Un premier jour d'Avril à Haramont de Jean-Michel Palacios

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Cela se produisit un 1er avril dans le village d'Haramont, situé dans le bas de l'Aisne.

La municipalité sans doute pas en manque d’inspiration publia dans le Ramoniot, une petite parution interne de quatre pages, une photographie en vue aérienne de la municipalité avec tracé à la main, un itinéraire en forme de rocade, empruntant les anciens chemins communaux.

Il me paraît utile de préciser que notre petit bourg ne compte que 640 habitants. Enclavé dans un écrin de verdure avec le bois de Selve contigu à la Forêt de Retz, en pays du Valois. Outre son église du XIIème siècle, on peut y admirer le Chateau des Fossés cher à Alexandre Dumas et son père le Général Dumas ainsi que le Prieuré de Longpré restauré par un mécène.

Et s’agissant du nom du village, il viendrait d'un certain Harald, un viking qui se serait égaré dans nos terres reculées. Compte tenu des hauteurs bordant le village entre la Route du Faîte, la Pierre Clouise, la Fontaine Pareuse, la communauté prit le nom de l'illustre ancêtre et le Mont d'Harald devint ainsi Haramont.

Alors disais-je, un commentaire accompagnait bien sûr la photo, sans quoi il n'eût pas été aisé de comprendre le pourquoi du comment. Inspiré par les restrictions de circulation des grandes capitales, le conseil municipal imagina, non sans une certaine jubilation, tout un protocole.

Les véhicules automobiles ne circuleraient plus dans le village. Ils devaient stationner au domicile ou en bordure de rocade. Un service de transport en carriole assurerait les déplacements des habitants afin d’entrer ou sortir et selon des modalités à heures fixes.

Bien sûr la chose fit grand bruit.

Le secrétariat de mairie dut répondre à bien des appels et des courriels pour expliquer qu’il fallait prendre son mal en patience et que les choses rentreraient dans l’ordre dès le 2 avril.

Forcément, les gens éclatèrent de rire, mais seulement bien plus tard, quand ils comprirent qu’ils s’étaient fait avoir et je ne fus pa le dernier.

Après tout, le 1er avril ne se produit qu’une fois par an et l’on ne rit pas si souvent.

Jean-Michel Palacios

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