon meilleur ami était vraiment beau, beaucoup de filles tombaient sous son charme.


 La sonnerie retentit à 8 heures piles. Hugo et moi étions partis chacun de notre côté, n'étant pas dans la même classe. Je m'étais donc dirigée vers mon premier cours, qui était la Science de la Vie et de la Terre.


 En entrant dans la salle de classe, chacun dû piocher un petit papier avec un numéro dessus. Chaque numéro était double, c'était pour former les binômes. J'ai donc pioché un petit papier, il contenait le numéro 3. Mon binôme était Valerio Perazzo. Il était dans ma classe, mais je ne lui avais jamais adressé la parole.


 Nous nous étions donc installés à une table. Notre professeur distribua à chaque groupe un sujet, nous devions répondre à une problématique à l'aide de nombreux documents, et nous avions deux heures pour le faire... Nous n'aurons jamais le temps, ai-je pensé. Lorsque nous eûmes nos sujets, j'eus un petit pincement au cœur. Le système immunitaire. Malheureusement, je ne connaissais que trop bien ce sujet...


 Valerio et moi avions commencé dans un premier temps à lire chacun de notre côté.


"Tu es forte dans cette matière ? M'a-t-il demandé.

- Je me débrouille..." ai-je répondu simplement.


 Je passais pour une fille froide. Sans le vouloir. Je n'engageais pas la conversation, je répondais par des phrases très brèves. J'aurais aimé avoir un autre sujet. Mais il fallait tout donner, car c'était noté.


 Les deux heures finirent. La sonnerie retentit. Je commençais à ranger toutes mes feuilles quand Valerio m'attrapa le bras.


"Ce serait bien qu'on puisse se voir en dehors des cours, pour pouvoir finir...

- On verra", rétorquai-je sèchement.


 Je n'avais absolument pas envie. Il fallait en faire le plus possible au lycée. Mais Valerio était le genre à s'amuser pendant ses heures de creux, le travail passe après tout le reste. Moi, je ne fonctionnais pas comme ça. Je faisais le plus de travail possible au lycée, pour rester avec ma mère le soir, lui parler, lui raconter ma journée. On avait même inventé un jeu : l'amplificateur éteint, on devait deviner une phrase ou un mot que l'une d'entre nous disait, derrière le plexiglas. C'était un moyen comme un autre pour nous de s'amuser.


 Je m'étais précipitée hors de la salle, lorsque je vis au loin Valentin. Et il croisa mon regard. Pitié, pas lui... J'ai commencé à accélérer le pas, dans sa direction opposée. Lorsque je me retournai, je le vis qui me suivait, avec un sourire mauvais. Alors j'accélérai encore. Je n'avais aucune envie qu'il me frappe encore.


 J'entrai dans les toilettes des filles et m'enfermai dans une cabine. Je l'entendais frapper sur le mur.


"Tu peux te cacher autant que tu voudras, mais je finirai par t'avoir !"A-t-il crié.


 Je me mis à pleurer, en silence. Il ne me lâcherait donc jamais ? Je me souvenais que très bien lorsqu'il m'avait collé une gifle, et que j'étais tombée en me cognant le coude sur un banc. C'était dans la cour du lycée. Beaucoup de personnes avaient assisté à la scène, mais personne n'était venu m'aider. Pendant deux semaines j'avais eu très mal au coude, et personne ne l'avait su, à part Hugo. Ce dernier, d'ailleurs, s'en voulait de ne rien pouvoir faire. Il était seul contre Valentin et ses potes, qui étaient cinq. Je sortis mon téléphone de la poche de mon jeans et envoyai un message à Hugo : Valentin m'a suivie jusqu'aux toilettes. Je me suis enfermée, mais je ne sais pas jusqu'où il serait prêt à aller...


 Je n'eus pas besoin d'attendre longtemps. Moins de deux minutes après, j'entendis la voix de Hugo devant les toilettes des filles.


"C'est bon Lou, tu peux sortir, il n'y a personne".


 Lorsqu'il me vit, il me prit dans ses bras. Je lui étais tellement reconnaissante de toujours être là pour moi... Je pleurais à ne plus m'arrêter. Lorsque je relevai la tête, il essuya les larmes qui coulaient sur mes joues du revers de sa main.


"Tu veux qu'on aille boire un truc quelque part ? Me demanda-t-il.

- J'ai encore cours après...

- Pour une fois, tu n'y vas pas. Et moi non plus".


 Alors, nous nous dirigions vers la sortie du lycée. Du coin de l'œil, je vis Valentin au loin, qui m'observait. Je ne me sentais vraiment pas bien.

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