Pour se venger des bourgeois d’Hamelin (1) qui avaient refusé de le payer et l’avaient chassé de leur ville après qu’il les eut débarrassés des rats, le joueur de pipeau revint nuitamment et emmena cent trente enfants que nul ne revit jamais. Les avait-il noyés comme les rats, ou emmurés dans une caverne comme le laisse supposer un chant populaire du seizième siècle (2) ? Qui sait...

  J’ai récemment appris qu’il avait été aidé par les fées Larsen, bien connues, spécialistes des sons dits "scordants". Je les ai bien connues à une époque où il m'arrivait d'utiliser un micro pour m'adresser au public, elles m'ont beaucoup aidé en maintenant éveillé les auditeurs que mon discours soporifique avait tendance à endormir. Ces braves fées ont demandé à leur cousin, Frédérick l’enchanteur(3), de nous fournir ici, la photo du bourg déserté par ses habitants félons et désenchantés, partis à la recherche de leurs enfants.

  Finalement, pour ces jeunes morveuses et morveux, dignes rejetons de parents parjures, disparaître ainsi en pleine gloire, cela leur rend service, car comme le chantait le grand Jacques (4) :

Les bourgeois, c'est comme les cochons,

Plus ça devient vieux , plus ça devient...

Notes :

1) - Hameln en Allemagne

2) - Anno 1284 am dage Johannis et Pauli
war der 26. junii
Dorch einen piper mit allerlei farve bekledet
gewesen CXXX kinder verledet binnen Hameln geboren
to calvarie bi den koppen verloren .

(traduction en couverture)

3) - Je leur ai demandé si ce Frédérick était l'enchanteur au pipeau, mais elles ont fait semblant de ne pas avoir compris la question à cause m'ont-elles dit, de perturbations acoustiques... mon œil !

4) - Brel, bien entendu, pas Ioneau ! (quoi qu'avec tous ces bruits...)

JI 10/09/21