1 - Résilience

6 minutes de lecture

Disclaimer : Psycho Pass ne m'appartient pas, cette oeuvre est évidemment la création de Gen Urobuchi

Disclaimer 2 : l'image de couverture ne m'appartient pas non plus. Malgré mes efforts je n'ai pu remonter la trace de l'auteur. Merci à lui, elle est superbe !

Bonjour à tous ! J'ai (re)découvert Psycho Pass via l'ajout sur Netflix du film et des trois épisodes d'enquêtes :D Après un visionnage effréné il semble que j'en redemande … Je me suis donc tournée vers mon ancienne passion : la fanfiction. J'ai découvert par hasard le couple GinAka chez les anglophones. A la base je venais pour du KôAka mais quelque chose de puissant m'a interpellée chez ce couple « non-canon ». Surement l'immense Character Development de Ginoza qui offre tellement de perspectives ! Le côté tristoune voire vidé de sens d'Akane depuis quelques temps a fini par me convaincre. Je ne vous parle pas de sa réaction à la fin du film (attention aux spoils ?). Laissez la être heureuse mince ahaha (même si je ne lui réserve pas forcément un meilleur destin, en tout cas pas de suite)

Bref, j'ignore s'il a des amateurs de fanfics sur Scribay et si cette fiction vous intéressera, mais face à mon cerveau qui n'arrêtait pas de ruminer cette idée je n'ai pas eu d'autre choix que de (re)céder à ma passion. Bonne lecture !

PS : je n'ai pas (encore) vu les enquêtes, ni la 3ème saison. Je reprends l'histoire juste après le premier film :)

***

Chapitre 1 : Résilience

Nobuchika Ginoza ignorait ce qui avait marqué le début de ses suspicions sur l'inspectrice Tsunemori. Depuis leur retour de l'UASE il avait constaté quelques nuances dans son comportement, le mettant sur la piste d'une probable transition. Elle paraissait davantage retranchée dans ses pensées. Plus absente. Certaines de ses réactions semblaient comme résignées, ce qui était loin de lui ressembler.

Lors des débriefings procéduraux sur Shambala Fleet, il avait explicité la conclusion de sa poursuite envers Kôgami. Tous les deux savaient que sa version n'était pas véridique, néanmoins chacun prétendait le contraire. Son Dominateur endommagé par Kôgami, Ginoza n'avait pas pu l'arrêter. Désarmé, il avait dû le laisser fuir. Tsunemori ne chercha pas à en savoir davantage, laissant ce sujet de côté. Elle n'eut pas l'air aussi affectée qu'attendu par cette évocation. Sa seul réaction fut un maigre sourire résigné.

Ginoza n'était pas aveugle. Le lien fort les unissant tous deux n'était un secret pour personne, même si sa nature exacte demeurait un mystère. A l'époque il avait délibérément choisi de ne pas le comprendre, notamment lors de leur rapprochement. Ne serait-ce que par protection mentale, il ne se mêlait pas leurs affaires. Le fait qu'elle ait choisi de se lier davantage à un criminel dormant plutôt que lui – ce malgré ses recommandations plus qu'instantes – ne devait pas être étranger à ce rejet. Leur alchimie atypique ne pouvait pourtant être ignorée.

Ginoza ignorait pourquoi l'inspectrice lui avait ordonné de décider du destin de Kôgami. Elle l'avait laissé faire à sa place, l'autorisant à « le traiter comme il l'entendait. » Il restait persuadé qu'elle aurait plutôt désiré saisir cette occasion pour le confronter et le ramener elle-même au Japon, quoi qu'il lui en coûte. Elle devait se douter qu'il en arbitrerait autrement. A moins qu'elle n'ait compté sur lui pour agir ainsi, considérant Kôgami comme parti depuis bien longtemps. Ou pour l'épargner du jugement de Sybille. Le choix de l'ancien inspecteur rebelle l'avait probablement condamné, ce fameux jour fatidique face à Makishima.

Depuis ce dernier échange sur le sujet, Tsunemori n'en avait plus jamais parlé. Auparavant Ginoza aurait évité de s'en mêler. C'était sans compter ce besoin de la protéger qui s'était ancré au fur et à mesure des années. Quelque chose n'allait pas. Sous les remerciements apparents de son initiative il se demandait toujours si elle lui reprochait de l'avoir prise. D'avoir d'une certaine façon scellé la désertion de Kôgami. L'inspectrice était potentiellement incapable d'en vouloir à quelqu'un – il la soupçonnait de se flageller inconsciemment plutôt que de formuler la moindre remontrance envers d'autres. Ce n'était pas sain.

Sa vigilance se renforça.

Au fil des mois suivants, l'enthousiasme et la spontanéité de sa supérieure – déjà ternis par le passé – devenaient lointains. Elle ne souriait quasiment plus. Son travail et ses missions semblaient être effectuées de manière automatique. Son regard si puissant devenu vide ne reprenait vie que lorsqu'elle parvenait à appliquer équitablement le jugement de Sybille. Ce qui à ses yeux revenait à accorder une dernière chance de rédemption envers les suspects, folie qu'elle seule risquait. Ginoza continuait à l'observer passivement tout en gardant ses craintes pour lui. Il n'arrivait pas encore à déterminer s'il ne s'agissait que d'une phase éphémère de découragement qui allait se résorber ou d'un basculement plus grave.

Intérieurement, il bouillait de colère envers son ancien collègue Kôgami. Il avait l'abandonné ainsi que Tsunemori, malgré les sacrifices et conséquences déchirantes de son départ sur cette dernière. Par deux fois, même si Ginoza ne lui avait pas laissé tellement le choix pour la seconde. Il pensait qu'arrêter les frais maintenant aurait aidé l'inspectrice à tourner la page. Ginoza avait probablement sous-estimé sa peine. A moins que la souffrance qui la tourmentait soit différente. Peut-être qu'aussi forte soit-elle, le fardeau solitaire qu'elle semblait porter sur ses épaules n'ait fini par la rattraper. Elle refusait de se confier sur ce point alors qu'il semblait l'accabler depuis des années.

Malgré la détérioration apparente de son moral, sa teinte de Psycho Pass restait toujours aussi indécemment claire. Akane Tsunemori restait un mystère pour lui. Un qu'il cherchait dorénavant à comprendre au lieu de fuir. L'ancien inspecteur avait une vague idée de la raison de sa curiosité mais se refusait à la reconnaître. Son élan de protection n'était qu'amicalement professionnel. Il avait fini par s'attacher à elle au fil du temps, rien de plus.

Ce ne fut que lorsque l'odeur de cigarette s'arrêta d'émaner d'elle qu'il fut certain de la gravité de son état. Celles que Kôgami fumait. Celles qu'elle laissait quotidiennement brûler à côté d'elle, comme un encens commémoratif. Celles qui revêtaient une symbolique encore plus forte qu'un rappel de l'ancien exécuteur. Ginoza n'était en soi pas un proche de Tsunemori, mais se doutait de la portée psychologique de cet étrange rituel olfactif. Malgré les risques du tabac sur sa santé, personne dans l'équipe ne l'avait remis en cause. Ces cigarettes demeuraient liées aux deuils de cette époque troublée – notamment la façon dont Tsunemori les avait surmonté. Celui de son amie Yuki, de Kagari ainsi que de son père. Ginoza évita de repenser à ce dernier, encore marqué par ce traumatisme.

Il pressentait également qu'elle avait souffert de pertes plus abstraites. Comme le déchirement face à la décision de Kôgami ou celui de la justice non rendue envers un Makishima exécuté hors système.

Ces évènements les avaient tous transformés d'une manière ou d'une autre : ils n'avaient plus jamais été les mêmes par la suite. Tsunemori y compris, malgré sa foi en son devoir restée immuable. Mais au final, elle avait tenu bon. Contrairement à lui. Il ne la laisserait pas parcourir le même chemin.

Silencieux comme à son habitude, l'exécuteur l'observait discrètement de son bureau alors qu'elle était perdue dans son travail – probablement en train de finaliser un énième rapport. Ses yeux ambrés auparavant empreints d'une énergie sans faille paraissaient ternes. Son visage si expressif se résumait à présent à un masque sans vie. Son état empirait. Il ne la reconnaissait plus. L'arrêt brutal des cigarettes couplé à son attitude actuelle cachait un malaise profond chez l'inspectrice. Cela préoccupait Ginoza bien plus qu'il ne souhaitait l'admettre.

Son sang se glaça à l'idée de la perdre ainsi. Trop de ses proches avaient fini par partir, il ne pouvait plus tolérer davantage de pertes sous ses yeux.

Pas elle.

Ginoza ignorait tout ce que cela pourrait impliquer, s'il était la bonne personne pour agir ou même s'il réussirait … mais une chose était sûre : il ne pouvait plus la laisser dériver. L'ancien inspecteur avait par le passé tenu à l'écart trop de personnes qui lui importaient. Le résultat en avait été désastreux. Au diable ses incertitudes. Le support qu'il apportait dans l'ombre à Tsunemori se révélait à présent insuffisant. Il fallait qu'il lui porte secours, d'une manière ou d'une autre.

Kôgami n'était plus là, mais lui si.

***

Voilà qui met en place le premier chapitre de cette histoire totalement imprévue et créée sous une impulsion incontrôlable :D ça fait du bien ahaha !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez x) J'adore les commentaires constructifs aussi :3

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