Chapitre 21

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Après sa mère, Mike était donc la deuxième personne à connaître le secret de Lisa. C’était à se demander si son amour pour M. Bates n’était pas devenu trop évident et si tout le monde n’allait pas finir par s’en apercevoir… Tout le monde, sauf M. Bates, bien entendu. Le principal concerné dans cette histoire semblait ne rien remarquer, et, à moins que Lisa n’aille directement lui avouer ses sentiments, il ne se rendrait probablement jamais compte de rien.

Il fallait dire aussi que Lisa n’avait pas été gâtée par la chance : d’abord trahie par la photo de M. Bates qu’elle avait malencontreusement laissée sous son oreiller le jour où sa mère avait comme par hasard décidé de changer ses draps, elle n’avait ensuite cessé de voir Mike rappliquer à la bibliothèque pile aux heures où elle venait épier son prof de maths. Il n’avait pas fallu longtemps avant que son ami ne comprenne le sens de ses intentions cachées… même si Lisa se demandait encore s’il avait bien pris conscience de la force des sentiments qu’elle éprouvait pour M. Bates. Pour lui, comme pour sa mère, il ne devait s’agir que d’une amourette passagère, d’un béguin sans conséquence, qui ne survivrait certainement pas au départ de Lisa pour le MIT.

A la différence d’Amanda, cependant, Mike paraissait bien plus compréhensif et ouvert d’esprit. Loin de condamner la passion de Lisa pour M. Bates, il l’approuvait au contraire, et écoutait d’une oreille attentive les confidences que lui faisait son amie. Ce fut ainsi qu’il apprit depuis combien de temps durait cet amour impossible et non partagé, et que, hormis lui et la mère de Lisa, personne d’autre n’était au courant. Bien sûr, Lisa ne s’ouvrait à lui que lorsqu’elle était sûre de se trouver à l’abri des oreilles indiscrètes, ce qui, la plupart du temps, n’arrivait que quand Mike venait la rejoindre au café Gourmet’s et que tous les deux s’asseyaient à l’écart.

L’avantage, depuis que son ami avait découvert son secret, c’était que Lisa pouvait désormais retourner savourer une bonne tasse de chocolat chaud sans craindre que les regards qu’elle jetait à M. Bates n’éveillent de nouveaux soupçons. Astrid, Joey et Kevin ne mettaient quasiment jamais les pieds au Gourmet’s, et les autres lycéens de Lincoln High qui fréquentaient le café étaient bien trop absorbés par leurs discussions pour faire attention à elle. Elle pouvait donc en profiter pour se confier à Mike en toute liberté, et remarquait d’ailleurs avec plaisir à quel point le fait de parler de M. Bates nourrissait l’amour qu’elle avait pour lui.

Mike, de son côté, se faisait une joie de donner des conseils à sa camarade pour qu’elle parvienne à se rapprocher davantage de l’homme qu’elle aimait. La jeune fille, qui prenait toutes ces suggestions pour argent comptant, ne s’apercevait malheureusement pas que son ami les lui faisait surtout sur le ton de la plaisanterie.

Aussi, lorsqu’arriva le 1er février et que Mike lui recommanda d’offrir des chocolats à M. Bates pour la Saint Valentin, Lisa se dit que c’était là une merveilleuse idée et qu’il fallait à tout prix qu’elle la mette à exécution.

- Ce sera aussi l’occasion de le remercier pour m’avoir aidée à obtenir une bourse d’études au MIT !

Lisa avait en effet eu le bonheur d’apprendre à la mi-janvier que son dossier de demande d’aide financière avait été retenu par le MIT et qu’elle se verrait ainsi octroyer une bourse pour payer ses études. Un succès qu’elle devait en grande partie à M. Bates, sans qui jamais elle n’aurait réussi à convaincre sa mère d’envoyer tous les documents nécessaires à l’obtention d’une telle aide.

- Bien sûr, il faudra que ce cadeau reste anonyme, précisa Lisa, sinon je pense qu’il comprendra clairement pourquoi je lui offre des chocolats le jour de la Saint Valentin… Autant lui faire tout de suite ma déclaration, cela reviendrait au même !

- Et pourquoi tu ne lui ferais pas tout de suite ta déclaration, justement ? lança Mike avec un brin de malice.

- Tu es fou ? s’offusqua Lisa. C’est beaucoup trop tôt ! Je préfère attendre de ne plus l’avoir comme prof, avant de tout lui avouer !

- Il aurait peut-être fallu que tu ne demandes pas à suivre ses cours au second semestre… Ça aurait sans doute accéléré les choses..., fit remarquer Mike.

- Non, c’était au-dessus de mes forces, répondit Lisa d’un ton sans appel. Je ne peux pas me passer de le voir tous les jours.

- Tu l’aurais vu tous les jours à la bibliothèque... ou bien ici, au Gourmet’s.

- Ça n’aurait pas suffi. Il n’y a qu’en cours que je peux le regarder librement, le voir de près et écouter le son de sa voix. Ici, ce n’est pas pareil…, dit la jeune fille en jetant un regard plein de mélancolie vers la table habituelle de M. Bates, encore inoccupée en ce début d’après-midi.

Naturellement, il était toujours plus facile pour Lisa de parler de M. Bates lorsqu’il ne se trouvait pas dans les parages. Cela lui permettait aussi de combler le vide engendré par son absence, comme si le simple fait de l’évoquer était pour elle une manière de le sentir à ses côtés.

- Va pour le cadeau anonyme, alors..., concéda Mike. Même si tu ne le lui remets pas en mains propres, tu pourras l’accompagner d’un petit mot…

- Surtout pas ! s’exclama Lisa. Il risquerait de reconnaître mon écriture !

- Un petit mot écrit à l’ordinateur, dans ce cas…

- Quel manque de romantisme ! Il n’y a rien de plus impersonnel qu’un mot tapé à l’ordinateur !

- Il faudrait savoir ce que tu veux, à la fin !

- Tout ce que je veux, c’est lui faire comprendre qu’il est aimé de quelqu’un… sans lui révéler pour l’instant de qui il s’agit.

- Et comment comptes-tu t’y prendre, alors ?

- C’est simple : je pensais faire comme l’année dernière, lorsque j’ai déposé une rose rouge dans sa boîte aux lettres pour la Saint Valentin.

- Tu lui as offert une rose rouge pour la Saint Valentin ? se récria Mike, stupéfait.

- Dont je n’ai plus jamais entendu parler…, compléta Lisa d’un air dépité.

- Pas étonnant, s’il ne savait pas qu’elle venait de toi…

- Je me demande encore si ce n’est pas quelqu’un qui la lui a volée… Comme elle n’entrait qu’à moitié dans sa boîte aux lettres, ça ne m’étonnerait pas…

- Essaye alors de ne pas lui offrir une trop grande boîte de chocolats..., lui conseilla Mike. Ou bien de choisir un autre endroit où la déposer.

- Où ça, par exemple ?

- Je ne sais pas, moi… Sur son bureau ?

- Pas question ! Tout le monde dans la classe verrait son cadeau et devinerait que c’est une élève qui l’a déposé là. Ce serait le scandale assuré !

- Pourquoi pas dans son casier à la salle des profs, alors ?

- Cette fois, ce sont ses collègues qui risquent de se poser des questions… Vu que les élèves n’ont pas le droit d’entrer dans cette salle, je serai obligée de rester sur le seuil et de confier mon cadeau au prof qui viendra m’ouvrir, pour qu’il le dépose à ma place dans le casier de M. Bates...

- Pas si tu réussis à t’infiltrer dans la salle des profs pendant qu’elle est vide !

- Et comment veux-tu que je sache si elle est vide ou pas ? demanda naïvement Lisa.

- Ne t’inquiète pas pour ça ! lui répondit alors Mike en lui faisant un clin d’œil. J’ai déjà deux ou trois petites idées…

Le mercredi 14 février, lorsque l’alarme incendie du lycée retentit à midi trente et des poussières, Joey Barker fut le premier à pousser une beuglante dans la cafétéria :

- C’est pas vrai ! s’écria-t-il d’un air furibond. Ils le font exprès, ou quoi ? Je viens tout juste de m’asseoir pour manger !

Il avait rejoint Astrid et Kevin à leur table habituelle, chargé d’un plateau-repas plein à craquer sur lequel il semblait avoir amassé toute la nourriture la plus calorique servie à la cantine : son plat principal consistait en deux gigantesques parts de pizza à la bolognaise, recouvertes d’une montagne de frites au cheddar fondu et accompagnées d’un bol d’onion rings ; son dessert était quant à lui composé d’un énorme pot de yaourt aux M&M’s et d’un donut chocolat-noisettes reluisant de graisse. Un déjeuner qui n’allait certes pas l’aider à perdre sa bedaine, mais qui au moins compenserait la frustration qu’il ressentait toujours pendant la Saint Valentin. Se retrouvant encore célibataire le jour de la fête des amoureux, il supportait d’autant plus mal le fait d’être seul qu’il avait maintenant à endurer la vue de Kevin et Astrid en train de se faire des mamours sous ses yeux.

- A tous les coups, c’est encore un exercice..., commenta la blonde en se levant de table avec nonchalance.

- Quoi ? s’exclama Kevin. Mais on en a déjà eu un il y a à peine deux semaines !

- Il faut croire qu’il n’a pas été suffisamment réussi…

- Ils n’auraient pas pu faire ça pendant mon cours de bio ? bougonna Joey. Tout mon repas sera froid quand on reviendra au réfectoire !

- Pas s’il s’agit d’un véritable incendie…, fit remarquer Kevin.

- Quelle journée de merde ! fulmina Joey, avant de s’emparer d’une de ses tranches de pizza pour l’emporter avec lui.

- Et dire que Lisa n’a même pas eu le temps de nous rejoindre pour manger un morceau ! lança Astrid en regardant autour d’elle à la recherche de son amie. Je me demande bien où elle a pu passer…

Naturellement, jamais elle n’aurait eu l’idée d’aller la chercher dans les toilettes des filles… Et pourtant, c’était bien là que Lisa avait choisi de se planquer. Enfermée dans la cabine du fond et perchée sur la cuvette des WC pour éviter que ses pieds ne dépassent sous la porte, elle attendait avec impatience que les bruits de pas dans les couloirs finissent par s’estomper, afin de pouvoir sortir de sa cachette et se glisser incognito dans la salle des profs. Mike, qui s’était fait le plaisir de déclencher l’alarme, lui avait donné rendez-vous devant cette fameuse salle, trois minutes exactement après le début de l’alerte – ce qui, d’après l’exercice incendie précédent, correspondait plus au moins au temps qu’avaient mis les élèves et le personnel à évacuer le lycée Lincoln. Cette fois, tout le monde redoubla d’efficacité, car au bout d’à peine deux minutes, Lisa n’entendit plus aucune voix dans le corridor, à croire qu’il ne restait déjà plus personne dans l’établissement… Seul le son de l’alarme persistait – un son strident et insupportable qui commençait à lui taper sérieusement sur les nerfs.

Lorsque le chronomètre de son téléphone portable afficha deux minutes et trente secondes, Lisa sortit de sa cabine et se dirigea prudemment vers la porte béante des toilettes des filles. Elle s’arrêta sur le seuil, se pencha en avant et regarda furtivement à gauche et à droite : le couloir était désert... La voie était libre !

La jeune fille se précipita en courant vers la salle des profs, serrant contre elle son sac à bandoulière, dans lequel elle avait rangé la boîte de chocolats destinée à M. Bates. Quelle euphorie grisante c’était que de traverser au pas de course un lycée entièrement vide et abandonné, sachant qu’elle n’avait théoriquement rien à faire ici et qu’elle risquait très gros si elle se faisait prendre ! Tout portait à croire qu’elle s’apprêtait à commettre un méfait, alors qu’au contraire il ne pouvait pas y avoir de meilleures intentions que les siennes. Mais qui aurait pu imaginer qu’elle avait orchestré cette fausse alarme incendie dans le seul et unique but d’offrir son cadeau de Saint Valentin à l’homme qu’elle aimait ?

Mike, qui était à l’origine de cette idée pour le moins audacieuse, l’attendait déjà devant la salle des profs, dont la porte avait été laissée grande ouverte.

- A toi l’honneur ! lança-t-il en invitant son amie à entrer. Je reste dans le couloir pour faire le guet.

Lisa franchit le seuil de la porte et sentit les battements de son cœur s’accélérer de plus belle. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans cette pièce strictement interdite aux élèves, et elle avait l’impression d’entrer dans un sanctuaire… Elle regardait autour d’elle d’un air fasciné, captivée par tout ce qu’elle voyait : de grandes étagères remplies de livres, de classeurs et de fournitures de bureau se dressaient contre les murs, à côté de tableaux blancs recouverts de notes, d’affiches et de post-its. Dans un coin de la pièce se trouvaient deux ordinateurs en libre accès, ainsi qu’une photocopieuse qui continuait de tirer des exemplaires de l’énoncé d’un devoir d’espagnol. Le fond de la salle avait été aménagé en coin cuisine pourvu d’un évier, d’une machine à café, d’un mini frigo, d’un micro-ondes et même d’un grille-pain, dans lequel se trouvait encore un toast qui venait visiblement de sortir.

Lisa ressentit une pointe de culpabilité à la pensée qu’elle avait pu interrompre le déjeuner de M. Bates. Elle ignorait si ce pain grillé lui appartenait, mais elle se doutait qu’il venait manger ici le midi, car elle ne le croisait jamais à la cafétéria et ne l’avait jamais vu traverser la cour du lycée à cette heure pour aller déjeuner en ville. Bon nombre d’enseignants semblaient d’ailleurs faire de même, à en juger par les sandwichs et les tupperwares qui traînaient sur les tables, au milieu des manuels de cours et des copies à corriger. Quelques mugs de café encore fumant avait également été laissés à l’abandon, dont un sur lequel était dessiné le nombre pi. Lisa se demanda s’il s’agissait de celui de son prof de maths...

Mais ce n’était pas le moment de se poser ce genre de questions. Lisa devait se dépêcher de trouver le casier de M. Bates si elle voulait y déposer son cadeau et déguerpir au plus vite. Sur le mur de gauche s’étendait une large étagère multi-cases, dont les compartiments cubiques faisaient vraisemblablement office de boîtes aux lettres. Chacune d’entre elles portait une étiquette avec le nom de l’enseignant auquel elle appartenait. Par chance, elles étaient rangées dans l’ordre alphabétique, ce qui facilita considérablement la tâche de Lisa. Celle-ci repéra le casier d’Harold Bates en moins de dix secondes. Situé en bas à gauche du meuble de rangement, il ne contenait qu’une enveloppe adressée à son nom, un devoir maison manifestement rendu en retard, et… une clémentine.

Encore pourvu de sa tige et d’une longue feuille verte, ce fruit rappela à Lisa celui que lui avait offert M. Bates lors du dernier contrôle de maths du premier semestre. Ainsi donc son prof se servait de son casier non seulement comme d’une boîte aux lettres, mais aussi comme d’un garde-manger ? « Parfait ! » se dit la jeune fille, car c’était justement de la nourriture qu’elle venait y déposer.

Les doigts tremblant d’excitation, elle ouvrit son sac à bandoulière et en sortit la boîte de chocolats qu’elle avait achetée la veille dans une boutique de Greentown. C’était un petit coffret rouge en forme de cœur, contenant un assortiment de dix chocolats pralinés. Si, avec ce cadeau et la rose rouge de l’année dernière, M. Bates ne comprenait toujours pas le message, Lisa ne voyait franchement pas ce qu’elle pouvait lui offrir de plus...

La jeune fille poussa un soupir de soulagement lorsqu’elle vit que sa boîte de chocolats rentrait pile-poil dans le casier de M. Bates. C’était l’avantage, avec ces compartiments sans porte : on pouvait vraiment y déposer tout et n’importe quoi ! L’inconvénient, c’était qu’ils laissaient voir l’intégralité de leur contenu, et que les collègues de M. Bates ne tarderaient pas à remarquer ce mystérieux cadeau qui venait d’apparaître dans son casier… Lisa imaginait déjà avec angoisse la réaction de M. Bates lorsqu’il découvrirait sa boîte de chocolats et qu’il serait assailli de questions de la part des autres professeurs, qui bien sûr ne manqueraient pas de vouloir connaître l’identité de son admiratrice secrète. Que pourrait-il alors leur répondre, lui qui n’en savait rien lui-même ? En voulant lui faire plaisir, Lisa n’allait-elle pas au contraire le plonger dans l’embarras ?

La jeune fille hésita un bref instant à reprendre son cadeau...

« Oh, et puis non ! » se dit-elle finalement en laissant la boîte dans le casier de M. Bates et en plaçant sa clémentine par-dessus. « Je n’ai tout de même pas fait évacuer le lycée Lincoln pour rien ! »

Sur ce, elle prit ses jambes à son cou et se précipita avec Mike jusqu’à la sortie de secours la plus proche.

- Méfait accompli ! s’écria le garçon en courant à côté d’elle.

Méfait ou bienfait, tout dépendait de l’effet que son cadeau de Saint Valentin aurait sur M. Bates… Sans doute le découvrirait-elle bien assez tôt : son prochain cours avec lui avait lieu dans moins de deux heures.

Harold Bates était décidément un homme impénétrable. Lorsque Lisa le retrouva à deux heures en cours de maths, il lui fut absolument impossible de deviner s’il avait ou non trouvé la boîte de chocolats qu’elle avait déposée dans son casier. Elle avait l’impression de voir se répéter la triste histoire de la rose rouge : un cadeau offert avec amour, mais qui restait lettre morte, comme s’il n’avait jamais existé... C’était à se demander si elle ne l’avait pas inventé...

Lisa essaya de calmer sa frustration en se disant qu’après tout, M. Bates n’avait peut-être pas eu le temps de repasser à la salle des profs avant de reprendre ses cours de l’après-midi... Ou peut-être y était-il entré en coup de vent, le temps d’y récupérer son cartable, sans prêter attention à son casier ? Oui, c’était certainement ce qui expliquait pourquoi il ne paraissait ni plus gai ni plus fâché qu’à l’ordinaire…

Ce fut en tout cas ce qui conforta Lisa pendant toute la première moitié du cours. Bercée par cette douce illusion, elle regagna peu à peu l’espoir que son cadeau n’avait pas laissé M. Bates indifférent, mais était simplement resté inaperçu.

« Il le trouvera sûrement tout à l’heure, quand il repassera par la salle des profs avant d’aller au Gourmet’s » se dit Lisa, tandis qu’elle et les autres élèves planchaient silencieusement sur un exercice de probabilités conditionnelles que venait de leur donner M. Bates.

Quel ne fut pas alors son désarroi lorsqu’elle vit l’enseignant sortir une clémentine de son cartable et commencer à l’éplucher tranquillement... Elle reconnut aussitôt l’agrume qu’elle avait vu traîner dans son casier au moment de l’alarme incendie : sa longue feuille verte encore rattachée à sa tige ne laissait aucun doute là-dessus.

« Comment est-ce possible ? » se demanda Lisa, en proie à un terrible malaise.

Comment M. Bates avait-il pu récupérer ce fruit dans son casier sans remarquer la boîte de chocolats sur laquelle il était posé ? Etait-il à ce point distrait ou lui fallait-il une nouvelle paire de lunettes ? Hélas, toutes ces explications semblaient de moins en moins rationnelles, et Lisa dut finalement se rendre à l’évidence : le cadeau de Saint Valentin qu’elle avait offert à M. Bates l’avait entièrement laissé de marbre.

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