CHAPITRE 6 - Partie 2

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Amanda relut trois fois la première phrase sans en comprendre un mot. Elle détacha les yeux du papier et se dressa sur la pointe des pieds pour guetter par-dessus l'épaule du policier. La salle n'était pas vide. Un deuxième policier était flanqué d'un bonhomme dégarni qui la dévisageait la mâchoire pendante, et qui lui semblait familier, mais comme il était extraordinairement ordinaire, elle mit quelques secondes pour reconnaître le principal du collège. Elle ouvrit la bouche pour l'appeler, comme si ce petit monsieur rougeaud et empreint d'un malaise visible pourrait lui être d'une aide quelconque. Mais le policier la devança est décréta à l'intention du directeur :

- Nous allions partir, Monsieur Moineau. Merci pour votre coopération.

Il ajouta :

- Madame, s’il s’agit de votre salle, vous pouvez disposer.

Amanda, faible et engourdie, s'écarta pour laisser passer les forces de l'ordre. Quand Moineau arriva à son niveau, elle s'exclama :

- Qu'est-ce-que c'était ? Qu'est-ce qu’ils voulaient ?

Puis, en avisant le bureau jonché de feuillets éparpillés :

- Qu'est-ce qu’ils ont pris ?

Moineau prit une mine déconfite, mais comme il essayait d'avoir l'air bien davantage navré qu'il ne l'était en réalité, son air désolé était trop démonstratif pour être crédible. Il souffla d'une voix empressée :

- Je suis désolé, Amanda. Mais ce n'est plus de mon ressort.

La porte se ferma. Mme Breteille laissa flotter quelques instants de silence. Elle ne comprenait pas. De toute évidence, les policiers étaient là pour l'affaire de Roumergue. Mais pourquoi sa salle avait-elle était fouillée au détriment de toutes les autres ? Soudain, les remarques de ses collègues fusèrent entre ses tempes douloureuses d'avoir trop palpité. « Les messages font écho à l'incident de mercredi dernier". "Roumergue n'avait qu'une seule heure de cours, ce matin-là." « Ça ne peut être qu'un élève de 3èmeA." Et le seul portable de 3èmeA qui venait à l'esprit d'Amanda, c'était celui de Megan. Pourtant... Un doute atroce déferla dans son corps entier. C'était peut-être ubuesque, mais... Elle se rua derrière son bureau. Ouvrit le tiroir. Elle l'avait mis sous un paquet de copies. Non, sous celui-là. Non... Alors il était là, sous la garantie du vidéoprojecteur...

Elle prit une longue inspiration. Bloqua. Expira. Et seulement quand elle admit avoir fouillé le tiroir de fond en comble, elle laissa des larmes de panique et d'incompréhension ruisseler sur ses joues livides. La police cherchait quelque chose. Et elle l'avait trouvé. Le portable de Megan avait disparu.

On ne pouvait tout-de-même pas soupçonner Megan ? Son portable lui avait été confisqué déjà depuis une semaine... Comment ça avait pu échapper à la police ?

Puis elle comprit.

Ce n'était pas Megan qu'on soupçonnait.

Parce que Megan n'était pas la dernière personne à avoir touché au téléphone.

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