Chapitre XIII.

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Cela va faire deux semaines que les photos ont circulé, et Marie avait raison, à force d’ignorer les remarques et tout le reste, on nous a laissés tranquilles.

Le jeudi, après le dernier cours de la journée, une voix m’a interpelé, c’était celle de Jean :

— Salut….

— Oh, salut, Jean ! Comment ça va ?

— Pas au top. Et toi

— Super bien.

— J’imagine bien, dit-il en marmonnant.

— Je n’ai pas compris ce que t’as dit.

— J’ai dit que c’était sûr.

— Pourquoi c’est sûr ?

— Parce que vous avez l’air heureux avec Nicolas.

— Ah, oui !

— Je voulais m’excuser d’être parti comme ça la dernière fois…

— T’inquiète pas ! C’est oublié.

— Ah cool ! Merci mec.

— De rien, mais juste, pourquoi t’as fait ça ?

Il me répondit avec un ton gêné.

— Alors…euh…c’est parce je... Je ne sais pas ! Voilà je ne sais pas.

— D’accord, je suis content de te revoir !

— Oui, moi aussi !

— Pour fêter ça, tu viens ? Avec les autres on va à l’Alexandre III.

— Avec plaisir !

Et nous sommes partis en directions du bar où nous attendaient les autres. Quand nous sommes arrivés, Marie, Roger, Henri et Nicolas nous attendaient devant. Lorsqu’ils nous ont aperçus, Henri s’exclama :

— Ah ! Enfin de retour, on va pouvoir recommencer à faire les quatre cents coups !

Jean répondit avec un ton presque ému :

— Oui, et, cette fois-ci, je ne partirai pas !

Nous sommes rentrés dans le bar, et dès que mon oncle nous a aperçus, il dit avec une voix qui passa au-dessus de toutes les conversations en cours :

— Ah, mon neveu préféré et ses amis !

— Tonton, je suis ton seul neveu….

— Oui, c’est bien ce que je dis, tu es mon préféré !

— Oui. « Notre » table est dispo ?

— Comme toujours ! Allez vous installer, je viens vous voir dans deux minutes !

— OK.

Nous sommes donc allés nous installer à « notre » table, qui est au fond dans un coin discret. Au bout de quelques minutes à parler, mon oncle est venu nous voir :

— Alors les jeunes, qu’est-ce que vous voulez ? Ah tiens, un nouveau dans la bande, comment tu t’appelles ?

— Nicolas, Monsieur.

— Ok Nicolas, et pas de monsieur avec moi, j’ai que 37 ans, faut pas déconner !

— D’accord, mais du coup je vous appelle comment ?

— Paul. Moi, c’est Paul, et tutoie-moi.

— D’accord.

— Attends, tu t’appelles Nicolas !?

— Oui, pourquoi ?

— Pour rien, c’est juste que ma sœur, donc la mère de Julien, m’a vaguement parlé de toi.

— Et elle vous a dit quoi ?

— Oh pas grand-chose ! Dit-il avec un grand sourire dans ma direction

Nicolas me regarda avec une tête confuse, je lui ai adressais la même expression pour lui faire comprendre que je n’en savais pas plus. Les autres quant à eux, ils ont tous rigolé. Puis mon oncle prit les commandes de chacun et nous apporta nos boissons, et nous avons tous parlé et ri ensemble comme on a toujours su le faire. Mais je voyais que Jean lui rigolait un peu moins ; je me suis donc penché vers lui :

— Eh, ça va ?

— Oui, oui, t’inquiète.

— T’es sûr ?

— Oui, je t’ai dit.

— Ok, tu sais que, si y’a un problème, on est là, les autres et moi.

— Oui, je sais.

Au fur et mesure que les minutes passaient, certains sont partis, et à la fin il ne restait que Nicolas, Jean et moi. Puis Jean prit la parole :

— Je…Je suis désolé.

— Désolé de quoi ?

— Vous le saurez bien assez tôt, et, quand vous le saurez, vous comprendrez et vous me détesterez.

— Mais non, arrête de dire des conneries, dis-nous !

— Je n’arrive pas, désolé…

Et il partit en courant. Nicolas et moi nous demandions bien ce qui pouvait être si terrible. Jusqu’à ce que mon oncle arrive :

— Alors vous deux !

— Oui ?

— Bah, vous n’avez rien à me dire ?

— Euh…non je ne crois pas.

— Ah Julien… toujours aussi secret avec moi.

— Oui !

— De toute façon, ta mère m’a tout dit.

— Hein, de quoi ?

— Pour vous deux.

Nicolas devint rouge et moi tout autant.

— Rhoo ça va, elle m’en a parlé pour que je puisse faire attention au cas où.

— Oui, mais, sur ce coup, elle aurait pu m’en parler…

— Oui, mais tu connais ta mère.

— Oui…

— Et du coup vous avez…

— On a quoi ?

— Bah t’as compris, vous avez déjà…

Ça, c’était le coup de grâce, je sentais que Nicolas ne savait vraiment plus où se mettre. Quant à moi, je crois que je n’étais pas loin de cet état non plus.

-Euh…n…non, rien fait du tout, rien.

-Eh bah dis donc, vous mettre dans un état pareil pour rien ! Faut vous décoincer un peu… Mais c’est qu’il se fait tard, allez ouste !

Et nous sommes sortis. Ma mère est arrivée au même moment pour nous récupérer. Juste avant que je monte en voiture, mon oncle sortit à son tour et dit :

— On reprendra cette conversation plus tard vous deux

Ma mère a déposé Nicolas chez lui. Une fois chez moi, je me suis assis sur le fauteuil au salon, et j’ai appelé ma mère :

— MAMAN !

— Oui ?

— Viens là, s’il te plaît.

Elle s’est assise sur le fauteuil en face du mien et dit :

— Tu veux me dire quelque chose ?

— Oui !

— Vas-y, je t’écoute.

— Pourquoi tu as dit à Tonton que j’étais gay et avec Nicolas ?

— Pour qu’il surveille bien que personne ne vous embête.

— Et si on voulait garder notre relation secrète ! T’y a pensé à ça !

— Non, mais…

— Y’a pas de mais ! Merde à la fin, tu viens, tu m’obliges à te dire que j’aime Nicolas, tu racontes tout à sa mère, à ton frère et peut-être d’autres dont je ne suis pas encore au courant ! Limite, l’histoire des photos c’est toi !

— Quelles photos ?

— Ce n’est pas le sujet, et cette discussion est terminée !

— Mais attends.

Lors de ses derniers mots, j’étais déjà au milieu de l’escalier. Je suis rentré dans ma chambre, j’ai claqué la porte et l’ai verrouillée. Pour être sûr, j’ai mis mon bureau derrière. Je me suis jeté sur mon lit et j’ai parlé avec Nicolas.

Au bout d’une heure environ, ma mère est venue toquer :

— Euh…Julien, tu viens manger ?

— Lâche-moi ! Je n’ai pas faim !

— Oh d’accord, je te mets ton assiette devant la porte.

— Rien à faire !

Et je repris ma conversation avec Nicolas, il m’a dit que sa mère demandait si je voulais venir manger le samedi midi, vu que son petit frère Thomas serait là, afin de faire connaissance. Je lui ai expliqué que, vu la situation actuelle, je n’étais pas sûr de pouvoir venir, mais que je ferais tout pour. Il me dit qu’il était d’accord avec ma démarche, et qu’il espérait que je pourrais venir.

Vers vingt-deux heures, j’ai commencé à avoir faim. J’ai collé mon oreille à la porte et j’ai entendu la télé au rez-de-chaussée, j’ai donc enlevé mon bureau et j’ai ouvert ma porte.

Au pied de celle-ci, il y avait une assiette avec un œuf en forme de cœur accompagné de frites. J’ai pris l’assiette et un petit bout de papier était sous celle-ci. J’ai posé l’assiette sur mon bureau, pris le papier et j’ai reverrouillé la porte.

Après avoir diner, je me suis assis sur mon lit et j’ai ouvert le bout de papier sur lequel il était inscrit un petit mot….

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