Héros un jour, héros toujours

2 minutes de lecture

Le soleil s'élève au-dessus des toits enneigés des habitations de Drisca. Le village prend vie au fil des minutes. Un falotier éteint les réverbères. Des passants se pressent pour visiter les étals des vendeurs qui commencent à sortir leurs marchandises.

Thalion quitte l’appui de la fenêtre et sa chambre pour rejoindre son compagnon de route. Sans difficulté, il repère le guerrier balafré. Ohtar dévore déjà un repas copieux, au grand plaisir du patron de la taverne qui le salue au loin :

« Noble héro Thalion ! Bien le bonjour.

— Bonjour l’ami. »

À peine assis, une serveuse dépose à leur table deux bols fumants, l’un remplit de riz, l’autre de haricots. Ohtar plonge sa fourchette dans le premier sans cérémonie, tout en remerciant la jeune driscienne. Celle-ci rougit avant de partir s'occuper d'autres clients.

« Elle risque de croire que tu n'as pas mangé depuis des semaines, le taquine Thalion tout en se servant quelques légumes. Où que tu adores leur cuisine, même s'ils ont des problèmes de cuisson...

— Arrête de te plaindre et mange. J’ai une excellente nouvelle à te partager ! »

Sur ces paroles, Ohtar attrape son verre et avale l'eau en de grandes goulées.

« Cette nuit, une comète rouge a été aperçue. Elle serait tombée du ciel vers Borlon. »

Une toux violente agite Thalion, qui s’étouffe avec son pain. Les yeux larmoyants, il avale un gobelet d’eau. Ses oreilles pointues sont aussi rouges que le reste de son visage, qui pâlit abruptement face à une éventualité déplaisante :

« Il… Il serait de retour ? »

Thalion se penche vers son ami. Ses doigts agrippés au rebord de la table blanchissent.

« Non, nous avons vaincu Nokès une bonne fois pour toute !

— Un autre roi démon ?

— Peut-être un futur, ou alors une simple comète.

— Nous devons vérifier. »

Othar pose l’une de ses mains géantes sur l’avant-bras de Thalion, l’empêchant de se lever.

« Le grand prête de l’Empereur a été clair : notre destiné de héros est accomplie. Nous pouvons commencer une nouvelle vie, fonder notre famille.

— Othar, t’imagines-tu travailler la terre, entouré par une ribambelle d’enfants alors que d’autres périssent ? Nous sommes des guerriers, des défenseurs du peuple. Nous lui sommes dévoués jusqu’à notre fin, ou notre incapacité à lever une épée. Pas avant. Encore moins parce qu’un vieux barbu croulant nous prophétise le contraire.

— Ah ah, tu t’échauffes tout seul, l’ami. »

Le guerrier pose sa fourchette, le regard posé sur son repas puis hoche du chef.

« Une dernière quête pour la route. »

Annotations

Vous aimez lire Komakai ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0