Songe d'une nuit d'été
Il est un rêve venu après un jour bien trop court.
L'orage tonitruait. Les volets claquaient au grè du vent violent.
Les éclairs se succédaient.
La tête cachée sous l'oreiller, je tentais de m'endormir.
Je me laissais happer par le néant.
Une vieille maison au bout d'un sentier, bien loin de la ville.
Les murs, courageux, soutenaient comme dans un dernier effort, un toit presque nu.
Les feuilles mortes se fendaient sous mes pas lents.
J'observais cette porte face à moi. Entrebâillée, elle m'invitait à pénétrer dans la mansarde.
Péniblement, je poussais la masse lourde.
Les gonds grinçaient tel un signal s'alerte.
Mon regard se promenaient dans chaque recoin.
Tout semblait luxe et bon goût.
Horloges, pendules, pendulettes, comtoises, montres et clepsydres.
Une incroyable collection !
Qui était cet homme à la barbe grise, au regard noir et presque éteint ?
Il me confia.
- Le temps me fascine, l'écoulement du temps qu'on ne peut retenir. Je cherche en vain à le capturer.
- Pourquoi ? Pourquoi le retenir ? Pourquoi ne pas vivre l'instant présent et laisser le temps s'approprier la définition de souvenir ?
Le temps emprisonné, tel que je le concevais alors était, devait être une inertie.
L'obsession de ce vieillard était une ineptie.
- Pourquoi ?
- Pour vivre ! Vivre éternellement !
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