La matrone

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Les grands mots sonnaient fort dans cette assemblée. Tous riaient et jouissaient des délicieux plaisirs présents sur leur nappe nacrée. Ils pouffaient et s’extasiaient de la soirée de bienfaisance organisée par l’une des plus grandes dames de la ville.

La matrone Ellyra était enviée d’un bon nombre de femmes, jalousée d’être aussi extravertie et facile à vivre. Son physique imposant par les énormes obus présents sous son menton n’y était pas pour rien. Deux grenades bien trop difformes pour passer inaperçues. Dire qu’elle était adorée des hommes serait un euphémisme. Ils étaient tous à ses pieds.

En ce repas, elle était reine, que dis-je… elle l’était toujours à ces soirées de débauche. Et ils osaient nous appeler des bélîtres ? Des moins que rien sans aucune valeur ? Ces gens-là n’avaient pour valeur que celle de l’argent présente dans leurs poches. Une monnaie frivole que la belle matrone ne dépensait que dans de brillants colliers et bagues qu’elle ne portait jamais.

Je laissai un soupir m’échapper alors que je fixais toujours l’assemblée. Pour le moment, personne ne faisait réellement attention à ma présence, et je redoutais par-dessus tout ce moment. Je devais évidemment flipper pour un rien, comme aurait dit l’un de mes amis. Un même ami qui s’amusait à crier sur tous les toits que les femmes de la haute n’étaient alors que des péripatéprostiputes, un mot qu’il avait retenu d’une conversation douteuse… Je préférais les appeler putains, c’était bien plus facile à dire.

Une servante revient du cellier les bras pleins de nouvelles bouteilles de vin, au plus grand bonheur des invités. Avec elle, une autre portait alors un immense plateau rempli de saucisses et charcuterie en tout genre et dégoulinants de graisses.

J’aurais tellement donné pour n’avoir que des miettes de ce repas. Je n’aurais rien, je le savais. Je n’étais pas là pour ce repas moi. Ma présence n’était pas encore utile, elle le serait plus tard. Lorsque la nuit commencerait sa longue tragédie au-dessus de la ville. Lorsque ces bourges de la haute délaisseraient les plaisirs nourrissants pour s’abandonné à ceux du corps. Lorsque je ne serai alors plus qu’un jouet sexuel pour leurs yeux affamés.

Je n’en peux plus de cette vie de servitude. Que la faux vienne me prendre pour me libérer de ces fers invisibles qui me retiennent dans cette ville.

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