Chapitre XVII.

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Papa :

— Salut papa, bon anniversaire !

Aucune réponse dans l’heure qui suivit. Je décidais donc d’attendre, pour voir s’il me répondait.

La semaine s’est déroulée plutôt bien. Jean s’est éloigné du groupe, et il m’a fait transmettre via Marie qu’il reviendrait quand Nicolas et moi lui aurions pardonné.

Le mercredi, mon père a enfin répondu à mon message :

Papa :

Mercredi 17h46

— Bonjour, fils, merci. Comment vas-tu ?

— Bien, et toi ?

— Moi, je vais bien. J’ai retrouvé quelqu’un dans ma vie, j’aimerais beaucoup que tu la rencontres. Elle a un fils de ton âge, en plus.

— D’accord, je veux bien la rencontrer. Je suis juste un peu dégoûté que tu me parles comme si de rien n’était.

— Comment ça ?

— Bah, ça fait 5 ans qu’on ne s’est pas vus. Tu n’es même pas venu me voir à l’hôpital quand je me suis fait tabasser…

— Julien, tu sais très qu’avec mon travail, je n’ai pas le temps de te recevoir ou de venir te voir quelque part.

— Donc, tu n’as pas le temps pour ton fils, c’est ça ?

— Je n’ai pas dit ça. Je dois te laisser. J’appellerai ta mère pour lui dire quand je viendrai te chercher.

— D’accord, au revoir…

Je ne savais pas si je ressentais du dégoût ou de la rage, peut être bien les deux… Comment un homme peut-il ne pas parler à son fils ni le voir pendant 5 ans, et revenir comme ça et se servir de son métier comme excuse ?

J’avais besoin de penser à autre chose, j’ai donc fait une des seules choses qui me calment (à part Nicolas) : j’ai pris une feuille et un crayon, je me suis assis derrière mon bureau, j’ai saisi mon crayon et j’ai commencé à dessiner. Les lignes s’inventent sur la feuille, les traits se succèdent, et les formes se dessinent. Le résultat final apparait : un visage qui m’est fort familier, des cheveux bruns, fins et légèrement ébouriffés, des yeux verts et brillants, de longs cils, des traits fin et sinueux. Bref, le visage de Nicolas.

Soudain, quelqu’un toqua à la porte et la voix de ma mère retentit. J’ai ouvert mon tiroir, mis le dessin et je suis allé ouvrir la porte :

— Oui ?

— Je viens d’avoir ton père au téléphone. C’est vrai que tu as vu avec lui pour aller chez lui ?

— Hum…oui, c’est parce qu’il veut me présenter sa nouvelle nana.

— Oh, d’accord.

— Oui, du coup, il vient me prendre quand ?

— Au lycée, à la fin des cours vendredi.

— OK.

— Tu faisais quoi, pour être enfermé dans ta chambre ?

— Oh ! Euh, rien, je lisais.

— Hum, hum… Après tout, ça ne me regarde pas.

Et elle retourna en bas.

Le lendemain, en arrivant au lycée, Nicolas me demanda si je voulais venir chez lui ce week-end. Thomas revenait et ce serait l’occasion de repartir sur de nouvelles bases. De plus, on irait tous à la pêche. Je lui ai donc expliqué que j’aurais aimé, mais que, ce week-end, j’allais chez mon père. Il avait l’air un peu déçu, même s’il essayait de le cacher.

Le vendredi, à la fin des cours, j’ai remarqué que beaucoup de regards étaient orientés vers la même direction, ou plutôt la même voiture… Une Aston Martin Vantage… Et qui était à l’intérieur ? Mon père… Moi qui n’aime pas me faire remarquer, c’était foutu...

J’ai salué Nicolas, et je me suis avancé vers mon père. Je me suis penché à sa fenêtre, et j’ai dit :

— Salut, papa, ça va ?

— Dépêche de monter en voiture, on va être en retard.

Je sens que ce week-end va être sympa !

Nous sommes partis sous les regards de tout le monde. Après quelques minutes de silence, j’ai essayé de reprendre la conversation :

— Du coup, ça va ?

— Oui, et toi ?

— Oui, oui, ça va.

— Le lycée, ça va ?

— Oui, on peut dire ça.

— T’as une copine ?

— Alors, euh, comment dire…

— Oui ou non ?

— Oui.

— Ah ! Elle s’appelle comment ?

— Nicole, elle s’appelle Nicole…

— OK. Oh, je t’ai pas dit, y’a un petit truc pour toi derrière.

— Le bouquet de rose, c’est pour moi ?

— Non, le truc en dessous ! Réfléchis un peu.

Je soulève le bouquet, et je trouve un carton. Je le prends, le mets sur mes genoux et lis les inscriptions :

— Nouveau Alienware Aera-51 : intel® Core™ i7-10700K de 10e génération (8 cœurs, 16 Mo de mémoire cache, 3,8 GHz à 5,1 GHz avec Turbo Boost Max 3.0)

Windows 10 Famille 64 bits, anglais, néerlandais, français, allemand, italien

Carte graphique NVIDIA® GeForce® RTX 2070 SUPER™ avec 8 Go de mémoire GDDR632 Go de mémoire DDR4 bicanale à 2 933 MHz ; jusqu‘à 64 Go)

1 To (2 disques SSD M.2 PCIe de 512 Go) RAID0 [démarrage] + disque dur de 1 To à 7 200 tr/min [stockage]

Je regarde discrètement le prix de ce genre de choses. Sur le site officiel du constructeur, ça vaut 3 798,47€ !

— Mais, papa, t’es fou ! T’as vu le prix de ce genre de choses ?

— Oui je sais, c’est pas ouf, on fait mieux, mais j’étais pressé. J’ai pris le premier, ça te plaît ?

— Euh...oui merci

— De rien, ça me fait plaisir, dit-il tout en me passant la main dans les cheveux.

Après environ vingt minutes de route, nous somme arrivés dans un quartier que je ne connaissais pas. On était bien loin des petites maisons pavillonnaires, les maisons à vue d’œil faisaient au moins 200m².

— Euh, dis-moi, tu as déménagé depuis la dernière fois ?

— Oh, depuis 5ans, j’ai déménagé 3 ou 4 fois, et y’a deux ans, j’ai trouvé une maison dans ce quartier.

— Ah d’accord. Ton métier doit rapporter ! D’ailleurs, tu fais quoi ?

— Je suis trader.

— Quoi ?

— Gérant d’actif en bourse.

— D’accord.

— Regarde on est arrivé.

J’ai regardé devant moi et j’ai vu une énorme maison avec une grande allée devant.

— C’est ici ?

— Oui, je ne suis pas peu fier de ce petit bijou !

— Je me doute.

Un fois rentré, j’ai pu découvrir un intérieur qui était dans la continuité de la maison : moderne et épuré.

Le téléphone de mon père se mit à sonner :

— Oh, c’est mon bureau, je dois répondre. Monte à l’étage, je t’ai fait une chambre vite fait.

Et il est parti dans un des nombreux couloirs. Je suis monté à l’étage, et j’ai découvert une grande chambre. Plusieurs détails ont attiré mon attention : une table à dessin, une guitare, et un coffre. Je me suis approché du coffre, je l’ai déverrouillé quand quelqu’un sonna à la porte. Je suis donc descendu, dans le hall d’entrée mais personne n’était là. Mon père m’appela :

— Julien ! Viens que je te présente Corine et son fils.

Je me suis donc dirigé vers le salon.

Non, mais ! C’est une blague !!!

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